L’adage selon lequel la peur n’évite pas le danger devrait comme Molière le dit être gravé en lettres d’or sur la cheminée de ma salle, car non seulement elle n’évite rien mais surtout elle peut nuire gravement à la santé. Elle est en effet particulièrement contreproductive en particulier en ce qui concerne le versant technique de l’activité humaine, et il vaut mieux aimer la technique pour la maitriser que la subir parce qu’on la craint. Plusieurs articles récents traitant de sujets (pas si différents) viennent en appui de cette assertion. L’un explique comment l’eyeborg pallie à un grave défaut de vision des couleurs (The Sound of Color | http://the-scientist.com/2012/05/01/the-sound-of-color/). Deux autres nous projettent dans un monde de pure beauté, fait de formes et de couleurs que l’on pourrait qualifier d’artefacts puisque crées par l’homme (Afterlife: Making Rotten Food Beautiful, Lab Bench Beauty | http://www.wired.com/wiredscience/2012/05/afterlife-rotting-food/?pid=3799), (Lab Bench Beauty |http://the-scientist.com/2012/05/25/lab-bench-beauty/). La microscopie virtuelle, selon la terminologie en cours aujourd’hui, constitue le dernier d’entre eux (Virtual microscopy and digital pathology in training and education, http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-0463.2011.02869.x/full). Il n’en reste pas moins vrai que,dans tous ces exemples, c’est la technique qui permet à un individu souffrant d’achromatopsie une certaine perception des couleurs, que c’est encore la technique qui permet d’accéder à une nature embellie, que c’est toujours la technique qui permet d’améliorer l’enseignement (mais cela, tous les jeunes enfants le savent très bien !). C’est exactement le domaine du dévoilement heideggerien. Si la technique a pu n’être perçue que comme un moyen, elle est surtout un dévoilement dans la mesure où elle autorise l’accès à la vérité de la nature qui n’est pas spontanément accessible. Choisissons l’expression « émerveillons nous » à toute autre !