Moine et botaniste du XIX° siècle, reconnu comme le pape de la génétique moderne, Mendel (1822/1884) aurait-il usurpé son qualificatif ? C’est grâce à lui que les petits pois ont pris tant d’importance chez les lycéens des classes « scientifiques » depuis les décennies 50. Mais que sait-on de Raphaël Weldon (1860/1906), zoologiste resté infiniment moins célèbre que le précédent et pourquoi ? S’étonnant de résultats aussi parfaits, le zoologiste procéda à des vérifications qui le menèrent à les tempérer sans toute fois les rejeter (Mendel in the Hot Seat, 1902, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45104/title/Mendel-in-the-Hot-Seat–1902/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=26483538&_hsenc=p2ANqtz-9SfkYT0T4rQRhtsZwFYuAiVP5IGCFaqIxDZshebZZ8ODXV8NdfG1CBLL8_5Gcv5ZmApqsn2WTlA9krxe_uvY4pcXy8yQ&_hsmi=26483538). La question est de savoir pourquoi parallèlement à l’étude des expériences de Mendel on n’a pas trouvé bon d’étudier également la critique des dits travaux. Jugé en avance sur son temps Weldon a disparu, tandis que Mendel jouissait d’une gloire sans partage. Et pourtant ce n’aurait pas été faire de l’ombre au premier que de mettre le second en lumière. Bien au contraire, l’analyse de la méthode aurait permis de mettre en pratique deux domaines qui ne faisaient qu’un chez les anciens : science et philosophie. On aurait ainsi été à même de vérifier la formulation de l’hypothèse à partir de laquelle on aurait examiné le bien fondé de la question posée ; on aurait ensuite repris les résultats et leur interprétation. Pour finir par le passage à la loi que l’on aurait été en droit de valider. Peut-être l’époque voulait-elles que les resultats fussent suffisamment simples pour être convaincants. Mais aujourd’hui, ce temps n’est plus et la complexité du réel, parfaitement intégrée, permet de reprendre bon nombre de vérités démodées pour les actualiser et ne pas les oublier.
Archive for février, 2016
Avant l’heure, c’est pas l’heure !
dimanche, février 28th, 2016Comment le prouver !
samedi, février 20th, 2016Cette maxime « Mens sana in corpore sano » vieille de pratiquement deux mille ans, et que chacun a certainement utilisée au moins une fois dans sa vie, serait en fait tronquée s’il est vrai que Juvénal a en réalité écrit « Orandum est, ut sit mens sana in corpore sano ». Comme on le comprend aisément, le sens qui lui est d’ordinaire attribué en est considérablement modifié et la mettre en exergue à l’article Mind and Matter aurait été de bonne augure (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45103/title/Mind-and-Matter/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=26335568&_hsenc=p2ANqtz-9Bz96gS9UykoOT5fBLZIe4kkfXDgYGL6BhE5_RqisjAsq-9mAYVui6WOIj8Nlck7fpCKiEMJsYlJj–4fsYdaTqkSnbA&_hsmi=26335569). Il s’en suit immédiatement l’exclamation « c’est une évidence » car il n’est personne qui ne l’ait expérimentée, là encore, au moins une fois dans sa vie. La seule question qui se pose concerne en réalité la méthode scientifique qui pourrait valider ce lieu commun à savoir que les résultats obtenus à partir d’un traitement physique ne peuvent être qu’améliorés lorsqu’un soutien psychologique lui est associé. Il n’est certes pas rationnellement satisfaisant de se contenter d’un résultat empirique et la mise en évidence de causes objectives pourrait peut-être permettre d’étendre cette possibilité d’amélioration à une plus grande population quand il en est qui résistent ! Le placebo et le nocebo sont connus également depuis longtemps et s’inscrivent dans la même démarche (http://www.charlatans.info/placebo.php). Et c’est justement parce que le rapprochement avec le charlatanisme, et sa profonde subjectivité, n’échappe à personne que la chasse à la preuve (aux preuves) reste toujours ouverte !
Principe d’incertitude
jeudi, février 18th, 2016Qui parle principe d’incertitude pense plus volontiers à Heisenberg (Principe d’indétermination, 1927) qu’à une incertitude concernant l’interprétation anthropomorphique de la sphère émotionnelle animale. Qualifié de principe d’incertitude en biologie (Opinion: On Animal Emotions, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45330/title/Opinion–On-Animal-Emotions/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=26285056&_hsenc=p2ANqtz-8Afe_-Z1ZSg-hwwLFHOndgobeO67nBdaNnxUoq50RuPhIqGgfN6HShDfLIu_NO-5C_LdlblFSjrpU75BG4uIPQUqYvcA&_hsmi=26285058/) on imagine pourtant quelques différences avec le domaine auquel il se réfère à l’écoute de son énoncé simplifié : « il est impossible de connaitre simultanément la position exacte et la vitesse exacte d’une particule » (http://slymood.over-blog.com/article-le-principe-d-incertitude-d-heisenberg-pour-les-nuls-109645898.html). En réalité il s’agit plutôt d’une référence à E. Morin qui envisage, que le point de vue anthropologique pas plus que sociologique et noologique rationnel (cité in Le labyrinthe humain, essai de philosophie Culture, biologie et cognition, EME éditions 19/05/2015, Fabrice Garcia) ne donne les moyens de trancher entre erreur, illusion et vérité, d’où il devient licite de parler de principe d’incertitude qu’il faudra savoir affronter dés lors que l’éducation y aura préparé. La question est donc la suivante que savons-nous des émotions dans le domaine animal à partir de l’instant où l’aune du jugement est l’émotion dans le domaine humain. La réponse est RIEN. Parce que l’on ne peut imaginer contraire/inverse que par rapport à ce qui existe, de même définit-on le néant par l’absence de son opposé, c’est à dire de ce que l’on connaît. Ainsi en définissant l’émotionnel animal à partir de l’émotionnel humain, l’incertitude est-elle totale et le dit principe devenu axiome.
Qu’est-ce qu’on attend pour…
dimanche, février 14th, 2016Vue depuis 1990 » la séquestration » du trop plein des émissions de CO2 ressemblait à une bonne idée dans la mesure où elle se présentait comme l’alternative à une difficile diminution de la production du dit CO2. Depuis le protocole de KYOTO en 1995, les états participants à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques se réunissent un fois par an. La COP 21 dernière grand messe mondiale est une plus vieille dame puisqu’elle prend ses racines avec la conférence de Stockholm en juin 1972, premier colloque mondial donnant à l’environnement un rôle à l’échelle internationale et dont devait accoucher un droit contraignant. Si les réunions se suivent, les intervalles entre celles-ci se ressemblent dans la mesure où aujourd’hui on se demande si une mauvaise fée du style de celle qui ne fut pas invitée au pied du berceau de Blanche Neige n’en était pas la présidente occulte depuis le début. Car il ne s’agit ni plus ni moins que de transformer une bonne idée en une non moins bonne action. Il existe d’autres façons pour exprimer la difficulté du passage à l’acte comme : » … Il y a loin de la coupe aux lèvres … les décideurs ne sont pas les payeurs … quand il faut y aller, il faut y aller … ». Autant d’expressions qui ne font que mettre le doigt sur la(les) difficulté(s) rencontrée(s) quand il s’agit de mettre en application une idée que l’on pourrait qualifier de vertueuse. D’où la question qui se pose concernant la vertu : peut-elle être conceptuelle puis pratique, ou seulement conceptuelle car on imagine difficilement qu’elle ne puisse être que pratique ! Quoiqu’il en soit, d’un point de vue pragmatique, il se pourrait bien qu’il y ait le feu au lac à moins que ce ne soit la maison qui brûle, (Outside the bubble, http://www.nature.com/news/outside-the-bubble-1.19324?WT.ec_id=NATURE-20160211&spMailingID=50669758&spUserID=MjA1NTExOTM5MgS2&spJobID=861263427&spReportId=ODYxMjYzNDI3S0) car en fin de compte ne s’agissait-il pas d’une fausse bonne idée, comme le serait un joyeux bricolage défendu par un vendeur beau parleur ! Ainsi au fur et à mesure où passe le temps, des idées meilleures les unes que les autres se succèdent-elles dans un temps nécessaire pour démontrer qu’elles ne sont pas si bonnes que cela de telle sorte que l’on ne peut que se féliciter de ce qu’elles n’aient pas été appliquées !
Epistémologie un jour, épistémologie toujours !
mercredi, février 10th, 2016Epistémologie, un mot barbare ? Certes non, pas d’accent circonflexe, pas de [f] pour choisir entre f et ph, pas plus que de trait d’union. Un mot en toute simplicité, ce qui n’exclue pas en grande majesté. Une racine grecque univoque, έπιστέμέ/λογοσ, une portée universelle. Ce n’est rien d’autre que ce dont parle cet article Scientific Literacy Redefined (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45102/title/Scientific-Literacy-Redefined/) tout en le défendant ardemment. Ce n’est rien d’autre également que ce que défend ce site au fil des articles. Comment exercer son libre arbitre pour arriver à ce but ultime qu’est la vérité, comment exercer sa raison dans la démarche de la connaissance pour aujourd’hui comprendre que la science appartient au domaine du relatif et non de l’absolu. Comment est-il possible de faire admettre que les vérités d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier, ni celles de demain, mais qu’elles proviennent des premières pour alimenter les secondes, et que leur vérité s’inscrit nécessairement dans le temps ce qui ne les entache d’aucune « fausseté« . Il n’existe pas d’autre moyen que celui de proposer une histoire des sciences pour saisir toute la portée des acquisitions successives et permettre de réfuter les caractères absolu et définitif que certains veulent attacher à la science en général. Ce qui conforterait ceux qui la présente ainsi mais serait dans le même temps l’épitaphe à inscrire sur sa tombe :
» Ci-gît celle qui n’a pu se relever de ces vérités présentées comme absolues«
Heureux comme un écologiste ?
dimanche, février 7th, 2016Etre écologiste est un exaltant combat de tous les jours, mais mal entendu parce que mal écouté, d’où peu cru, raillé peut-être même, leur vie pourrait n’être que difficile. Elle n’en est pas moins riche et le sera encore plus lorsqu’ils auront tous pris connaissance d’un article récent (Holding Their Ground, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45148/title/Holding-Their-Ground/) qui ne peut que les questionner dans leur lutte. On peut aussi leur rappeller dans le même temps deux noms illustres auxquels il n’est peut-être jamais référence (Fighting Back, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45096/title/Fighting-Back/) : le premier, qui avait su faire ses « choux gras » des petits pois, tandis que le second, peu cité à propos du monde végétal, ne l’avait pourtant pas ignoré : Gregor Mendel et Charles Darwin. Mais ce simple rappel est loin d’être le point important, c’est la suite qui est réellement instructive en abordant un nouveau sujet indispensable à partager avec la grande et active mouvance écologiste : celui de l’immunité au sein du monde végétal. Car la nature n’a pas attendu l’homme pour s’auto-entretenir et au demeurant comme ce dernier, n’a pas attendu pour mettre en place son système de défense. Qui plus est, il convient de ne pas oublier que ce système lui est plus qu’à d’autres parfaitement indispensable car il est bien connu que ce n’est pas une extrême mobilité qui caractérise le végétal et que par ailleurs il ne possède pas de système immunitaire cellulaire mobile. Les études menées révèlent d’étranges similitudes avec le vivant animal, entre autres une véritable horloge dont il pourrait être utile de tenir compte, un microbiome dont on ne connaît pas encore le mode d’action cellulaire, et aussi une méconnaissance parfaite de la réponse adaptative du pathogène devant une nouvelle ligne de défense. Mais là où le bât va blesser, c’est quand les études récentes auront tendance à inviter le scientifique à pratiquer une augmentation du nombre des gènes de résistance par plante tandis que l’écologiste risquera de vouloir s’en tenir à ce que dame nature a mis en place. Comme l’un et l’autre ne visent pas le même but, il y aura nécessairement un gagnant et un perdant tant en terme d’individu qu’en terme de bénéfice pour l’humanité dans l’optique (bien évidemment) où l’on transgresserait le principe de précaution !
Une application pour expliquer
mercredi, février 3rd, 2016On ne compte plus les applications gratuites et/ou payantes que l’utilisateur d’un téléphone cellulaire peut intégrer à son appareil. D’aucuns diront qu’il en est d’inutiles, d’utiles, de très utiles voire d’indispensables. Il en est une petite dernière qui permettrait d’expliquer de façon ludique que la théorie darwinienne de l’évolution est loin d’être l’expression d’un complot contre nature. Ainsi se mettrait (enfin) en place l’opportunité de remettre à l’endroit certains esprits « tourneboulés » par on ne sait quelle façon de voir le monde et les espèces qui le peuplent depuis ….. Ce n’est pas vraiment un petit miracle, mais on peut poser des questions auxquelles Darwin répond directement grâce à un ensemble de questions/réponses : questions actuelles dont les réponses se trouvent dans les écrits de l’époque (iDarwin, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45099/title/iDarwin/). A ce petit jeu, on se met à rêver de dialogues avec musiciens, peintres, littérateurs et autres personnages dont les noms appartiennent à la mémoire de l’humanité. On peut pourtant se demander si comprendre le pourquoi et le comment n’altèrerait pas le mystère dans lequel baigne toute œuvre quand il n’y a plus d’interprétation personnelle possible. On en vient alors à la conclusion qu’il faudrait établir nettement une séparation entre ce qui doit être expliqué et ce qui ne doit pas l’être ! Dans le premier cas, la nécessité de l’explication venant de ce que, en son absence, l’interprétation ne peut être qu’erronée et donc préjudiciable, tandis que dans le second, à l’inverse, l’interprétation est indispensable et se doit d’être polysémique ainsi en est-il (par exemple) des textes sacrés. Mais dans ce domaine, il est une certitude (à peu près absolue !) : celle de l’impossibilité d’un dialogue en direct !