Archive for novembre, 2015

Revisiter l’Art et la Nature ?

vendredi, novembre 27th, 2015

Weaver-ant-Leaf-Curling-SpiderL’art de l’imitation n’est peut-être pas aussi vieux que le monde mais il figure déjà dans les préoccupations des classiques grecs lorsqu’ils parlent de l’imitation de la nature par la technique (Démocrite et Socrate). C’est un fait si banal que l’on n’en discerne même plus les applications quotidiennes. Ainsi en utilisant un appareil photographique ne va-t-on pas penser au fonctionnement de la pupille ! Mais on a aussi pu voir les constructions de la nature comme des oeuvres à part entière et vouloir de ce fait les reproduire telles qu’elles apparaissent à ceux qui les regardent. Est-on en droit de les qualifier d’oeuvres d’art ? Non par définition, puisque l’art est justement le produit de l’activité humaine. D’où cette question typique des sujets de philosophie du baccalaureat : L’art est-il une reproduction de la nature ou une invention ? Une façon non pas de répondre à la question mais d’apporter un élément de réponse pourraît etre le sujet de l’exposition, Animal Architects: Influences on Human Creativity,” qui s’est ouverte  à Princeton (Arts Council of Princeton) dans le New Jersey, ce mois-ci  ( Channeling Animals (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44610/title/Channeling-Animals/). Il est vrai que l’on ne se lasse pas d’admirer le cocon du lepidoptère qui n’utilise qu’un seul fil de soie. Mais on peut aussi se poser la question de l’interprétation dans le sens d’une sex sculptures à propos du nid des oiseaux de la famille des Ptilonorhynchidés ! Quoiqu’il en soit avec ou sans interprétation il n’est jamais inutile d’observer la nature mais en ayant conscience que les constructions animalières sont l’expression de cet autre art dont l’animal est le créateur. Mais alors on n’échapperait pas à une autre question, celle de l’intentionnalité !!

Les racines du mal

dimanche, novembre 22nd, 2015

 » Libre arbitre et  condition humaine » est l’un des sujets qui plonge ses racines au plus profond de l’humanité ce qui lui confère deux propriétés particulières :  de ne pas avoir d’âge bien défini et de ne pas apporter de réponses aux questions qu’il soulève. L’une de ses questions concerne « le mal« . Traité comme une véritable entité il interroge sur la liberté de l’homme mise en relation avec ses actes. S’il existe historiquement de nombreuses preuves du mal agir humain, en chercher des causes « scientifiques » pour expliquer est une démarche plus récente. Après qu’ Annah Arendt eut suivi le procès d’Adolph Eichmann en tant qu’envoyée spéciale du New Yorker, elle développa le concept dit de « banalité du mal » : le mal est partout et l’homme choisit une absence de réflexion aidé en celà par un environnement qui le conditionne. Il ne s’agit plus dès lors que du choix des normes auxquelles on adhère. Cette thèse qui lui fut reprochée est plutôt d’ordre sociologique. Mais il existe aussi une autre façon d’envisager ce problème, plus récent, utilisant et appliquant les avancées techniques de la neurophysiologie. Ainsi en est-il du domaine des neurosciences du libre arbitre  ( Neuroscience of free will) partie de la neurophilosophie qui étudie les interconnections entre les deux. Benjamin Libet en est le pionnier, et le neurochirurgien Itzhak Fried propose aujourd’hui Les déclics cérébraux de la violence extrême comme thématique de recherche. A ce propos il n’est pas inutile de lire l’article  Is evil a disease? ISIS and the neuroscience of brutality pour sa description du syndrome E, ce que l’on pourrait (peut-être) traduire par Syndrome du mal absolu (https://www.newscientist.com/article/mg22830471-000-syndrome-e-can-neuroscience-explain-the-executioners-of-isis/?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-1119-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS). Si l’on y énumère quels sont selon l’auteur les sont les sept symptomes du mal, on retiendra aussi qu’il a été écrit avant le vendredi 13 septembre 2015.

Un million d’années pour quoi faire ?

mercredi, novembre 18th, 2015

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« Geological time spiral »

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Geological_time_spiral.png#/media/File:Geological_time_spiral.png

Si l’on est habitué à un temps qui se mesure en jours, heures, minutes, secondes,  il en existe de plus inhabituels où les évènements s’inscrivent aussi bien en deça que au delà de ces unités. Alors, quand on aborde la paléontologie, c’est en millions d’années que l’on compte. Ainsi se poser la question de savoir ce qu’est un million d’années peut-elle donner le vertige aux non avertis, quand ce n’est presqu’un grain de poussière du sablier cosmique. Pour avoir vu et revu s’affronter des dinosaures virtuels, le public a, au minimum, la notion qu’il existe différentes ères dont l’ère « jurassique » grâce à Steven Spielberg. Entre Trias et Crétacé, le Jurassique  qui aurait débuté il y a deux cents millions d’années, aurait duré environ cinquante cinq millions d’années. On sait donc que cette période est qualifiée d’âge d’or des dinosaures même si l’on ne sait toujours pas avec précision la raison pour laquelle ils ont disparu tandis que l’on peut affirmer qu’ils ont eu des descendants ! On disait qu’à cette époque quelques petits mammifères avaient déjà fait leur apparition, et que la disparition sus nommée avait libéré des niches écologiques. Or on remet aujourd’hui en cause cette datation  et  se pose dés lors la question de savoir si l’apparition des premiers mammifères (proto mammifères) date du trias ou du jurassique, ce qui ne correspond qu’à un gap de trente millions d’années !   (Rethinking the Rise of Mammals, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44470/title/Rethinking-the-Rise-of-Mammals/) ! Cette question sur la diversification est d’importance puisqu’elle introduit une modification ( de taille), celle de la rapidité de l’évolution ! Il va devenir de plus en plus difficle  au septième art de faire coexister hominidés et dinosaures !

Tic Tac, Tic Tac

dimanche, novembre 15th, 2015

lapin-blanc-alice-merveillesLe vieillissement tel que chacun le vit dans son extériorité, c’est aussi le vieillissement de l’ADN cellulaire qui au fur et à mesure que le temps s’écoule, s’altère et dont les réparations sont de moins en moins performantes. Par ailleurs des phénomènes de mutation interviennent à un cadence que des éléments extérieurs peuvent accélerer. Le problème majeur vient du fait que la survenue de ces détériorations loin d’avoir des avantages n’a, au contraire, que des désavantages. Jusqu’à présent, on ne possédait que peu d’éléments concernant la temporalité de leur survenue . L’existence d’un système équivalent à celui d’une horloge à propos du vieillissement de l’ADN vient d’être prouvé. Or qui dit horloge,  sous entend ipso facto possibilité d’agir sur la dite horloge  comme par exemple la possibilité de la remettre à l’heure (‘Death clock’ in cells could tell you when you’ll get cancer, https://www.newscientist.com/article/mg22830475-100-death-clock-in-cells-could-tell-you-when-youll-get-cancer/?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-1211-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS) ! Il vient alors immédiatement à l’esprit l’idée selon laquelle il serait possible de retarder la survenue de certaines mutations, et par voie de conséquence la survenue de certains cancers. L’idée suivante étant bien évidemment de ratarder le vieillissement lui-même et pourquoi pas de s’attaquer ensuite à l’échéance ultime ! L’homme, conscient de sa finitude, serait-il en passe d’envisager d’en modifier l’inéluctabilité !

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Le qualitatif et le quantitatif

mardi, novembre 10th, 2015

Capture-d’écran-2015-01-09-à-09.38.38Où comment comparer en pourcentages sonnants et trébuchants la morale s’appuyant sur la religion de la morale sans le support de la religion (The Negative Association between Religiousness and Children’s Altruism across the World, http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822(15)01167-7), puis chercher l’erreur ! Pour restreindre « quelque peu » le domaine de la morale, seul a été retenu l’altruisme que l’on compare entre deux populations d’enfants éduqués au sein de familles pratiquant ou non une des trois grandes religions monothéistes,  le  bouddhisme (religion /philosophie sans dieu) et l’hindouisme ( sans fondateur ni église). Qu’est-ce donc que l’altruisme pour être choisi comme représentatif de la morale ? Définition du Littré (Gallimard-Hachette, 1968) : ensemble des penchants bienveillants, opposé à l’égoïsme. Etymologie selon Gaffiot (ed E. Pigelet 1955) : alter, l’un des deux ou l’un, l’autre. L’idée principale est donc l’autre par rapport à soi. Envisager l’altruisme c’est aussi nécessairement évoquer sa motivation et son utilité, c’est encore revisiter le domaine de l’éthique et celui de la morale. On navigue dés lors dans des eaux plus agitées qu’il n’y paraît au premier regard d’où une lecture difficile. Quant à la conclusion, elle laisse un goût amer : comment la religion peut-elle influer négativement sur le comportement prosocial ! Il conviendrait peut-être alors de se mettre d’accord (au minimum) sur les deux termes de la proposition : religion et comportement prosocial.

Ce n’est pas une plaisanterie !

dimanche, novembre 8th, 2015

poko-the-kakapo-320x255A l’heure où il est de bon ton de s’intéresser au taux de vitamine D dans la population anglaise (Sun-deprived Britons lack vitamin D, say health experts, http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/sun-deprived-britons-lack-vitamin-d-say-health-experts-10432845.html), mais aussi dans la population française (Vitamine D : les Français carencés, http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/06/25/18485-vitamine-d-francais-carences) voire  dans toutes les populations qui n’ont pas la chance de bénéficier d’un certain taux d’ensoleillement (Sommes-nous tous en carence de vitamine D ?, http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/12/02/23126-sommes-nous-tous-carence-vitamine-d), il n’est pas anormal de s’intéresser également à la classe des Aves ! Parmi ceux-ci, il en est un, le kakapo (ou perroquet hibou), qui donne bien des soucis aux écologistes spécialisés et nécessairement amoureux de la nature (Vitamin supplements could save critically endangered kakapo, https://www.newscientist.com/article/dn28435-vitamin-supplements-could-save-critically-endangered-kakapo/?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0511-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS, Preferred natural food of breeding Kakapo is a high value source of calcium and vitamin D, http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960076015301199). Mais dans le cas de ce perroquet, une simple vitaminothérapie n’est pas suffisante. La recette doit associer en proportions équilibrées calcium et vitamine D. C’est ce dont sont, naturellement, capables les baies du Dacrydium cupressinum (Rimu), conifères de haute taille (jusqu’à soixante mètres), dont la durée de vie fleurte avec le millénaire ! Mais contrepartie de cette longue vie, sa croissance est lente et ses baies peuvent ne murir que tous les quinze ans ! Mais pourquoi donc cet oiseau a-t-il choisi de s’en nourrir s’attirant le qualificatif d’oiseau le plus stupide ?

En parler toujours !

mercredi, novembre 4th, 2015

exposicion-2-800-186En parler toujours sans en parler jamais assez (ni de trop!), tel pourrait aussi être un titre « accroche-lecteur » de cette revue entièrement consacrée au problème de l’obésité (The Obesity Issue, Volume 29 Issue 11 | November 2015) où l’on voit qu’il est insuffisant de s’arrêter aux simples effets délétères de l’obésité. Il faut aller plus loin en insistant sur la complexité du sujet car les facteurs sont multiples de telle sorte que déméler ce qui appartient à l’individu lui-même de ce qui appartient à l’environnement s’annonce comme un véritable casse-tête. C’est d’abord une introduction en forme de problématique, (Weight’s the Matter?, (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44291/title/Weight-s-the-Matter-/), à laquelle viennent, opportunément, s’ajouter quelques développements pour aider à la compréhension à moins que ce ne soit pour ajouter à la confusion  : microbiome (Microbesity, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44300/title/Microbesity/), régime et insulino résistance (The 6,000-Calorie Diet, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44302/title/The-6-000-Calorie-Diet/), obésité et cancer (Breaking the Cancer-Obesity Link, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44280/title/Breaking-the-Cancer-Obesity-Link/), environnement obésogène (Obesogens, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44278/title/Obesogens/), obésité et cerveau   (Appetite, Obesity, and the Brain, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44392/title/Appetite–Obesity–and-the-Brain/). Mais tout n’est pas si simple puisqu’il semble bien que ce schéma ne soit pas celui de quelques autres , anormal, vous avez dit anormal ?  (A Weighty Anomaly, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44304/title/A-Weighty-Anomaly/). Quant à l’adipocyte c’est un monde en soi  qui requiert ses propres publications ! Ainsi les fils s’entremêlent-ils, non pour la confusion mais pour le plus grand plaisir de ceux  qui cherchent parce qu’ils aiment par dessus tout  répéter que « si rien n’est simple, c’est parce que tout est compliqué ! « 

A droite ou à gauche ?

dimanche, novembre 1st, 2015

figL3_123_hemisphere_droitLa nature préfère la droite : c’est une évidence….C’est sans doute la raison pour laquelle les « gauchers » partageaient avec les « roux » une si mauvaise presse, lors d’une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (…). Pourtant il existe bel et bien un phénomène de latéralisation naturel : l’homme se sert plus volontiers de la main droite, les coquilles des escargots sont en majorité dextres, les molécules font dévier la lumière à droite, d’autres à gauche tandis que certaines possèdent les deux caractéristiques. En d’autres termes, la nature montre différents exemples de chiralité ce qui se traduit par le fait que l’image d’un objet dans un miroir ne se confond pas avec le dit objet. Ce phénomène de la latéralisation pose les deux questions habituelles : pourquoi et comment. Répondre à la première, aujourd’hui encore, c’est aborder le domaine nébuleux de la téléologie, la seconde, par contre, risque d’être plus féconde même si non résolue. C’est ce qui ressort de l’article Lefties, Language, and Lateralization (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44088/title/Lefties–Language–and-Lateralization/) quand bien même seul un domaine (mais il est déjà suffisamment complexe) est abordé, celui de la latéralisation cérébrale de la zone du langage, à gauche chez quatre vingt dix pour cent des droitiers contre soixante quinze chez les gauchers ! Il n’est pas étonnant qu’en cette ère où le gène est roi, les auteurs aient axé leur recherche sur les rapports entre monogénisme, polygénisme, épigénétique et latéralité. Il semble bien que l’on se dirige vers une réponse plus complexe que ce qui avait été envisagé jusqu’à maintenant, mais le comment est en vue. La prochaine étape sera-t-elle celle du pourquoi ?