Darwin a dans un premier temps heurté ses contemporains en bousculant la doxa de son époque puisque selon lui l’homme descendait du singe ! Aujourd’hui, il fait de nouveau parler de lui car sa théorie de l’évolution pourrait ne pas reposer « que » sur la compétition (What if Competition Isn’t As “Natural” As We Think?, https://slate.com/technology/2020/01/darwin-competition-collaboration-evolutionary-biology-climate-change.html?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=1348bf2cbd-briefing-dy-20200127&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-1348bf2cbd-43241421 ). Il est certain que la rupture épistémologique du chercheur, telle qu’il l’a pratiquée, ne fait pas de celui-ci un être exempt de tout son passsé. Même s’il pénêtre dans un domaine qui lui est inconnu, il y entre avec ses acquis qui seront partie prenante dans l’interprétation qu’il va être amené à développper. La concurrence du XIX° siècle est triomphante et il est donc normal que ce soit les mieux armés qui se fassent et gardent leur place au soleil. Que l’on découvre les bienfaits de l’entente n’est pas anodin en ce siècle où l’humanité ne sait/ne peut/ne veut choisir entre défiance et culpabilité,entre individualisme et solidarité. L’accent mis sur l’ubiquité des microbiotes et leur importance va bien dans le sens de l’intérêt des processus de coopération d’autant que les collaborations dépassent largement ce domaine et s’étendent à tout le règne vivant depuis des millénaires. Darwin n’est pas à jeter aux orties puisque sans sa théorie il n’y aurait pas de dépassement possible mais c’est ce chemin qu’il serait bon d’emprunter aujourd’hui.
Archive for janvier, 2020
Ce serait donc mieux ensemble ?
mardi, janvier 28th, 2020Qu’est-ce que cela change ?
jeudi, janvier 23rd, 2020Le temps circulaire c’est le temps qui suit le rythme de la nature : c’est le jour qui suit sa nuit, c’est le printemps qui suit son hiver ce qui revient à dire que l’homme est parfaitement absent d’un arrangement qui le dépasse mais qu’il accepte. A l’inverse, le temps linéaire est ordonné selon un commencement, un milieu et une fin. L’homme y est l’acteur principal d’un progrès constant. Ainsi l’humanité a-t-elle dans sa très grande majorité échangé la circularité pour la linéarité et a de ce fait remplacé le confort par l’aventure. Le début ou plutôt l’instant immédiatement après son commencement dût être déterminé puis par précaution dénommé et ce fut le Big Bang depuis lequel l’univers s’expand et ceci de plus en plus vite sans que l’on en comprenne la raison (La vitesse d’expansion de l’univers dépasse toutes les prévisions, https://www.nationalgeographic.fr/espace/2019/04/la-vitesse-dexpansion-de-lunivers-depasse-toutes-les-previsions ). Mais si le Big Bang n’était pas le commencement mais un recommencement, il devrrait alors échanger son nom pour celui de Big Bounce (What if the Universe has no end? https://www.bbc.com/future/article/20200117-what-if-the-universe-has-no-end ) témoignant de la succession sans fin (?) d’un Big Bang et d’un Big Crunch ? Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire, comme l’a déjà écrit Jean de La Fontaine. En d’autres termes est-il indispensable de comprendre ce qu’est Le fond de micro-ondes cosmique, ou bien la théorie de la Cosmologie cyclique conforme (CCC) de Roger Penrose pour éteindre la polémique concernant la vision d’un temps que l’homme cherche à dérouler ou à enrouler depuis qu’il a conscience de cettte dimension avec laquelle il faut compter. En attendant que cette question soit totalement résolue pourquoi ne pas imaginer un temps bobine : un fil (temps linéaire) enroulé régulièrement en hélice (temps circulaire). Il pourrait soit s’enrouler sur lui-même, soit n’avoir ni queue ni tête ……
L’Homme nouveau est arrivé
vendredi, janvier 10th, 2020Sans vouloir plagier Alexis Carel et le tître de son oeuvre « L’homme cet inconnu », il n’est pas inutile de rappeler que l’Homo sapiens de l’anthropocène reste encore un peu inconnu pour l’homme. C’est la raison pour laquelle le dit homme est toujours content de faire un rapide tour d’horizon (https://www.livescience.com/10-things-we-learned-about-humans-2019.html). C’est ainsi qu’en ce début d’année, il sera heureux à la fois d’en savoir un peu plus mais aussi de savoir qu’il reste des questions non résolues pour les années suivantes. En premier lieu, il saura enfin à quoi sert la membrana tectoria décrite en 1761 (Domenico Cotugno) (https://www.livescience.com/64781-jello-membrane-tunes-your-ear.html). Il complètera avec profit ses connaissances antérieures, comme celle concernant la perception douloureuse cutanée ( https://www.livescience.com/new-skin-organ.html) et dont les récepteurs ont été décrits par Charles Scott Sherrington en 1906. Dans le même registre découvrir durant l’embryogenèse humaine des structures qui vont secondairement disparaitre (https://www.livescience.com/disappearing-muscles-human-embryo.html) le confortera dans l’idée qu’il est des stades où des espèces différentes ne peuvent pas être distingués » They may be lizards, small birds or even mammals » ( Karl Ernst Von Baer, 1828), les pieds (embryogénèse humaine) ne passent-ils pas par un stade palmé ! Comme il sait que gustation et olfaction sont deux systèmes sensoriels couplés, il ne s’étonnera pas vraiment du fait qu’une langue pourrait sentir (https://www.livescience.com/65308-your-tongue-smells-like-a-nose.html) Heureusement il reste des sujets qui questionnent : à quoi servent ces nouveaux capillaires osseux transcorticaux ( https://www.livescience.com/64563-new-capillary-network-discovered.html) ? Existe-t-il une corrélation entre cellules immunitaires et Mathusalem (https://www.livescience.com/supercentenarians-have-rare-immune-cell.html), entre cablage cérébral et réponses au jeu Trivial Pursuit ( https://www.livescience.com/66097-brain-connections-efficient-general-knowledge.html ), entre une nouvelle cellule immunitaire et le diabète de type 1 ( https://www.livescience.com/rogue-hybrid-cell-triggers-type-1-diabetes.html ). Il ne s’arrêtera pas sur le rôle de l’hypothalamus dans la régulation de sensation de la soif ( https://www.livescience.com/65086-how-brain-knows-stop-drinking-water.html ). Et pour finir, après avoir lu l’intégralité de ces articles, il sera parfaitement en mesure de comprendre que l’endurance a des limites ( https://www.livescience.com/65663-limit-human-endurance.html ). Bon courage !
La vérité en question
samedi, janvier 4th, 2020Une fois encore (pour toujours ?) science et philosophie se questionnent l’une l’autre. Toutes deux sont en quête de vérité : la première s’appuie sur le sensible de l’observation, la seconde est réflexion. La première interroge sur les « choses », la seconde sur le « pourquoi » des choses. La première prouve la fonction glycogénique du foie, la seconde se demande pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien. Mais, et là réside toute l’ambiguïté, la polysémie même de ce terme de vérité scientifique à savoir que la » capacité d’une théorie à prédire des phénomènes non observés […..] n’est pas une preuve que cette théorie est vraie » (Opinion: The Uncomfortable Limits of Human Knowledge, https://www.the-scientist.com/reading-frames/the-uncomfortable-limits-of-human-knowledge-66725?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=81215731&_hsenc=p2ANqtz-_tMJqdKrKCVrZRGCO2D6E6SKWd1aMK3yDKzAWAUOK7g6StDI-1w3EKMAGFsD6Nsac6FSPLsm1ULB0F1-J7Rs6WbS-kXw&_hsmi=81215731 ). Donc, si la philosophie peut prétendre à la vérité, il n’en est pas de même pour la science pour laquelle non seulement le réel n’est pas nécessairement vérité mais encore la vérité ne peut être absolue. Dans ces conditions comment peut-on encore croire à la vérité dans les sciences ? Au fur et à mesure où progresse la science, progresse aussi l’idée selon laquelle on ne peut plus lui faire confiance en tout cas, une confiance qui serait aveugle. Pourquoi dans ces conditions n’apprendrait-on pas aux détracteurs et aux sceptiques qu’il existe des démarches critiques constructives comme celle de Karl Popper reposant sur le principe de réfutabilité. Le terme de vérisimilitude peut paraitre abscon, il correspond pourtant à l’expression latine veri similitudo, que l’on peut traduire par vraisemblance, proche de la vérité ce qui permet de relativiser le couple savoir/vérité. Avant lui, Poincaré avait également exploré cette question de la vraisemblance selon une approche différente. Pour lui, la vérité scientifique doit répondre au principe de commodité selon lequel la loi doit être exprimée dans sa forme la plus simple (unité et simplicité). Pour Karl Popper il s’agit plutôt de suivre un principe de réfutabilité. D’accord, pas d’accord ? Ce qu’il faut c’est savoir faire la part des choses : la vérité scientifique existe, elle est dynamique, expliquable et critiquable, tout le contraire de la foi !