Archive for février, 2024

Pour faire sourire !

mardi, février 27th, 2024

Une fois n’est pas coutume, mais il est des articles scientifiques dont on pense qu’ils ont été écrits pour mettre le sourire aux lèvres, ce qui est exactement le cas de l’article suivant, Bright-red pigment is one of the earliest examples of Bronze Age lipstick. La totalité de l’âge de Bronze s’étend de moins 2200 à moins 800 ans av. J.-C et comme son nom l’indique correspond à une population sédentarisée depuis le Néolithique qui sait travailler le métal, alliage de cuivre et d’étain. Elle fait suite à la métallurgie du cuivre et de l’or, métaux moins propices à la fabrication d’armes et d’outils robustes. Ce qui sous-entend également une parfaite maîtrise de l’art du feu. Ce savoir faire nouveau induit très certainement des modifications dans le domaine économique en particulier au niveau des échanges qui dépassent largement le groupe pour franchir les « pays ». Ces modifications, ces « améliorations » pour certaines vont de paire avec la mise en place d’une hiérarchisation de la société basée sur la possession ou la non possession de tous ces nouveaux dispositifs. Que peut-on dire de la femme à cette époque ? Celle qui appartient au milieu privilégié peut avoir eu les mêmes préoccupations que toutes celles qui habiteront les temps ultérieurs : elle tente de modifier son apparence, elle se maquille. Du pigment rouge dans un flacon de pierre a été découvert et daté du troisième millénaire. L’analyse de ce pigment montre « une ressemblance frappante avec les recettes des rouges à lèvres contemporains ». L’éternel féminin est donc bien une réalité !

Réparation assurée

vendredi, février 23rd, 2024

On peut choisir avec Dorian Gray le vieillissement actif fini selon un processus de transfert, on peut choisir avec Eos et Tithon le vieillissement passif infini. Mais ce que cherche la majorité de l’humanité avec une application jamais démentie c’est la réparation des outrages du temps : pouvoir/savoir agir sur le vieillissement. A propos de ce terme général, lourd de sous-entendus, on pourrait distinguer un vieillissement positif et un vieillissement négatif : le premier recouvrant les processus de différenciation et de maturation, le second correspondant aux processus de sénescence. En termes simples, la cellule dans un premier temps « va de l’avant », dans un second elle entre dans un processus de disparition, dont l’apoptose, mort cellulaire programmée, est un cas particulier. Quoiqu’il en soit et normalement le vieillissement, est un processus inéluctable, dont le défaut principal est l’impossibilité d’un retour en arrière. Les possibilités non pas sans fin, mais néanmoins immenses des cellules embryonnaires humaines marquées du sceau de l’éthique, ne peuvent être utilisées en dehors de certaines limites que les comités successifs ne peuvent ignorer. Les cellules matures, elles ne sont pas affligées de ce lourd handicap, et pourraient donc être utilisées après transformation ! Si les reprogrammations sont devenues possibles, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de cellules matures qui ont gardé leur passé épigénétique. Un grand pas sera fait quand cette deuxième étape sera validée et que les applications chez l’homme deviendront réalité (Fixing the Problem With Induced Pluripotent Stem Cells, https://www.chemistryworld.com/features/small-molecules-that-switch-up-cell-development-could-transform-medicine/4018924.article?). Il ne s’agit aucunement de mettre sur le marché un homme « augmenté » mais de réparer en s’éloignant le moins possible de ce qu’offre la nature.

La parentalité en question

samedi, février 17th, 2024

Pour paraphraser Simone de Beauvoir « On ne nait pas femme, on le devient » il n’est pas inopportun d’imaginer Elisabeth Badinter écrivant « On ne nait pas mère, on le devient » tant l’amour maternel semble redevable des conditions de vie et du siècle que l’on explore. Quant à l’amour paternel il est de fait qu’il a beaucoup moins fait parler de lui tant il est de notoriété publique qu’il n’aurait pas lieu d’exister puisqu’il n’a pas cet immense privilège de cohabiter neuf mois avec « le futur petit homme ». Attention il s’agit d’un qualificatif non genré contrairement à ce que laisserait croire l’emploi d’un masculin de convention ! Quoiqu’il en soit, ce dont il est question concerne les deux sujets impliqués dans l’expression de la parentalité, le père et la mère. Il y a quelques années déjà ce sujet était à l’ordre du jour, il réapparait aujourd’hui et s’appuie sur un article de 2018 « Neural Circuit of Parental Behavior Mapped in Mice » (https://www.the-scientist.com/neural-circuit-of-parental-behavior-mapped-in-mice-30096). Comment/pourquoi des parents font-ils leur possible pour que leur comportement vise à protéger leur progéniture ? Ce sont essentiellement les études neurobiologiques menées sur des rongeurs qui ont fait progresser la compréhension des mécanismes moléculaires, cellulaires et les circuits présents dans ces processus comportementaux complexes. Les cellules impliquées sont des neurones à galanine (neuropeptide) présents dans les deux sexes responsables de plusieurs fonctions. Les informations leur proviennent de différentes zones cérébrales et les circuits se font également dans plusieurs directions. L’ensemble particulièrement complexe reste d’interprétation délicate dans la mesure où leur présence et l’intégrité des circuits ne préjugent pas de la réalité du dit comportement. Comment la classe sociale et les us et coutumes de l’époque considérée peuvent-ils influer sur leur fonctionnement?

Savoir lire ses classiques

mercredi, février 14th, 2024

Épicure, philosophe grec du IVème/IIIème siècle av. J.-C, acquit sa notoriété non pas tant par une lithiase vésicale qui lui fut fatale que par la théorie philosophique éponyme, l’épicurisme. Dire avec les épicuriens que « Le plaisir, .., est le principe et la fin de la vie heureuse (À Ménécée, 129) » c’est savoir pratiquer l’ataraxie, qui conduit à la sérénité par l’absence de troubles, volontairement recherchée. De cet auteur sont connues les « 81 Sentences vaticanes découvertes dans un manuscrit du Vatican » ainsi que les textes de son élève Lucrèce. A Herculanum gisaient des rouleaux de papyrus carbonisés lors de l’éruption du Vésuve en 79 ap. J.-C témoins de la philosophie du maitre. Point n’est besoin d’insister sur la destruction inévitable des dits rouleaux à vouloir les consulter, mais la technique est là pour venir au secours de l’art (Essay on pleasure revealed in ancient scroll). La lecture devenue possible de ces rouleaux est d’autant plus extraordinaire qu’elle met en lumière deux caractéristiques humaines, son pouvoir de réflexion et son pouvoir technique l’un et l’autre redevables de sa capacité à la conceptualisation. La question de base reste néanmoins toujours la même et de ce fait d’actualité. Dans la mesure où la technique ne va pas sans l’esprit, quel fut le primum movens ? Que l’invention du feu ait été le fruit du hasard est presque une certitude, mais la réflexion à propos de son utilité et donc de son utilisation certainement pas ! Aujourd’hui où il est de bon ton de s’interroger sur les dangers de l’IA, il n’est pas inutile de rappeler que le marteau n’est dangereux que par l’intention que l’homme lui donne. Que les avancées techniques de l’homme lui permettent d’avoir accès aux avancées conceptuelles de ses ancêtres, ressemble fort à une prodigieuse plongée dans l’histoire de l’humanité pour un avenir plus riche.

Nouveaux trolls ?

vendredi, février 2nd, 2024

En réalité il n’y a pas dans ce domaine les anciens et les nouveaux ! Un troll reste un troll, c’est à dire un personnage « malveillant », voire même « dangereux » pour l’homme. A l’évidence le terme n’a pas été choisi au hasard puisqu’il est celui « qui cherche à créer la polémique sur un forum de discussion ou sur les réseaux sociaux« . Le souci étant qu’il avance masqué et en bandes organisées ce qui rend sa détection d’autant plus difficile. Il arrive même que se produisent des alignements de planètes tels qu’en un temps limité et de courte durée, des trolls d’origine pourtant différente se retrouvent pour former une armée animée de mauvaises intentions. C’est ce que redoute, cette année tout particulièrement, le monde scientifique (Social-media science finds a way). Année de tous les dangers, 2024 sera celle d’élections nombreuses et variées aux quatre coins du monde. Or qui dit élection dit informations préalables sur des sujets variés, qu’ils soient ou non en rapport direct avec le/les sujet(s) traité(s). Mais chaque pièce ayant deux faces, il est évident que l’information ne court pas sans être accompagnée de sa propre désinformation. Et donc se pose avec acuité la question de savoir comment il sera possible de démêler le vrai du faux. Cette problématique peut être abordée par le biais de la limitation du phénomène et c’est ce à quoi vont s’attacher les observateurs/régulateurs des réseaux sociaux. A l’heure actuelle, les méthode sont encore trop nombreuses et peu rigoureuses, entachées de subjectivité pour être efficaces et satisfaisantes et donc il n’est pas certain que l’on puisse séparer le bon grain de l’ivraie. Néanmoins il est indispensable de traiter du sujet parce qu’il existe et introduit un biais mal mesurable en ce qui concerne les résultats à venir et leurs interprétations qui seront tout sauf simples !