Archive for décembre, 2013

Communiquer : comment/pourquoi ?

lundi, décembre 30th, 2013

Pourquoi le transport d’électrons est-il mieux connu au niveau des systèmes artificiels qu’au niveau des organismes vivants ? (Live Wires, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/35299/title/Live-Wires/) Au niveau de la membrane mitochondriale, pas de problème, mais de bactérie à bactérie sur ce qui ressemble à une longue distance, que de difficultés pour la compréhension ! Et voilà la naissance d’un nouveau néologisme : l’électromicrobiologie. Ce nouveau domaine est d’autant plus remarquable que ses racines plongent dans un passé dépourvu d’oxygène et que ses rameaux se dirigent vers le futur des énergies renouvelables dont l’humanité éprouve déjà le besoin. Ce qui semble fascinant c’est l’existence d’un facteur commun à la vie aérobie et anaérobie à savoir le processus d’oxydo-réduction (échange d’électrons) sur lequel repose vraisemblablement l’origine de la vie sans que la démonstration en soit totalement acquise mais que néanmoins l’homme maîtrise suffisamment pour pouvoir l’utiliser dans son industrie. Il ne reste plus qu’à se familiariser avec les processus d’oxydo-réduction, les possibles directions de circulation des électrons, les nanofilaments, revenir peut-être sur la définition des organismes multicellulaires et plus rien n’échappera de l’origine de la vie sur terre et pourquoi pas ailleurs ?

A la une !

vendredi, décembre 27th, 2013

Au top de l’année 2013 dans le domaine de la biologie scientifique selon le choix de Kerry Grens (Associate Editor at The Scientist) sept exemples d’avancées techniques (2013’s Big Advances in Science, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38747/title/2013-s-Big-Advances-in-Science/). Les outils retenus ont ceci de particulier, c’est que conceptualisés par des utilisateurs premiers, leur utilisation a été dévoyée par des utilisateurs seconds. Pensés, construits, efficaces pour des tâches que l’on aurait pu penser spécifiques, ils deviennent l’outil en majesté qui invite à se poser la question : qu’est-ce que l’outil ? En effet  on voit bien que l’outil ne peut pas se définir comme étant uniquement un objet technique dans la mesure où son domaine d’application est loin d’être univoque, l’outil portant en lui plus que ce pour quoi il a été inventé. Penser l’outil devient alors un exercice de haute voltige ! Car, comment savoir ce dont un outil est capable quand il est placé dans la main d’un homme inventif ? Reste néanmoins une inquiétude, que l’homme ne devienne pas l’esclave de son outil !

D’accord, pas d’accord !

mardi, décembre 24th, 2013

Comment regrouper une communauté dans sa totalité ? Un étendard du type « A bas la dictature » pourrait sembler fédérateur. C’est ce que propose La Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (DORA), une initiative menée par l’American Society for Cell Biology, qui vise à réformer l’évaluation de la recherche (Ending the tyranny of the impact factor, http://www.nature.com/ncb/journal/v16/n1/full/ncb2905.html). Que celui qui n’a pas consulté les indexations annuelles de  l’IF (Impact Factor) avant de proposer un article lève la main. Que celui qui n’a pas commencé par traduire, mieux écrire directement, en Anglais son article lève également la main, car il n’est pas de bonne publication sans une acceptation pour parution dans une revue de langue anglaise. Serait-ce à dire que le vent de la révolte prendrait naissance dans ce continent qui en a vu la naissance [Le FI a été conçu par Eugène Garfield, le fondateur de l’Institute for Scientific Information (ISI) maintenant faisant partie de Thomson Reuteurs] ? Se pourrait-il qu’il souffle vers le vieux continent ? En attendant ce moment, la démarche adoptée par l’American Society for Cell Biology pourrait être qualifiée de très intéressante quand elle parle de s’inscrire dans un modèle holistique. Que faut-il comprendre ? Tout d’abord que plusieurs facteurs devront être pris en compte mais surtout ensuite que la somme de ceux-ci se doit d’être inférieure à l’ensemble obtenu par le tout formé par chacun d’entre eux. Peut-être plus facile à dire qu’à faire, mais l’horizon pourrait s’éclaircir pour un avenir qui se lèverait sur un monde meilleur dans les domaines  des deux protagonistes : les publications et leurs publicateurs.

Marche arrière

dimanche, décembre 22nd, 2013


A l’aube de 2014, il n’est pas anodin de savoir enfin que l’on va pouvoir récupérer ses vingt ans (Turning back time: ageing reversed in mice, http://www.newscientist.com/article/dn24784-turning-back-time-ageing-reversed-in-mice.html?full=true&print=true#.Urbl69LuJOJ). Il ne s’agit pas encore de la machine à remonter le temps, mais existera-t-elle jamais car les scientifiques les plus avertis sur ce sujet ne seraient pas d’accord sur la possibilité même d’une telle aventure. Plus prosaïquement il s’agit d’une protéine et c’est là que l’on reparle de la SIRT1 [cf :  Souris un jour, souris toujours ! (27/03/2012), A propos des soins esthétiques (10/02/2013)], en lui ajoutant l’HIF 1 alpha, l’une et l’autre agissant de concert. Entre les deux, une coenzyme d’oxydo-réduction, la NADH, qualifiée de talon d’Achille : c’est dire son importance ! Qu’on se rassure, jamais ces recherches n’ont été entreprises en vue d’un rajeunissement individuel qui serait pratiqué dans un centre de beauté, ou du rajeunissement d’une population devenue sénescente. Il s’agit seulement d’avancer dans le traitement des maladies liées à l’âge. Mais, si le troisième âge ne risque plus d’être malade, pourra-t-il encore être qualifié de troisième âge ?

Mathématiques : l’alpha et l’oméga

dimanche, décembre 22nd, 2013

Pourquoi n’existe-t-il pas de prix Nobel de Mathématiques, Alfred Nobel ne s’est jamais totalement expliqué sur le sujet. Ont donc été créés la médaille Keith en 1927, la médaille Fields en 1936, le prix Abel en 2003 …. En réalité nombreuses sont les récompenses dans le domaine des Mathématiques qui aujourd’hui couvrent un champ d’une largeur telle qu’il il va des mathématiques fondamentales aux mathématiques appliquées. Ces dernières ont la faculté de s’inscrire dans presque tous les domaines démontrant l’universalité de cette matière, son ubiquisme lui permettant de se sentir à l’aise aussi bien dans le domaine de la sociologie que dans celui de la biologie. Si l’on efface le côté hagiographique de l’article Biology’s Coefficient, (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38379/title/Biology-s-Coefficient/) il pourrait être utile d’énumérer les sujets traités par le personnage dont il est question. Il serait même plus utile encore  d’étudier les voies de traverse qui lui ont permis de passer d’un sujet à l’autre. L’épistémologie n’est pas un mot barbare mais le meilleur moyen d’aborder le versant méthodologique de la connaissance et dans le cas présent, parce que globalement performant, l’outil mathématique a le mérite d’être enfin devenu nettement  plus attractif que répulsif.

Faudrait savoir !

lundi, décembre 16th, 2013

Les lézards (Autarchoglossa) seront-ils ou non les derniers sur la terre ? La question ne risque pas d’être résolue lorsque l’on compare l’article Why lizards may inherit the Earth, (http://www.nature.com/news/why-lizards-may-inherit-the-earth-1.14355) à l’idée communément propagée par les écologistes, selon laquelle le réchauffement climatique serait un des facteurs principaux de leur extinction ! Premièrement donc, les lézards bénéficient d’un système respiratoire tout à fait particulier où l’air ne chemine que dans un sens ( Le souffle du lézard et sa mystérieuse histoire, http://www.leparisien.fr/sciences/le-souffle-du-lezard-et-sa-mysterieuse-histoire-11-12-2013-3399521.php) et qui manifestement les avantage comme il  aurait avantagé les dinosaures (les sauropsidés les plus anciens remontent à 315 Ma et l’âge d’or des dinosaures se situent vers 65 Ma). Deuxièmement, les lézards sont des poïkilothermes, ce qui signifie que leur température varie en fonction du milieu, ils ne peuvent donc pas réguler leur propre chaleur corporelle. Si pour certains, ce type de physiologie serait préjudiciable à la survie des lézards, pour les auteurs de l’article, c’est leur physiologie respiratoire qui devrait être considérée comme un atout. Qui sera là pour dire in fine  laquelle des deux propriétés l’emportera sur l’autre ?

Metropolis

samedi, décembre 14th, 2013


Il y a-t-il lieu de  rechercher comme un certain cousinage entre Metropolis le film,  et Metropolome, l’article (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38376/title/Metropolome/ ) ? En 1927, Fritz Lang et sa femme, imaginent dans un futur apocalyptique situé en 2026, une mégapole infernale. En 2013, des chercheurs établissent une carte de la vie microbienne dans les différentes stations de métro de New York, à chaque station correspondant une signature bactérienne spécifique. Bien qu’il ne s’agisse plus de science fiction puisque ce monde de germes est une réalité à laquelle est confrontée, sans en avoir conscience, la population humaine de la ville étudiée, cette cartographie d’un type particulier aurait plutôt tendance à faire peur ! Pourtant il n’y a pas que ce côté Peur sur la ville qu’il faudra retenir, plutôt celui positif qui permettrait, malgré un coût encore élevé, d’entrer dans une nouvelle ère épidémiologique. Mais il existe aussi (et surtout ?) un autre versant, qui lui en posant plus de questions qu’en apportant des réponses, rejoint  ce thème magistralement traité par G. Canguilhem du Normal et du Pathologique.

Malédiction !

mercredi, décembre 11th, 2013

En l’absence d’une descendance connue de M. Proust il est difficile de savoir si l’odeur de sa petite madeleine se serait transmise comme le laisse penser l’article : Fear of a smell can be passed down several generations ( http://www.newscientist.com/article/dn24677?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2013-1205-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.UqSU2tLuJOI), encore que dans ce cas l’association ne serait pas faite avec un ressenti de peur. Dans le même esprit on sait également depuis longtemps que si les pères ont mangé des raisins vert, les dents des fils sont agacées(Ezéchiel, XVIII, 2 ). Et même sans tenir compte du fait que l’on disait de cette transmission qu’elle se manifestait jusqu’à la troisième génération, il n’en reste pas moins vrai qu’il se pourrait bien que l’on puisse enfin trouver une explication, par le biais de l’épigénétique, à un texte ô combien ancien, tout autant qu’à une très célèbre évocation littéraire. Pour l’instant seule l’étude des spermatozoïdes a mis en évidence des modification de l’ADN telles qu’elles puissent expliquer cette transmission, encore que la transmission de la transmission demande un éclairage dont on ne dispose pas encore. Ceci étant, il est une fois encore étonnant de constater combien la vulgate populaire est instructive. Elle serait même suffisamment riche pour initier de nombreux sujets de thèse.

A propos de foie et de peau

dimanche, décembre 8th, 2013

A priori rien à voir entre le foie et la peau, a posteriori il convient d’en être un peu moins sûr, même s’il s’agit encore d’une histoire de souris. Tandis que les plus récents des écrits médiatiques n’ont pas encore rapporté de faits humanoïdes où s’illustrerait la souris, celle-ci s’est depuis longtemps montrée un fidèle allié de celui qui en a fait l’un de ses animaux de laboratoire préféré. Aujourd’hui elle serait la cheville ouvrière d’un nouveau domaine de recherche,qualifié d’inattendu puis qu’il tendrait à établir des relations entre le foie et la peau (Surprising discovery: The skin communicates with the liver, http://www.sciencecodex.com/surprising_discovery_the_skin_communicates_with_the_liver-124334). Pourquoi serait-il intéressant qu’il existe des informations en provenance de la peau vers le foie ? Parce que la peau qui représente l’organe le plus important en terme de surface (et donc de volume ) de tout l’organisme et aussi le lieu d’expression de multiples pathologies pour lesquelles il existe conjointement une expression à d’autres niveaux dont l’appareil digestif fait partie. Peut-être néanmoins convient-il d’être prudent dans l’interprétation des résultats. Le gène invalidé chez les souris knock-out utilisées, est le gène de la protéine de liaison acyl coA. Cette coenzyme intervient dans la dégradation des acides gras par β-oxydation en vue de former des molécules acétyl-CoA destinées à être converties en ATP et NADH+H+ par le cycle de Krebs (mitochondries). Même si les expérimentateurs ont constaté une accumulation de graisse dans le foie, étant donné l’ubiquisme de la réaction, il serait peut-être bon d’aller voir ailleurs !

Un mystère mystérieux !

mercredi, décembre 4th, 2013

Un très grand mystère auquel on ne réfléchit que trop peu et qui pourtant sous-tend la vie quotidienne depuis ….. ! A peu près du même type que pourquoi la terre est-elle ronde, la question que l’on devrait se poser pourrait être pourquoi et comment des cellules en 3D (Taking Shape, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38404/title/Taking-Shape/) ? Non seulement la cellule n’a rien de la plate galette enseignée pendant des décennies, mais sa plasticité, son adaptabilité, qualités qu’elle partage avec ses constituants, sont source à la fois d’admiration et d’étonnement. Certes la microscopie électronique avait révélé l’organisation intracellulaire mais elle avait aussi figé la cellule pour longtemps, donnant une fausse image qu’il a fallu redresser. Et c’est en transformant progressivement la cellule virtuelle en cellule réelle que les questions se sont posées et ce n’est probablement pas sans raison que la forme du contenant et celle de son contenu répondent à la fonction. Alors que le démontage de la cellule a presque abouti, il semble bien que son remontage offre quelques difficultés d’où, heureusement, du travail pour un certain temps encore.