Archive for juin, 2012

Le cerveau en question

jeudi, juin 28th, 2012

A l’heure où les médias nous apprennent que le meilleur âge pour le cerveau se situe aux alentours de la quarantaine (pour l’homme !), arrêtons-nous un instant sur cet organe qui veut que si l’on pense avec son cerveau, il est probable que le cerveau ne se pense pas (E. Zarifian). En effet certaines conditions extrêmes sont dignes d’intérêt et les étudier peut avoir valeur d’enseignement dans des champs pas si éloignés puisqu’ils se rejoignent dans leur but exclusivement tendu vers l’avenir  de l’humain. Dans un cas, c’est l’écureuil qui s’y colle (What the Supercool Arctic Ground Squirrel Teaches Us about the Brain’s Resilience/http://news.yahoo.com/supercool-arctic-ground-squirrel-teaches-us-brains-resilience-214600843.html), dans le second, c’est l’homme lui même  (Size Does Matter |http://the-scientist.com/2012/06/22/size-does-matter/) ! Le cerveau de l’écureuil de l’Arctique, capable de supporter des températures inférieures à 0 degré (celsius) voit ses neurones tels des arbres en hiver. La comparaison (poétique) est d’autant plus appropriée que telles les feuilles au printemps, les synapses réapparaissent lorsque la température remonte ! Etudier cette capacité pourrait permettre de réparer certains dommages neuronaux. L’étude portée par le second article est tout aussi intéressante dans la mesure où elle explore ce qui relie, dans le processus de la vision, taille et espace. La taille perçue est-elle contingente de l’espace dans lequel se trouve l’objet ? Quel intérêt direz-vous ? Rien de moins que la robotique appliquée à l’homme quand la machine participe à sa reconstruction. Tout faire pour apprendre à aider l’homme doit rester le maître mot !

 

 

 

Quelle alloreconnaissance ?

vendredi, juin 22nd, 2012

Le système immunitaire peut être considéré comme un système ancestral, ayant évolué  d’une immunité innée, dépourvue de mémoire chez les invertébrés et les vertébrés agnathes vers une immunité adaptative apparue il y a (environ) 500 millions d’années avec l’arrivée des gnathostomes. Ce système possède une spécificité, malheureusement parfois détournée/contournée, l’alloreconnaissance, ou reconnaissance du non soi. C’est cette propriété qui permet à l’individu de prendre connaissance du danger dans le but d’ y remédier. Comment faut-il alors  interpréter le processus mis au point pas la souris infectée par le plasmodium berghei,  (Self-Harm for Self-Defense |http://the-scientist.com/2012/06/20/self-harm-for-self-) ? L’animal est en effet devenu capable de détruire ses hématies non infectées pour éviter au parasite d’y pénétrer, ce qui introduit une solution de continuité dans le processus de l’infestation parasitaire. Or dans ce cas particulier où le soi est reconnu comme un non soi, l’organisme tire bénéfice de ce qui devrait être une anomalie de fonctionnement. Conclusion : rien n’est simple, et il semblerait bien que tout se complique à plaisir !!

Hors molécule point de salut !

jeudi, juin 21st, 2012

Depuis que Prométhée a offert le feu à l’homme, celui-ci est en mesure de cuire sa nourriture ce qui a fortement déplu à Zeus (on connaît la suite ! ). On peut se poser la question de savoir si l’ire de Zeus est à mettre en rapport avec le fait que la cuisine allait ainsi devenir un art, ce qu’il n’aurait en aucun cas pu supporter (Cooking: Delicious science, http://www.nature.com/nature/journal/v486/n7403_supp/full/486S10a.html?WT.ec_id=NATURE-20120621 )! En fait si la science peut explorer les processus physico-chimiques expliquant l’éclosion, la majoration, la prééminence  de certaines saveurs aussi bien que la réalisation de certaines prouesses techniques, il n’en reste pas moins que l’appétence est affaire individuelle, et que la part la plus importante reste encore dévolue au cerveau. Sans oublier également que cette perception n’est pas l’expression d’un seul sens tant s’en faut. Si l’on savait déjà que gustation et olfaction étaient intimement liées, n’oublions pas que tous les autres sens s’invitent et que le plaisir de la vue fait partie de la fête.

De l’importance de l’infiniment petit

mardi, juin 19th, 2012

A l’heure où l’on se doit de tenir particulièrement compte de la planète terre, sachons qu’il existe une infinité de causes à considérer et que certaines d’entre elles ne sautent pas aux yeux de prime abord. Ainsi en est-il des états d’âme de la sauterelle (The Ecology of Fear | http://the-scientist.com/2012/06/15/the-e à considérer et cology-of-fear/) ! Les insectes orthoptères, auxquels appartiennent les sauterelles, seraient apparus au dévonien inférieur soit environ il y a 400 millions d’années. Les Aranéides seraient apparues au carbonifère, soit environ il y a 350 millions d’années. Comme les araignées sont des prédateurs naturels des insectes, les sauterelles n’auraient connu que 50 millions d’années de quiétude ! Par ailleurs depuis 350 millions d’années, les déchets de sauterelles mortes en état de stress entraineraient une diminution de 200% de la quantité de matière végétale décomposée. Il est impératif  d’ajouter au plus vite ce paramètre à tous ceux déjà pris en compte dans les atteintes aux bio-systèmes, sauf que dans ce cas il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement mais bien du fonctionnement naturel d’un éco-système vieux de plusieurs millions d’années !

Petit article/ grande question, long article ……

samedi, juin 16th, 2012

L’éthique en quelques lignes (Manipulating Eggs to Avoid Disease | http://the-scientist.com/2012/06/13/manipulating-eggs-to-) la cacherout en un beaucoup plus long développement (A Can of Worms | http://the-scientist.com/2012/06/01/a-can-of-worms/). Que faut-il en conclure ? Peut-être faut-il plutôt s’abstenir de conclure trop vite. De quoi s’agit-il ? Dans le premier article, une question non seulement universelle, mais aussi intemporelle. Est-on en droit de modifier la nature ? Dans le cas particulier, tenter de porter remède à des maladies d’origine mitochondriale. Il est illusoire de penser que cette question n’a fait surface qu’à l’occasion de nouvelles techniques aptes à modifier le génome. Modifier la nature c’est ce que fait l’humanité depuis qu’elle est apparue. La sédentarisation a sélectionné les plantes tout comme les animaux pour le plus grand bien de la survie humaine. Il est de fait qu’en modifiant le génome, on semble franchir une étape. Mais il ne s’agit que d’une marche supplémenttaire qui vient s’ajouter aux marches précédentes de l’escalier que monte l’homme. Le réel problème est de savoir, vers quoi se dirige-t-il ! Le second article semble plus facétieux. Mais si l’on dépasse la problématique telle qu’elle a été exposée, on s’aperçoit qu’il s’agit ni plus ni moins que de mettre des techniques modernes au service de l’interprétation d’une parmi les lois séculaires des enfants d’Israel. Ainsi,  dans ces deux exemples, ne s’agit-il pas moins que de prendre conscience de l’emprise de la technique dans les conduites humaines au delà de tout jugement de valeur !

Qui croire ?

vendredi, juin 15th, 2012

Paraissent simultanément deux articles à propos du vieillissement : La méthylation de l’ADN diminue avec l’âge (DNA Methylation Declines with Age/http://the-scientist.com/2012/06/11/dna-methylation-declines-with-age/ )et Les pères plus âgés auraient des enfants en meilleure santé (Older Dads Have Healthier Kids?/http://the-scientist.com/2012/06/11/older-dads-have-healthier-kids/ ). La réduction de la méthylation de l’ADN serait impliquée dans le processus de vieillissement : on est à peu près certain qu’il en est de même en ce qui concerne la longueur des télomères. Ce qui n’est pas clair, c’est que dans un cas les résultats concernent le domaine de la génétique, dans l’autre celui de l’épigénétique. Et si le premier compte pour 10% dans l’expression de la longévité, alors le second compterait pour 90. Aujourd’hui, quelque soit le domaine dans lequel il évolue, chacun est mis en présence d’informations multiples et simultanées qui ne peuvent s’emboîter les unes dans les autres pour une meilleure compréhension, mais qui au contraire  se télescopent du fait du peu de temps dans lequel elles sont délivrées, d’où ce terme de temps réel. Ainsi, non seulement, il est devenu plus que déraisonnable d’imaginer tout savoir sur tout, mais encore il est peu raisonnable d’imaginer pouvoir, même dans un champ donné, appréhender pour les assimiler les données récentes qui s’y rapportent. La vulgate selon laquelle plus on sait, moins on sait s’avère une fois encore vérifiée.

Décoder, il en restera toujours quelque chose

mardi, juin 12th, 2012

On pourrait se demander si aujourd’hui il n’existe pas une course au décodage de tout et n’importe quoi, l’article Genome Digest |(http://the-scientist.com/2012/06/11/genome-digest-10/) nous montre qu’il n’en est rien, absolument rien ! Qu’il s’agisse de sujets aussi différents que la poire, le vecteur de la transmission de la maladie de Chagas, le maïs, la tomate, le foetus humain, les résultats du séquençage des génomes s’intègrent dans de nombreux domaines sociétaux. De plus, les informations obtenues jouent sur deux niveaux : l’actualité et l’histoire de l’évolution humaine.  Dans le premier cas il s’agit de gestion économique et de prévention sanitaire, dans le second, de l’accompagnement des processus de sédentarisation par le biais de l’agriculture. Enfin, et non des moindres, la mise en place de tests prénataux non invasifs. La pêche n’est donc pas un sport inutile en recherche puisqu’elle débouche sur des résultats que l’on aurait mauvaise grâce à qualifier d’inutiles.

L’avant garde

dimanche, juin 10th, 2012

Depuis F. Fukuyama il est redevenu de bon ton de s’inquiéter des progrès de la science, de même qu’il est devenu de bon ton de parler de postmodernité en référence à une nouvelle temporalité que serait l’immédiateté. Dans ces conditions, que l’on serait en droit de qualifier conditions de l’extrême, il est réjouissant de lire l’article intitulé « Avant Garde Science » (http://the-scientist.com/2012/06/01/avant-garde-science/). La comparaison proposée aux lecteurs est osée : Wharol contre des rats-taupes atriches ! Que l’on ne s’y trompe pas ! Il ne s’agit pas de comparer A. Warhol tel qu’en lui-même il s’immortalisa et le rat-taupe nu, tel que les chercheurs l’ont fabriqué. La comparaison pourrait être considérée comme insultante vraisemblablement plus pour le premier que par les seconds à moins que …  il ne s’agisse tout simplement que de comparer le monde fou d’un artiste visionnaire et le monde fou que nous dévoilent ces êtres vivants hors du commun !

La dernière séance

samedi, juin 9th, 2012

L’embryologie n’est plus ce qu’elle était et c’est heureux. De l’embryologie formelle à l’embryologie moléculaire, de l’embryologie morphologique à l’embryologie causale, rien ne pourra égaler dans la beauté des images l’embryologie dynamique telle que nous la présente l’article Fruitfly development, cell by cell (http://www.nature.com/news/fruitfly-development-cell-by-cell-1.10769)  paru dernièrement dans Nature. Enfin des images qui parlent,  dépassant tout ce que notre imagination pouvait nous proposer quand nous mettions côte à côte des instantanés que séparaient des pauses qui n’existaient pas. Quel embryologiste n’a pas rêvé de réaliser un film d’animation avec des fondus-enchaînés montrant à ses étudiants médusés la simultanéité de différents processus, la mobilité cellulaire, les différenciations tissulaires, les mises en place conjointes, les interpénétrations mais aussi les séparations, les apparitions et les disparitions. Grâce en soit rendue à la technique (encore elle !) qui permettra bientôt d’améliorer encore la compréhension de certaines anomalies du développement humain même si le film est aujourd’hui en Noir et Blanc !

Une autre loi de la robotique ?

samedi, juin 9th, 2012

Ray Bradburrey n’a pas encore atteint sa planète Mars que déjà on projette de remettre à jour une espèce d’un insecte géant disparu depuis 100 ans (Finding Phasmids | http://the-scientist.com/2012/06/01/finding-phasmids/), dans  les Nouvelles Galles du Sud. Il s’agit d’un programme écologique  qui comporte deux étapes : premièrement éradiquer les rats à l’origine de la disparition de ce fameux phasmide, deuxièmement réaliser sa réintroduction. Même s’il ne s’agit pas, comme dans Jurassic Park, de réaliser un parc où l’attraction consiste en dinosaures clonés, on croit reconnaître l’air d’une certaine chanson.  Pour plaire aux besoins d’une écologie toute puissante, il convient d’éradiquer une espèce pour en réintroduire une autre, mais comme le spécifie bien l’article, il s’agira d’une réintroduction contrôlée. Que va-t-il se passer ? Quel nouvel équilibre va-t-on mettre en place ? De nombreuses espèces ont déjà disparu depuis le commencement du monde, et un grand nombre d’entre elles ne sont pas à mettre au crédit du prédateur humain. Par contre ce qui, dans ce cas, sera à mettre sur le compte du programme humain, c’est le contrôle qui sera exercé sur la dite espèce, rien que de moins naturel, rien que de moins respecteux de la nature telle qu’en elle même elle se vit. Que Ray Bradurry demande à Isaac Asimov de nous délivrer une nouvelle loi de la robotique de toute urgence !