Déesse de la Mémoire, elle reste mal connue du fait du domaine auquel elle s’intéresse. Tout aussi mystérieux sont ses ascendants ! Ouranos et Gaïa selon Hésiode dans la Théogonie, Zeus et Clymène selon Higin, mais le fabuliste est peu connu. Quoiqu’il en soit elle enfanta avec Zeus, neuf muses dites olympiennes qui n’ont nullement suivi le chemin de leur mère, pour cause de diversifications personnelles ! Peut-être était-ce prévisible dans la mesure où Mnémosyne est loin d’être un personnage univoque car le vivant en général et l’homme en particulier sont riches de plusieurs types de mémoire. Défiant la compréhension et se jouant des explications, le concept de mémoire pluriel date de la fin du XIXème siècle et a donné lieu depuis à de nombreuses théories. Dans une approche d’une grande modernité pour l’époque, H. Bergson a cherché à rapprocher les données cliniques en particulier de nature déficitaire, à l’étude dans sa vision philosophique des différents processus mémoriels (Matière et mémoire, 1896). On distingue schématiquement aujourd’hui cinq types de mémoire(https://www.inserm.fr/dossier/memoire/), mais il est un sujet qui interroge tout particulièrement c’est un effacement connu sous le nom d’amnésie infantile. Pourrait-il s’agir d’un processus évolutif amélioratif ? Quelles sont les différences avec les autres types de disparition normale des souvenirs. Le sujet est tel qu’il nécessite d’adjoindre aux tests murins habituels des tests humains pratiqués sur des populations enfantines ( How much do babies remember?). Selon une hypothèse qui avait déjà été faite, il se pourrait que ces souvenirs soient toujours présents mais simplement devenus inaccessibles. Il faudrait “tout simplement” trouver la méthode pour les “réveiller”, et il ne serait alors peut-être pas inutile d’en parler avec S. Freud ! Mais ce n’est probablement pas aussi simple !
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Mnémosyne !
samedi, mars 23rd, 2024L’IA et le scientifique
lundi, mars 11th, 2024Peut-on établir une échelle dans l’inadéquation entre une technique et son application ? C’est une possibilité qui pourrait parfaitement avoir commencé dés la maitrise du feu. En effet depuis cette “époque” l’homme n’a cessé d’inventer et cette capacité le met en compétition avec la nature. Doit-il s’en rendre maitre, doit-il composer avec elle pour y trouver sa place ? Aujourd’hui le trouble est à son comble car se heurtent de plein fouet, un suprême outil de maitrise et une aspiration à un monde meilleur au sein d’une nature apaisée. Mais l’IA, puisqu’il s’agit bien d’elle, cache en son sein une capacité de tromperie dont son concepteur n’a pas encore pris la pleine mesure. Appliquant ce vertueux principe selon lequel tout idée de racisme doit être exclue, l’IA est parfaitement capable de générer des aberrations historiques qui défient l’imagination (https://www.numerama.com/tech/1635258-gemini-genere-des-images-de-nazis-noirs-google-panique.html). Dans la mesure où l’instantanéité a remplacé la réflexion, cette information prendra envol et consistance auprès des moins avertis. Mais elle est aussi capable de se manifester dans d’autres domaines qui, s’ils sont plus confidentiels n’en sont pas pour autant dénués d’une réelle importance (Why scientists trust AI too much — and what to do about it) puisque là aussi elle tout autant capable d’inventer, par exemple, de fausses expériences. Sans esprit de réflexion, sans application du doute constructif, celui qui interroge, l’outil serait à bannir. Car de même que Platon imaginait le livre comme un outil portant atteinte à la mémoire et altérant les facultés de compréhension de l’homme, de même l’IA pourrait-elle créer un enfer pour l’humanité. Il convient donc que les fées qui se penchent sur son berceau lui accordent la capacité de s’autocorriger dans les plus brefs délais