Posts Tagged ‘oiseau’

Entraide sans frontière

mardi, septembre 10th, 2019

Parce que l’anthropomorphisme est un concept ancien cher à l’humanité, certains paléontologues dateraient son existence du paléolithique. Sans remonter si loin dans ses expressions, c’est certainement Jean de La Fontaine qui sut au mieux transformer les récits oraux d’Esope en fables écrites où les animaux étaient sujets de cour. L’animosité entre certains était évidente tandis que d’autres se prêtaient assistance. La communication animalière intraspécifique est connue ainsi que la diversité de ses outils, signaux et récepteurs. La communication extraspécifique est plus difficile à interpréter sauf celle qui réunit l’homme et ses animaux de compagnie. L’une d’entre elles avait été particulièrement bien étudiée qui unissait par le langage Konrad Lorenz et ses oies. Des signaux de type alarme ont déjà été mis en évidence mais dans l’étude Eavesdropping grey squirrels infer safety from bird chatter ( https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0221279, résumée dans Eavesdropping Squirrels: Bird Chatter Acts as Signal for Safety, http://www.sci-news.com/biology/eavesdropping-squirrels-07571.html ) c’est de l’inverse dont il est question. C’est ainsi que l’écureuil qui écoute/entend les chants des oiseaux abaisse son niveau de vigilance si on le compare à celui qui correspond au bruit émis par un prédateur comme le faucon. L’intérêt de l’étude réside dans le fait que l’écureuil tire bénéfice de l’expression d’un non danger émise par une autre espèce avec laquelle il partage un prédateur commun. Il y a donc bien eu communication extraspécifique. Mais comment est-ce possible ?

Mirabile auditu visuque

jeudi, décembre 21st, 2017

Quand on évoque les progrès de la robotique (sous toutes ses formes), on n’envisage communément que le monde sur lequel règne jusqu’à présent l’homme. Il faudra désormais voir plus grand et considérer que l’animal, lui aussi, est en droit d’en bénéficier. Tous ne sont pas encore les heureux élus : ceux dont on parle et qui donc n’ont plus lieu d’être jaloux, sont des oiseaux et plus particulièrement la Grallina cyanoleuca (la gralline pie, famille des Monarchidae ). Il s’agit d’un oiseau, à la fois rural et citadin, originaire  d’Australie. Pourquoi donc ce charmant représentant de l’ordre des passériformes a-t-il fait l’objet d’une publication ? Multimodal duetting in magpie-larks: how do vocal and visual components contribute to a cooperative signal’s function? [(http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003347216300446),version résumée accessible, Robotic Birds Help Decode Avian Deception, https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50945/title/Robotic-Birds-Help-Decode-Avian-Deception/&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=59532232&_hsenc=p2ANqtz-9REO12mZWfhhVaVFDIODcVWLxGYp7WXYuGr1zS5zU6gOn8lkaOnpAmLNIHPotwXIckbYl3mu3vLmiecLV__9kJRpM_LQ&_hsmi=59532232). Tout simplement parce qu’il est (lui aussi) un grand artiste dans le domaine de la tromperie ! Car il s’y entend à abuser ses rivaux, un seul partenaire étant capable de chanter deux partitions ! Si l’on tient compte du fait que ces duos trompeurs sont plus fréquents en période de nidification, on entrevoit une réelle finalité. Maitre Goupil n’a plus qu’a se bien tenir ! 

Tête de linotte

dimanche, octobre 8th, 2017

Pour une fois où la vulgate populaire est prise en défaut, il convient de s’y arrêter. La linotte, passereau granivore, appartient au genre Carduelis. Parce qu’elle construirait son nid au vu et au su de ses prédateurs, elle a été jugée sans cervelle d’où l’idiotisme animalier au quel le titre ci dessus se réfère. Sans qu’il soit fait nommément référence à ce charmant petit oiseau qu’il faudrait donc inclure dans une prochaine étude, on sait que le pigeon (genre Columba) lui, est loin de répondre à ce qualificatif.  Comme le décrit l’article Pigeons Can Switch Tasks More Quickly than Humans (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50506/title/Pigeons-Can-Switch-Tasks-More-Quickly-than-Humans/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=56790772&_hsenc=p2ANqtz-9nm9BxlfQv-egfGsyaarypI2eF3RT8D2qDCEu37yQz-K3EeoRxfuUzTklJojpE08a7oob6N67TBbijqsjhvX40sqv09w&_hsmi=56790772), c’est l’humain qui ne ferait pas le poids au regard de ce représentant de la gente aves. Dans le domaine de la gestion multi tâches, c’est le pigeon qui est en tête (si l’on peut dire), il est ainsi beaucoup plus performant que l’humain ! C’est la raison pour laquelle dans le cadre d’un trans-humanisme écologique (ce qui devrait plaire au plus grand nombre) on devrait envisager la greffe d’un cerveau de pigeon selon la méthode dite en dérivation de telle sorte que chaque dipôle bénéficie d’une intensité maximale ! Que ceux qui ne sont pas d’accord, lèvent le doigt !

Le lépidoptère et l’aves

jeudi, septembre 28th, 2017

“La chenille et l’oiseau” voilà comment à la façon de Mr de La Fontaine, on pourrait aussi intituler l’article The Caterpillar that Cries Wolf (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50442/title/The-Caterpillar-that-Cries-Wolf/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=56668977&_hsenc=p2ANqtz-9lk7Oj2u2r02NhazbWtaifM8zSpAuzMv70T1itVAodHdeuBRsQUdDdMuACieIO5EHbZWoOKFW75k-go234hg83I4PSMg&_hsmi=56668977). Où l’on s’aperçoit une fois encore, s’il en était besoin, qu’il existe bel et bien une vie sociétale animalière encore largement méconnue et donc de ce fait, digne d’intérêt. De quoi s’agit-il ? Lorsqu’elle risque d’être choisie comme plat de résistance d’un oiseau en mal de nourriture, la chenille émet un son signifiant à son prédateur potentiel qu’il aurait intérêt à ne pas poursuivre dans cette voie, étant donné le danger qui le guette ! Une chenille versus un oiseau ? Un signal décodé et qui donc a sens, entre une larve de lépidoptère  et un aves ? C’est un son qui correspond au signal d’alarme dont l’oiseau lui-même est à l’origine lorsqu’il pressent le danger ! Quand on sait que pour protéger les cultures on a troqué l’épouvantail pour des bruits de canon, on voit que l’on pourrait utiliser la chenille. Reste à s’assurer que cette dernière  ne soit, au bout du compte, plus destructrice, mais là c’est l’homme que cela regarde !

Une cervelle d’oiseau, vraiment ?

dimanche, janvier 1st, 2017

Ce n’est plus un mystère pour personne, le genre oiseau est tout sauf dépourvu de cervelle ! D’où lui vient donc ce qualificatif ? Probablement de la taille de l’organe incriminé quand on imaginait encore une proportionnalité entre le contenant et le continu. L’épithète crâne de piaf n’est pas plus laudateur, l’étourneau pas plus que la linotte ne sont pas connus pour être plus étourdis que d’autres ! Héra seule avait pensé à orner le paon des yeux d’Argos. Heureusement la gente aviaire se réapproprie progressivement les capacités qu’on lui avait déniées. Aujourd’hui c’est de leur mémoire dont il est question (Opinion: A Tale of Two Hémisphères, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47816/title/Opinion–A-Tale-of-Two-Hemispheres/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=39616948&_hsenc=p2ANqtz–u7K7JSZstwNxq5QkOfBbMWixtvs4QtwioYgyWaOxxLO-u1uq4tsrWMkR915jOsrw75BCNWzistBQvJBYX5eSGpTICng&_hsmi=39616948) en particulier de celle du Cassenoix d’Amérique, un passereau de la famille des corvidés dont on sait par ailleurs que ces derniers sont capables d’attribuer une fonction d’outil à un objet déterminé. Dans le cas du Nucifraga columbiana, ce qui est sujet d’admiration c’est sa capacité à se souvenir des caches dans lesquelles il a déposé ses réserves pour les temps de disette. Cette mémoire serait à mettre en relation avec une augmentation du volume de l’hippocampe (structure impliquée dans la mémorisation) mais sans contrepartie : sous entendu, une autre structure n’en pâtirait pas. De là, comme un vrai saut dans l’espace ….. surgit la liaison avec l’humain par le biais du syndrome du savant qui lui-même entretiendrait certains rapports avec  l’autisme ! Le doute plane néanmoins sur l’existence de ces deux pathologies décrites chez l’homme mais de diagnostic plus difficile chez les corvidés pour ne prendre que leur exemple. Lorsque l’on affirme que les scientifiques doivent jouer un rôle didactique important pour que s’établissent des rapports mutuels de compréhension entre eux et l’homo simplex on est en droit de se demander à qui est destiné ce genre d’article !

Hibou des villes, hibou des champs !

lundi, décembre 14th, 2015

hidden life of the burrowing owlMR de La Fontaine en a peu parlé (L’Aigle et le Hibou, http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/aighibou.htm) , mais son hibou se situait plutôt en pleine nature qu’en ville et son voisinage avec l’aigle ne fut pas des plus profitables pour sa lignée. Son avenir aurait-il été différent s’il avait habité en ville à l’époque, c’est la question, mais  il eût fallu pour ce faire que l’aigle n’y habitât point ! Qu’en est-il aujourd’hui quand il existe bel et bien une urbanisation de la gente aviaire (Urban Owl-Fitters, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44580/title/Urban-Owl-Fitters/) ! Tous ne quittent pas leur habitat naturel, mais un certain nombre d’entre eux le fait, en particulier la Chevêche des terriers (Athene cunicularia) ou chouette des terriers  et pourquoi ne pas chercher à savoir pourquoi ? Trouver que ce sont les oiseaux les moins peureux de l’homme qui le “suivront” en ville ne révolutionnera pas l’idée que l’on peut se faire de toute cohabitation ! Doser l’hormone dite de stress  comme le cortisol par exemple montre simplement que l’oiseau urbain lorsqu’il est stressé récupère plus rapidement que l’oiseau rural alors que le taux est le même dans les deux populations en dehors de toute agression. Mais il serait beaucoup plus instructif de chercher à savoir pourquoi des animaux dits “sauvages” envahissent progressivement le domaine urbain (http://www.leparisien.fr/informations/des-animaux-sauvages-en-ville-22-06-2014-3942669.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F) ? Les espèces sont multiples et variées tout autant que les causes évoquées de cet exil : diminution du domaine rural au profit du domaine urbain, exclusion des plus faibles par les plus forts, amélioration des conditions de vie urbaine non seulement en terme de l’aménagement de la ville mais aussi en terme de l’attitude humaine envers des compagnons inattendus …. Et pour terminer quels bénéfices pour les uns comme pour les autres parce que (peut-être) est-ce là le primum movens ? Mais la chouette des terriers, pour ne parler que d’elle, dira-t-elle jamais ce qu’elle apprécie dans la compagnie humaine ?