Depuis Saint Augustin, la définition du temps tient de la gageure car entre ce qui n’est plus et ce qui n’est pas encore, le présent finalement n’a que peu de place. Saint Augustin se posait la question dans une approche bien particulière celle qui traite de l’éternité. Ce n’est pas ce sujet que traite l’article Visual clutter skews our time perception, car il s’inscrit dans une dimension beaucoup plus prosaïque, celle que chacun peut vivre dans son environnement habituel. Mais qui dit environnement dit obligatoirement perceptions sensibles parvenant sinon simultanément tout au moins dans un un bref espace temporel au cerveau du sujet concerné. Ainsi il semble que plus grande est une image visualisée, plus longtemps le sujet pense l’avoir regardée alors même que ce temps mesuré est objectivement le même. Lorsque par ailleurs l’image observée se révèle plus remarquable, le sujet affirme également l’avoir regardée plus longtemps. Pourquoi donc le cerveau donne-t-il au sujet l’information que le temps s’allonge pour regarder une image quand celle-ci est de grande taille ou bien quand elle sort de l’ordinaire! Quelle est l’amélioration qu’apporte ce vécu d’un temps apparemment plus long ? Pas encore de réponse, peut-être une piste, celle en rapport avec les processus de mémorisation dont on sait qu’ils sont tout sauf simples !
Archive for avril, 2024
Le temps et l’espace à échelle humaine
samedi, avril 27th, 2024Evolution convergente
mardi, avril 16th, 2024Si l’on parle volontiers des effets pathogènes des rétrovirus, qu’ils soient endogènes ou exogènes, on aborde plus rarement leur effet bénéfique ce dont il est question dans l’article : Un virus à l’origine de la myéline (https://www.pourlascience.fr/sd/genetique/un-virus-a-l-origine-de-la-myeline-26214.php). S’il est une « innovation » dont les vertébrés peuvent s’énorgueillir (encore que …) c’est bien la facilité de conduction de l’influx dans les fibres nerveuses quand elles sont myélinisées. Des études viennent de montrer dans les oligodendrocytes, cellules produisant la myéline dans le cerveau, « un rétrotransposon, dérivé d’un rétrovirus. Les rétrotransposons sont des séquences d’ADN, parfois d’origine virale, qui s’insèrent dans le génome de leur hôte et se démarquent par leur capacité à s’y déplacer et à s’y multiplier. Ils constituent aujourd’hui environ 40 % du génome humain, par exemple. Ils sont d’ordinaire non codants, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas traduits en protéines. Néanmoins, la séquence découverte par les chercheurs, surnommée RetroMyelin, est, chez les rongeurs, transcrite en une séquence d’ARN qui régule l’expression de la protéine MBP (myelin basic protein), l’un des composants clés de la myéline. En effet, quand les biologistes ont inhibé expérimentalement cette séquence dans les oligodendrocytes, ainsi que dans les cellules souches desquelles ils sont dérivés, les cellules ne produisaient plus de MBP« (https://www.pourlascience.fr/sd/genetique/un-virus-a-l-origine-de-la-myeline-26214.php). Ce qui est particulièrement intéressant dans cette découverte c’est également qu’elle s’intègre dans le concept d’évolution convergente : « processus par lequel des espèces éloignées développent des traits similaires« , comme l’exemple de l’écholocation chez la chauve-souris et le dauphin (https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/similitudes-genetiques-entre-dauphins-et-chauve-souris_21551). Mais l’évolution convergente n’est pas l’apanage exclusif de la biologie puisqu’elle est évoquée en science sociale lorsque l’on cherche à établir des lois explicatives appliquées à l’évolution des sociétés. Ainsi en est-il de l’apparition simultanée de techniques sinon identiques tout au moins très proches chez des peuples suffisamment éloignés pour ne pas avoir à évoquer des phénomènes de transmission horizontale. Il est néanmoins indispensable de rappeler que pour faire le monde tel qu’il est de l’infiniment petit à l’infiniment grand, l’évolution convergente a travaillé de concert avec l’évolution divergente dans un environnement qui ne compte pas pour rien !