Archive for avril, 2014

On peut toujours essayer !

dimanche, avril 27th, 2014

brain-training (2)Quoi de plus tentant pour un humain normalement constitué, que de chercher à augmenter ses performances soit physiques, soit intellectuelles. Les secondes seules seront envisagées. De nombreux moyens ont été utilisés dans le but de procurer une amélioration efficace. Certains d’entre eux défient le temps comme l’alcool ou les psychotropes de quelques origine qu’ils soient. Aujourd’hui c’est la technique qui est requise comme dans le programme du site « Luminosity » qui ne rien de moins que de proposer le programme suivant : « Mettez votre cerveau au défi grâce à un entraînement conçu par des scientifiques » dont les mots choisis sont loin d’être anodins : cerveau, défi, entrainement, scientifiques. Les scientifiques sont les garants de la véracité de la proposition. L‘entrainement fait appel à la notion d’effort qui sera nécessairement récompensé. Le défi engage celui qui le relève et fait de lui un acteur responsable. En fin le cerveau, n’est-il pas le propre de l’homme ? A l’encontre de ces belles promesses  un article ( Does Brain Training Work? http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39768/title/Does-Brain-Training-Work-/), semble vouloir remettre en question ce programme qui se targue pourtant de rassembler 50 millions d’utilisateurs. Il y aurait-il des vrais scientifiques et des faux ou bien des bons et des mauvais ? Que peut/doit penser celui qui n’a pas choisi de s’abonner au programme ? Que doit/peut penser celui qui s’y est abonné ? Même si la publicité insiste sur le fait qu’il s’agit bel et bien d’un sur mesure et non d’un prêt à porter  » Concevez votre programme d’entraînement personnalisé« , il y a peu de chances pour que ce soit le cas dans la mesure où les personnalités sont infinies et où, surtout, il conviendrait de savoir à quel type de tâche  s’adresse EXACTEMENT le programme d’entrainement. Les fonctions cérébrales embrassent de multiples champs et il est peu probable que tous s’améliorent simultanément. Jouer à « muscler son cerveau » mais sans y croire, est dans ce cas la seule attitude raisonnable à adopter.

Affaire à suivre …

vendredi, avril 25th, 2014

affaire-a-suivrePour faire suite au dernier article proposé, et après réflexion (ce qui prouve une fois encore et s’il en était besoin, que la réflexion doit toujours précéder l’action !) on est en droit de se poser une question dont la pertinence n’échappera à personne. Si des neurones sont bien à l’origine du processus de résilience, pourquoi cette qualité n’est-elle pas offerte à tous ? A cette question, plusieurs réponses seraient dans l’ordre du possible et en particulier : Quid de ces neurones chez l’homme ? Pour le savoir, comment pourrait-on échapper à la pratique de biopsies parfaitement ciblées (tegmentum ventral  !!!)  sur  des échantillons parfaitement représentatifs d’individus ayant fait preuve de résilience comparés à des individus qui en seraient dépourvus. Ces biopsies permettraient d’une part de vérifier la présence vs l’absence des dits neurones, d’autre part de rechercher, s’il existe ou non des différences entre les neurones des résilients et ceux des non-résilients en allant du plus simple au plus complexe : depuis l’étude histologique jusqu’à la biologie moléculaire. Ne pas oublier l’étude comparative de la molécule de Dopamine, et de ses récepteurs ….. Seule la première étape pourrait bien être la plus difficile, pour le sujet autant que pour son neurochirugien. La démarche analogique qui fut utilisée dans les descriptions anatomiques entre les animaux et l’homme avait entraîné  un certain nombre d’erreurs qu’il a fallu corriger , il se pourrait bien qu’il en soit de même aujourd’hui ( au moins dans certains domaines). Ceci étant la gente murine permet quand même à l’homme de toujours élargir le champs de ses investigations !

Tout ce qui ne tue pas rend plus fort

jeudi, avril 24th, 2014

DSCF7227Cette phrase (devenue) culte de F. Nietzsche est aussi le thème que traite B. Cyrulnic lorsqu’il développe le concept de la résilience. S’il s’agit bien de ce que l’on pourrait assimiler à la gestion privilégiée  d’une situation de stress, l’article Triggering Resilience to Depression ( http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39734/title/Triggering-Resilience-to-Depression/ ) propose une étude expérimentale qui pourrait servir de base matérielle (anatomo-fonctionnelle) à une qualité psychologique. Des neurones bien définis seraient en effet mis en cause dans cette capacité tout à fait particulière qu’ont certains individus de se reconstruire à la faveur de l’expérience du  traumatisme. L’étude a fait appel à la souris chez laquelle on est parfaitement capable de diagnostiquer aussi bien une situation de stress qu’une situation de récupération de bien être au milieu de ses congénères. Ces neurones dopaminergiques ont été localisés dans l’aire tegmentale ventrale (mésencéphale) et tel Mangefeu, le montreur de marionnettes , des expérimentateurs s’activent pour que la souris, comme Pinocchio, agisse/réagisse sans qu’il lui soit donné de savoir ce qui lui arrive ! On a donc aujourd’hui mis un nom sur les cellules responsables, on connait leurs caractéristiques et on sait où elle se situent ce qui permettra probablement une avancée dans le domaine de la  thérapeutique de certains types de syndromes dépressifs. Ce qui est plus exceptionnel c’est que l’on puisse relier explicitement des cellules et la  zone où elle se localisent à un type de conduite humaine.

Cogito ergo sum

mardi, avril 22nd, 2014

esqueleto-trabalhandoExiste-t-il une certitude, si l’on excepte la finitude humaine, dont l’homme puisse se prévaloir ? Dans la mesure où  on se doit de refuser le sophisme du genre, c’est l’absence de certitude qui est la certitude absolue, le « cogito » de Descartes se révèle être le fondement de l’existence d’une certitude. Ce besoin de certitude est une constante de l’homme qui s’exprime aujourd’hui avec d’autant plus de violence que la technicité omniprésente mais incomprise (voire incompréhensible) pour la majorité de ceux qui l’utilisent, est requise à chaque étape de sa vie. Cette recherche va de paire avec la question que pose par la prise de risque, dont il semble que l’on veuille s’éloigner à grands pas, comme en témoigne l’inscription dans la constitution du principe de précaution. Il est facile de rappeler que sans une prise de risque de nombreuses avancées thérapeutiques n’auraient pas vu le jour. Il est aussi facile de rappeler que si les vaccinations ont eu pour certains des effets délétères, les bénéfices sont de loin plus importants. Ainsi est-il intéressant de lire l’article, Opinion: The Pitfalls of Uncertainty (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39702/title/Opinion–The-Pitfalls-of-Uncertainty/) qui a le mérite de traiter de ce sujet largement débattu, qu’est l’incertitude. Parallèlement il n’est pas inopportun d’aborder le domaine du consensus, position indispensable à la gestion conjointe de l’incertitude et de l’agir,  que l’on pourrait assimiler à l’art de permettre aux différences de cohabiter en se refusant à les éliminer.

Impératif catégorique/impératif hypothétique

jeudi, avril 17th, 2014

imageL’hormone n’est plus ce qu’elle était, ainsi en est-il de l’ocytocine qui ne tiendrait plus les promesses que l’on était en droit d’attendre elle, depuis si longtemps. Réputée pour ses valeurs altruistes, qualifiée d’hormone de l’amour, aussi bien que d’hormone de la morale, voici qu’elle pourrait être tenue pour responsable d’un comportement que l’on serait en droit  de qualifier d’immoral quand on met en parallèle l’action d’individu à individu et celle de l’individu dans son groupe confronté à un autre groupe.   (Oxytocin Boosts Dishonesty, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39595/title/Oxytocin-Boosts-Dishonesty/) ! En d’autres termes, au niveau de la singularité,  chaque individu peut être perçu comme un autre soi-même. La pluralité en  incluant l’individu dans un groupe l’empêche de se reconnaître dans l’autre groupe ! Que deviennent les impératifs kantiens ? On aurait envie de dire que l’impératif catégorique s’efface au profit de l’impératif hypothétique. Finit l’universalité inconditionnelle, place à l´objectif final.

De la terre à la lune

lundi, avril 14th, 2014

téléchargementVouloir s’échapper de la terre, on y pense, le pouvoir présente plus de difficultés dont deux principales : le(s) moyen(s), le lieu d’accueil. Depuis longtemps c’est la lune l’heureuse élue. Pour Cyrano de Bergerac, il suffit d’un rayon pour y parvenir, pour Jules Verne c’est la science qui s’impose, agrémentée d’une pincée  d’imagination. Mars fut aussi de la fête, mais plus par le fait des petits bonshommes verts qui devaient y résider. Ainsi les voyages sous toutes les formes peuplent-ils l’imaginaire de ceux dont les pieds resteront toujours attachés ici bas. Aujourd’hui c’est l’un des satellites de Saturne découvert en 1789 par William Herschel, à qui l’on rend honneur  (Saturn’s Icy Moon Harbors Ocean, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39642/title/Saturn-s-Icy-Moon-Harbors-Ocean/). Peu connu du public, Encelade, puisque c’est son nom, présente un intérêt tout particulier, celui de posséder un lac de la taille du Lac Supérieur sous une couche de glace et qui se situe à l’un de ses pôles. Un peu de sodium, du potassium, du méthane, de l’ammoniac, et il n’en faut pas plus pour postuler l’existence possible de vie, ce que l’homme cherche désespérément dans l’univers depuis qu’il n’est plus le centre du monde.  De voyage il n’est pas question, Encelade se situe sur l’anneau le plus externe de Saturne, difficile d’y accéder !

Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain …..

samedi, avril 12th, 2014

imageConceptualisé dés 1882  par Metchnikoff à partir de ses observations sur les étoiles de mer, puis lui offrant en compagnie de Paul Ehrlich le prix Nobel de Physiologie ou médecine en 1908, « en reconnaissance de leurs travaux sur l’immunité », le système immunitaire n’a pas fini de faire parler de lui. C’est ce qui ressort de la lecture de l’article Deploying the Body’s Army (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/39511/title/Deploying-the-Body-s-Army/) qui offre une revue générale en insistant sur les applications thérapeutiques qui ont pu en être tirées, sans faire l’impasse sur l’avenir de la discipline.  Plus ou moins complexe selon les espèces, spécifique ou non spécifique, son rôle est de reconnaître le soi du non soi, à condition de savoir définir avec exactitude  le premier du second ? La première des questions à se poser pourrait concerner l’examen de ce que l’on nomme le soi, car ne faudrait-il pas faire une distinction  entre un soi natif et un soi construit. Rapidement en fait le soi natif se transforme vers un premier construit résultat de la protection maternelle in utero à laquelle peut venir s’ajouter celle donnée par l’allaitement maternel. Puis, au fur et à mesure des rencontres avec le monde extérieur, la construction devient de plus en plus complexe, devenant dans le même temps de plus en plus efficace (normalement). Ne pourrait-on pas, en observant ce que devient ce système, être tenté d’accorder du crédit à la théorie selon laquelle l’existence précède l’essence ?

Dis moi qui tu fréquentes …..

mercredi, avril 2nd, 2014

imagesKOBDGKSAHorace McCoy a fait danser ses personnages sans répit dans l’époque qui suivit la grande crise du crack de 1929. Astor Piazzolla, grand maitre du tango argentin,   préféra les faire danser au son de son bandonéon. Aujourd´hui ses danseurs enchainent toujours des figures à la fois compliquées et suggestives dans lesquelles les corps des deux protagonistes doivent parfaitement se comprendre. Et c’est justement la question que se sont posés les auteurs de l’article  Ballroom Brainwaves (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39584/title/Ballroom-Brainwaves/) : comment un certain type d’entente peut-il se produire entre deux individus ? La danse est en effet un cas particulier où doit exister entre les deux protagonistes un partage de sensations tel que l’accord, au minimum, de leurs pas se fait parfaitement entre eux. C’est là où intervient une technique relativement ancienne, l’électro encéphalogramme (R. Caton, 1875) à la recherche d’une synchronisation entre deux enregistrements. Même si les auteurs signalent  qu’il faut être attentif à la possibilité d’un parasitage du tracé par des mouvements du sujet enregistré, il n’en est pas réellement tenu compte et tout électro-encéphalo-graphiste averti ne peut que se poser des questions sur les difficultés de l’interprétation.  Il semble peu étonnant que les résultats ne soient pas les mêmes entre des individus qui se connaissent et ceux qui ne se connaissent, ou diffèrent entre ceux qui se connaissent depuis peu de temps et d’autres qui se connaissent depuis plus longtemps. De ce fait la conclusion de cette étude a peu de chance de bouleverser le champ de la neurophysiologie. Peut-être aurait elle du être qualifiée de préliminaire, peut-être aurait elle du être complétée de dosages hormonaux, même s’il est difficile de danser tout en étant prélevé, peut-être tout simplement n’existe-t-il pas de possible mesure du ressenti, donc du pur sensoriel ? Reste toutefois le plaisir de la danse que l’on ne pourra pas enlever aux cobayes de l’expérience !