Les mitochondries n’ont pas fini de faire parler d’elles. Il s’agit en effet d’un organite intracellulaire tout à fait particulier, dont on pourait même dire qu’il s’agit d’un monde à part entière. Si l’on excepte son implication dans la machinerie respiratoire et énergétique, ce qui est déjà loin d’être anodin, la mitochondrie a révélé une qualité qu’elle ne partage avec aucun autre organite, son ADN. Le fait qu’elle renferme un ADN qui lui est particulier a conforté l’hypothèse que l’on faisait à propos de son origine : qu’elle soit une bactérie ancestrale endocytosée par une cellule eucaryote ancestrale également. Ce qui pourrait être un argument supplémentaire en faveur de cette origine serait le fait même que les mitochondries pourraient subir les attaques ciblées de certains antibiotiques ! Dans l’étude dont il est question, (The Downside of Antibiotics?http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/36329/title/The-Downside-of-Antibiotics-/) les auteurs montrent que l’administration prolongée d’antibiotiques à activité antibactérienne induisent la formation de ROS, molécules réactives contenant de l’oxygène(reactive oxygen species) au niveau des dites-bactéries. Or des doses conséquentes de quinolones, aminoglycosides, et β-lactames entrainent des dysfonctionnements mitochondriaux ainsi qu’une surproduction de ces molécules dans les cellules des mammifères. Ce sont ces résultats qui ajoutés au fait qu’elle renferme un ADN qui lui est particulier, viennent conforté l’hypothèse que l’on faisait à propos de son origine : bactérie ancestrale endocytosée. On peut en effet faire le raisonnement suivant : si les mitochondries subissent des attaques ciblées d’antibiotiques antibactériens, cela pourrait signifier que les mitochondries sont bel et bien d’origine bactérienne. CQFD …