Un jour vérité et mensonge se croisèrent. Le premier ayant émis quelques paroles justes, car vérifiables, à propos du temps et de la température de l’eau d’un puits, la seconde accepta de se baigner avec lui. Mais ce dernier sortant de l’eau avant elle, s’empara de ses vêtements. La vérité refusant de se couvrir des habits du mensonge, retourna dans le puits : « En réalité nous ne savons rien, car la vérité est au fond de l’abîme » (Démocrite, 460 av. J.-C, 370 av. J.-C). Le sujet est pleinement d’actualité quand aujourd’hui la désinformation, un des principaux vecteur du mensonge, parcourt l’univers à la vitesse V et l’accélération Γ. Quand la société Méta, mère de Facebook, annonce son intention de supprimer son programme de vérification, c’est à la question « Est-ce grave, Docteur ? » qu’essaie de répondre l’article Does fact-checking work? What the science says. Il semble bien qu’une vérification ait tendance à réduire les perceptions erronées, néanmoins les biais cognitifs n’en sont pas pour autant supprimés et ces précautions ne peuvent en aucun cas pénétrer la sphère des irréductibles. Une des raisons pour laquelle cette suppression pourrait intervenir repose sur la subjectivité supposée des vérificateurs. Or cette dernière ne disparaitrait pas si chaque texte était accompagné de remarques additionnelles provenant de différentes catégories de lecteurs ! Ce qui est d’autant plus vrai que par ailleurs cette quête d’une vérité de l’information se fracasse sur la dimension temporelle de sa saisie et de sa mise à disposition. D’où cette deuxième question « L’absence de solution doit-elle être un frein à la recherche de LA solution ? »
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Quand vérité et mensonge se croisent
dimanche, janvier 19th, 2025Pourquoi « liker » désinforme !
vendredi, septembre 13th, 2024Liker :
anglicisme : Indiquer que l’on apprécie (un contenu) sur Internet en cliquant sur le bouton prévu à cet effet. Rien de plus simple que d’appuyer sur le pictogramme proposé à cet effet quand on veut faire savoir que la lecture ou le visionnage d’un document satisfait celui qui l’a lu ou lui a simplement jeter un regard rapide. Mais que devient ce gentil pouce levé (How ‘likes’ fuel a spiral of misinformation) ? La question est loin d’être anodine dans la mesure où il échappe totalement à celui qui l’a utilisé, sans y apporter une attention particulière. Une fois envoyé par la machine, il va vivre sa vie en contribuant à augmenter le poids d’une affirmation, d’une négation, d’un jugement, d’une idée, d’une supposition, d’un concept, la liste en est sans fin. Le problème vient de ce que ce pouce virtuel est destiné à appartenir au réel ; comme le dit l’article « si vous en faites une tendance, vous en faites une réalité ». Grâce au biais cognitif qui fait que chacun a toujours tendance à tenir pour vrai ce à quoi il croit, il se crée des chemins préférentiels empruntés sans discussion par des lecteurs grégaires. Ces voies d’une information désinformative, sont enfant d’algorithmes mangeurs d’ approbations ou désapprobations envoyées dans un monde où la virtualité a comme qualité première d’être devenue réalité ! Autre facette de la réalité augmentée ? La complexité est à son comble et comme l’a si bien écrit MR de Beaumarchais « D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage ….. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, … vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler … ». Rien ne changera jamais, seules les voies empruntées accélèreront encore les phénomènes.
Nouveaux trolls ?
vendredi, février 2nd, 2024En réalité il n’y a pas dans ce domaine les anciens et les nouveaux ! Un troll reste un troll, c’est à dire un personnage « malveillant », voire même « dangereux » pour l’homme. A l’évidence le terme n’a pas été choisi au hasard puisqu’il est celui « qui cherche à créer la polémique sur un forum de discussion ou sur les réseaux sociaux« . Le souci étant qu’il avance masqué et en bandes organisées ce qui rend sa détection d’autant plus difficile. Il arrive même que se produisent des alignements de planètes tels qu’en un temps limité et de courte durée, des trolls d’origine pourtant différente se retrouvent pour former une armée animée de mauvaises intentions. C’est ce que redoute, cette année tout particulièrement, le monde scientifique (Social-media science finds a way). Année de tous les dangers, 2024 sera celle d’élections nombreuses et variées aux quatre coins du monde. Or qui dit élection dit informations préalables sur des sujets variés, qu’ils soient ou non en rapport direct avec le/les sujet(s) traité(s). Mais chaque pièce ayant deux faces, il est évident que l’information ne court pas sans être accompagnée de sa propre désinformation. Et donc se pose avec acuité la question de savoir comment il sera possible de démêler le vrai du faux. Cette problématique peut être abordée par le biais de la limitation du phénomène et c’est ce à quoi vont s’attacher les observateurs/régulateurs des réseaux sociaux. A l’heure actuelle, les méthode sont encore trop nombreuses et peu rigoureuses, entachées de subjectivité pour être efficaces et satisfaisantes et donc il n’est pas certain que l’on puisse séparer le bon grain de l’ivraie. Néanmoins il est indispensable de traiter du sujet parce qu’il existe et introduit un biais mal mesurable en ce qui concerne les résultats à venir et leurs interprétations qui seront tout sauf simples !
Le lépidoptère et l’aves
jeudi, septembre 28th, 2017« La chenille et l’oiseau » voilà comment à la façon de Mr de La Fontaine, on pourrait aussi intituler l’article The Caterpillar that Cries Wolf (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50442/title/The-Caterpillar-that-Cries-Wolf/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=56668977&_hsenc=p2ANqtz-9lk7Oj2u2r02NhazbWtaifM8zSpAuzMv70T1itVAodHdeuBRsQUdDdMuACieIO5EHbZWoOKFW75k-go234hg83I4PSMg&_hsmi=56668977). Où l’on s’aperçoit une fois encore, s’il en était besoin, qu’il existe bel et bien une vie sociétale animalière encore largement méconnue et donc de ce fait, digne d’intérêt. De quoi s’agit-il ? Lorsqu’elle risque d’être choisie comme plat de résistance d’un oiseau en mal de nourriture, la chenille émet un son signifiant à son prédateur potentiel qu’il aurait intérêt à ne pas poursuivre dans cette voie, étant donné le danger qui le guette ! Une chenille versus un oiseau ? Un signal décodé et qui donc a sens, entre une larve de lépidoptère et un aves ? C’est un son qui correspond au signal d’alarme dont l’oiseau lui-même est à l’origine lorsqu’il pressent le danger ! Quand on sait que pour protéger les cultures on a troqué l’épouvantail pour des bruits de canon, on voit que l’on pourrait utiliser la chenille. Reste à s’assurer que cette dernière ne soit, au bout du compte, plus destructrice, mais là c’est l’homme que cela regarde !
Esprit critique
dimanche, mars 26th, 2017Quand on évoque le terme intégrité on peut choisir de ne parler que d’intégrité scientifique charge à chacun d’élargir le débat. Une fois n’étant pas coutume, il sera fait référence à des textes français passés largement sous silence puisque les plus anciens datent déjà de près d’un an. Où l’on y apprend qu’il a été créé un Office de l’intégrité contre les pratiques discutables (https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/sciences-un-office-de-l-integrite-contre-les-pratiques-discutables_111510) à la suite d’un rapport demandé au PR Corvol en vue de la mise en œuvre de la Charte nationale d’intégrité scientifique (http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid104249/remise-du-rapport-de-pierre-corvol-bilan-et-propositions-de-mise-en-oeuvre-de-la-charte-nationale-d-integrite-scientifique.html). On peut aussi voir comme une prolongation dans ce second article qui prend pour sujet l’information scientifique et ses dérives, Pourquoi l’information scientifique ne parvient-elle pas toujours à convaincre ?- Jim.fr (https://planpsy2011.wordpress.com/2016/12/25/pourquoi-linformation-scientifique-ne-parvient-elle-pas-toujours-a-convaincre-jim-fr/). En cherchant bien on trouve même une Association pour la Science et la transmission de l’Esprit Critique (ASTEC) dont le site en dépit d’une présentation un peu « farfelue » (https://.esprit-critique.org/#story) a le mérite de mettre le doigt sur ce point important qu’est l’esprit critique, lui qui permet de lutter contre les aliénations en tous genres. Ainsi, plus qu’important, essentiel , c’est l’esprit critique qui se trouve pleinement impliqué dans la recherche et la mise en place de l’intégrité scientifique ainsi que de son corollaire, l’information et ses dérives devenues possibles particulièrement quand elle a perdu son devoir d’intégrité. On ne saurait donc trop recommander pour toute lecture, de choisir de prendre son temps, pour permettre l’exercice de son esprit critique à quelque niveau que ce soit (http://www.jim.fr/medecin/jimplus/posts/e-docs/vu_a_la_tele_quand_les_pseudosciences_tiennent_la_vedette__164520/document_jim_plus.phtml) !
L’information en question …..
mercredi, janvier 7th, 2015Sous le titre The bad luck of cancer (http://www.sciencemag.org/content/347/6217/12.summary, Cancer often caused by ‘bad luck’, not genes, say Johns Hopkins researchers, http://www.news.com.au/lifestyle/health/cancer-often-caused-by-bad-luck-not-genes-say-johns-hopkins-researchers/story-fneuzlbd-1227172343837)( Cancer : une question de probabilités, http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/02/cancer-une-question-de-probabilites) Bert Vogelstein and Cristian Tomasetti du Johns Hopkins University viennent de présenter les résultats d’une étude à propos de la survenue du processus cancéreux. S’appuyant sur un modèle mathématique et négligeant deux types de cette affection qui auraient peut-être pu modifier la conclusion proposée, l’étude fait grand bruit et fait de se lever une première question dans le public : doit-on vraiment arrêter de fumer ou de boire en excès ? Comme il est habituel, la presse non/peu spécialisée a extrait de son contexte l’article en focalisant l’attention des lecteurs, peu au fait de la question, sur un titre « choc » qu’il faudrait comprendre au second degré. Il ne serait donc pas inutile d’enjoindre la dite presse de proposer à ses lecteurs la lecture attentive d’un autre article Stem Cell Divisions Help Explain Cancer Risk (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/41827/title/Stem-Cell-Divisions-Help-Explain-Cancer-Risk/). Or il n’est pas anodin de noter que la revue Science proposait déjà en complément de son article sur le manque de chance relative à l’apparition du cancer, cette seconde publication Variation in cancer risk among tissues can be explained by the number of stem cell divisions (http://www.sciencemag.org/content/347/6217/78.abstract). On ne le dira jamais assez, l’information est un outil dangereux, très dangereux quand la compréhension manque à l’informateur tout autant qu’à l’informé. Il existe en effet un mélange entre la dimension cognitive du discours et sa dimension performative au niveau de celui qui la reçoit. Ne plus recourir à une information censurée implique que la dite information soit responsable !
Discours numérique
mercredi, octobre 8th, 2014Aujourd’hui si le discours s’est déplacé d’un interlocuteur réel à un interlocuteur virtuel, il est loin de s’en être trouvé amoindri. On pourrait même affirmer sans se tromper beaucoup, qu’il est devenu assourdissant sur les réseaux dits sociaux. Le discours scientifique ne s’est pas désolidarisé de cet état de fait et participe largement au bruit ambiant. Si l’on fait volontairement abstraction des discours proposés par les médias radiophoniques, télévisuelles ou journalistiques qui s’abstiennent trop fréquemment de consulter les points de presse officiels sans doute trop exacts pour eux, il existe sur les réseaux sociaux de véritables échanges en temps presque réel. L’intérêt de ces échanges vient surtout des sujets abordés, recherches encore non finalisées, résultats préliminaires, premières expériences. Certains de ces échanges se situent dans le cadre de la polémique comme celui récent sur les cellules STAP. Les protagonistes y trouvent ou non un débat fructueux, certains d’entre y sont particulièrement favorables tandis que d’autres s’y refusent encore (pour quelles raisons ? ). Il est néanmoins réconfortant de savoir qu’une telle démarche existe (Setting the Record Straight, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/41056/title/Setting-the-Record-Straight/) puisqu’il s’agit en fin de compte de rendre audible la place du discours dans la société d’aujourd’hui. Il est probable qu’il s’agit là sinon de la seule, du moins de l’une des méthodes les plus appropriées pour faire que l’instantanéité des informations n’interdise pas la réflexion, peut-être un outil pour ne plus berner autrui même s’il ne s’adresse qu’à un public restreint ! Il est toujours bon de se remettre en mémoire l’affaire Sokal, puis Sokal et Bricmond (Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique, 1996), véritable arnaque intellectuelle et scientifique montée de toutes pièces par les auteurs, qui désiraient montrer combien les vérifications sont nécessaires avant publication. La mise en ligne de leur texte aurait peut-être fait réagir bon nombre d’internautes !
La discussion continue
jeudi, mars 7th, 2013Celui par qui le scandale arrive, c’est celui qui porte au vu et au su de tous une parole scientifique dont on se pose toujours la question de savoir quel est le degré de gauchissement qu’elle aurait pu subir. L’article « Mouse study findings prove contentious among scientists »(http://pittnews.com/index.php/hidden/71071-mouse-study-findings-prove-contentious-among-scientists) est un modèle du genre dans la mesure où les questions posées sont déjà au nombre de quatre pour les principales. La première concerne l’existence d’un droit universel à la connaissance. La deuxième, si un tel droit existe, à qui sera accordé le droit de transmission. Troisièmement, de l’interprétation naît le/les questionnement(s) de ceux qui sont à l’origine de la découverte. Et pour ce qui est de la quatrième il convient de ne pas oublier l’intermédiaire qui risque de se trouver en but aux critiques croisées de ses lecteurs aussi bien que de ceux qu’il a cru traduire pour la bonne cause ! Faudrait-il que l’on fasse taire l’un plutôt que l’autre ? On pourra sereinement répondre non à cette question lorsque l’on aura réintroduit le désir de discussion né de l’écoute et du temps de la réflexion.
Arrêt sur image
vendredi, juillet 8th, 2011Aujourd’hui les informations ne se suivent même plus, elles se télescopent, puis s’auto-détruisent, et les cendres qui en restent n’appartiennent pas plus aux unes qu’aux autres.
Nous en vivons la démonstration parfaite avec la suite des évènements de ces six derniers mois, évènements naturels, géopolitiques, mais aussi « personnels ». S’il est normal que les premiers aient des conséquences mondiales, il est plus inattendu que le dernier en date se retrouve placé sur le même plan que les précédents !
Et pouquoi sommes nous si surpris qu’il en soit ainsi ? Qu’avons nous fait du passé ? Pouvait-il nous être utile ? Il n’est aucunement question d’être « passéiste« , avant ce n’était pas mieux, mais de tirer des leçons pour que ce temps passé ne soit pas perdu.
L’idée est que ce passé doit servir à éclairer le présent-futur pour le gérer au mieux, et ce dans tous les domaines….