La cure de Sakel n’a laissé de souvenirs que chez les plus anciens, et peu nombreux sont encore ceux qui ont vu, de leurs yeux vus, le “spectacle” auquel ladite cure donnait lieu. Pourtant il existe bel et bien un lien entre cette époque révolue et l’article Metabolism and the Brain (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/33338/title/Metabolism-and-the-Brain/) puisque l’insuline joue un rôle, non négligeable, dans le métabolisme cérébral. L’idée d’une connexion entre le glucose et les maladies psychiatriques, apparue il y a 300 ans, appartient à ce cadre de l’intuition, de ces fulgurances géniales, propres à l’homme dans tous les domaines depuis toujours et que la technique a pour rôle d’expliciter plus ou moins rapidement. Si l’Intuition c’est ” l’image réfléchie par un miroir” selon la définition du célèbre Gaffiot ( p 850, Imp. E Pigelet, 1955 ), on comprend mal le sens qui a été accordé à ce terme à moins que ce reflet ne traduise le versant innéité de la connaissance !
Archive for décembre, 2012
A l’honneur fin 2012
mardi, décembre 25th, 2012Qu’il y a-t-il de commun entre la Tomate, Solanum lycopersicum, le foetus Humain , homo sapiens, le gorille des plaines occidentales, Gorilla gorilla gorilla, le porc domestique, Sus scrofa domesticus et l’orge, Hordeum vulgare L. ? Ils occupent une place de choix dans le Top 50 des génomes séquencés en 2012, qu’il s’agisse du règne végétal, du règne animal et jusqu’à l’homo sapiens (Top Genomes of 2012, http://www.the-scientist.com/TheScientist/emails/daily/2012/12/20a.html). On pourrait se poser la question de savoir dans quel but et pour quels résultats. A ces deux questions les réponses non seulement sont nombreuses, mais probablement pas encore toutes définitives. Ainsi par exemple, comment 8% de différences en terme de génome s’expriment dans la spécificité de la tomate par rapport à la pomme de terre, comment des erreurs de copies pourraient avoir permis à la tomate de survivre quand les dinosaures disparaissaient ! Comment aussi l’ADN décelé dans le sang circulant de la mère va permettre des investigations prénatales non invasives. Comment il se pourrait que les trois espèces représentées par les singes, les gorilles et les hommes aient pu continuer a se croiser même après la séparation en terme d’évolution. Comment on pense pouvoir non seulement améliorer le coût de l’industrie porcine mais aussi l’implication de ces animaux comme modèle dans les maladies humaines. Enfin comment perfectionner la culture céréalière en particulier celle de l’orge. Il n’y a donc aucun doute, le séquençage c’est de l’altruisme scientifique !
Nos amis les bêtes !
jeudi, décembre 20th, 2012Enfin, une bonne nouvelle pour nos amis les bêtes ! L’animal comme machine-test pour l’homme est en train d’acquérir son véritable statut d’être vivant. En effet son ancien bourreau se penche sur son passé, s’interroge sur son avenir, participe à la description de la biodiversité. Que les défenseurs des animaux soient enfin rassurés, les techniques biologiques parmi les plus récentes, ne leur sont plus interdites. C’est ce dont traite l’article “2012’s Noteworthy Species” (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/33704/title/2012-s-Noteworthy-Species/). Ainsi si les noms de l’Euryplatea nanaknihali, Copper-striped blue-tailed skink, Brookesia micra, Nycticebus kayan, Cercopithecus lomamiensisa, Pinta Island tortoises, l’Addis Ababa lion sont aujourd’hui peu évocateurs et s’il est peu probable que l’un d’entre eux devienne facilement l’objet de notre attention, ils viennent enfin de trouver la place qui leur revient puisqu’ils existent. Alors s’il est possible que persistent quelques individus du genre des tortues de l’île Pinta tel Lonesome George, qui âgé plus de 100 ans vient de mourir, pourquoi ne pas croire , contre toute raison, que Le Dronte de Maurice (Raphus cucullatus), plus connu sous le nom de “dodo” se cache à l’abri de tous !
La mitophagie en question
samedi, décembre 15th, 2012Peu nombreux (les bien nommés happy few) sont ceux qui connaissent suffisamment bien le processus de la mitophagie, pour pouvoir aisément aborder le sujet de l’élimination physiologique régulée des mitochondries. En effet, si les voies habituelles du processus autophagique peuvent s’y appliquer, il existe un processus spécifique d’où ce néo-néologisme. Cette spécificité est évidente dans deux cas que l’on en est droit de qualifier de particuliers celui de l’érythrocyte mais aussi plus intéressant encore, celui qui se déroule au niveau du spermatozoïde après la fécondation, quand on sait que l’ADN mitochondrial se distingue par sa stricte origine maternelle (The pathways of mitophagy for quality control and clearance of mitochondria, http://www.nature.com/cdd/journal/v20/n1/full/cdd201281a.html?WT.ec_id=CDD-201301). Donc, comme il est habituel, deux questions se posent : le comment et le pourquoi. Des réponses sont apportées progressivement à la question du comment, même si toutes les voies et leurs différents acteurs ne sont pas encore totalement mises en place. En ce qui concerne la question du pourquoi on peut penser que dans le cas de l’érythrocyte l’absence d’organelles est déterminante dans la capture et le transport de l’oxygène ainsi que pour la survie de la-dite cellule. Par contre, il semble bien que leur disparition du spermatozoïde après la fécondation reste un mystère bien gardé, à la fois dans le comment et le pourquoi. Eve est peut-être sortie de la côte d’Adam, mais elle a préservé à tout jamais son ADN pour les mitochondries des deux !
Une source inattendue !
vendredi, décembre 14th, 2012Que faut-il penser de cette nouvelle source de cellules potentiellement souches, détectée dans l’urine (Brain cells made from urine, http://www.nature.com/news/brain-cells-made-from-urine-1.11985)? Les fluides corporels dont fait partie l’examen des urines ont été sujets des premières méthodes utilisée par les médecins pour une recherche diagnostique, étiologique et pronostique des maladies. Le manuscrit d’Ebers, XVI° siècle avant notre ère, est l’un des premiers où l’étude des urines est mentionnée (Histoire de l’analyse des urines : Ch. Guyotjeannin, Contribution à l’histoire de l’analyse des urines). On a progressivement tout exploré dans l’urine, du plus accessible, sa quantité, son odeur, son goût, sa couleur, à ce qui pouvait passer pour être de moins en moins accessible. Est-on pour autant arrivé à l’ultime étape ? Il serait absurde de le croire dans la mesure où la technologie, elle, est encore loin de sa fin ! Dans le cas présent, il s’agit de cellules “ordinaires” qui pourraient emprunter la lignée des cellules souches nerveuses par une reprogrammation dont les vecteurs n’intègrent pas le génome cellulaire. Selon les auteurs il n’existerait que des avantages à cette découverte : facilité de recueil de l’urine, rapidité de différenciation en cellules “neuronales”, pas de changement d’hôte entre recueil et reprogrammation et absence de tumeur induite après transplantation dans des cerveaux de tats nouveaux nés. Trop beau pour être vrai ? Où est le paragraphe discussion ?
Pour ne plus jouer au chat et à la souris !
lundi, décembre 10th, 2012On ne naît pas intrépide, en tout cas pas la souris. Par contre elle peut le devenir (Parasite makes mice fearless by hijacking immune cells,http://www.newscientist.com/article/dn22599-parasite-makes-mice-fearless-by-hijacking-immune-cells.html) !
Si les relations entre le système immunitaire et le système nerveux sont de mieux en mieux connues, c’est la dernière d’entre elles qui “fait froid dans le dos” ! Dans le cas présent, le partage qui semble bien exister entre les deux reposerait sur des systèmes de contrôle communs, à la fois de nature électrique et chimique. Le toxoplasme au sein des cellules dendritiques ne se contentent pas d’y proliférer, il induit aussi chez ces cellules une augmentation de leur mobilité ce qui leur permet de migrer plus rapidement et favorise le phénomène invasif. Ainsi au niveau du système nerveux central, le GABA (neurotransmetteur) produit par les cellules dendritiques agit sur les récepteurs de ces cellules elles-mêmes et entraîne “normalement” une modification du voltage membranaire. Résultat des courses, la souris n’a plus peur du chat et se fait plus facilement “croquer” tandis que les individus souffrant d’une infection toxoplasmique au long court pourraient se conduire trop imprudemment. On se pose la question de savoir quelle pourrait en être la finalité ?
Des cellules souches qui vieillissent mal ?
vendredi, décembre 7th, 2012Les cellules souches réparent, en tout cas c’est l’homme qui le dit parce qu’il s’y emploie. Depuis que le concept de cellule à vu le jour, il est écrit que tout renouvellement nécessite un type particulier de cellule. En effet, pour qu’il y ait continuité, la cellule mère doit donner naissance à deux filles dont l’avenir diffère : l’une se destine à la différenciation, tandis que l’autre reproduira le schéma maternel. Mais en fait depuis Descartes, il est devenu évident que la simplicité n’est pas de mise dans la nature. Aussi est-il urgent de commencer à établir une liste, encore non exhaustive, des facteurs qui viennent bouleverser ce trop bel ordre : ainsi les cellules souches de l’adulte ne sont-elles pas identiques à celle du nouveau né, la niche dans laquelle elles se situent en est probablement en partie responsable peut-être par le biais des cellules sénescentes de voisinage, sans oublier qu’il faut compter avec les facteurs épigénétiques dont on ne mesure pas encore toute l’importance (Stem cells: Repeat to fade http://www.nature.com/nature/journal/v492/n7427_supp/full/492S12a.html?WT.ec_id=NATURE-20121206). Aussi lorsque l’homme s’approprie la cellule souche pour l’instrumentaliser, qu’il n’oublie pas qu’il évolue dans un monde multifactoriel. Les modélisations biologiques sont certainement un des moyens pour éviter cet ecueil, sans quoi l’apprenti sorcier verra ses créatures lui échapper tels les balais de Mickey.
On a toujours eu besoin d’un plus petit que soi
mercredi, décembre 5th, 2012Inventé par M. Fred Hoyle, l’astrophysicien britannique, et probablement avec une connotation ironique dès sa conception, le terme de Big Bang n’a pas fini de faire parler de lui. C’est le terme repris comme sous titre Several brainy genes were duplicated nearly 550 million years ago in ‘cognitive big bang’ dans l’article “Vertebrates have tiny sea worm to thank for their intelligence” (http://www.msnbc.msn.com/id/50058945#.UL3KB-Q3j7E). Ce Big Bang cognitif aurait pu survenir chez un vers il y a 550 millions d’années. Il ne s’agit de rien d’autre que de la possible duplication de certains gènes impliqués dans les transmissions synaptiques au niveau du système nerveux. Ces duplications autorisant ultérieurement plus de mutations, les organismes qui en seraient porteurs auraient d’autant plus de chances de survivre. Est-on réellement en droit de parler de l’origine génétique de l’intelligence, c’est peut-être aller vite en besogne ! D’autant que le Big Bang n’est pas synonyme d’origine de l’univers mais représente son expansion immédiatement après “son origine” qui reste donc inconnue et indéfinissable. Le phénomène de duplication génique devient donc l’équivalent de l’expansion de l’univers. Aussi, si le vers a vraiment été indispensable à l’humanité, plus exactement aux vertébrés en général, on peut lui accorder le droit d’être dans le fruit à tout jamais.
De utilitate aporiae
mardi, décembre 4th, 2012Si l’on s’accorde sur le fait que le serpent qui se mord la queue (tautologie) est peu constructif, en est-il de même pour le choc frontal dans le mur (aporie)? Il semble bien que la seconde de ces attitudes mérite d’être choisie. C’est ce qui ressort de ce récent article Our true dawn: Pinning down human origins (http://www.newscientist.com/article/mg21628921.500-our-true-dawn-pinning-down-human-origins.html ) ? qui cherche à localiser de la façon la plus exacte possible le point de séparation hominidés/singes . Les outils à disposition sont de deux types : les données archéologiques et les études génétiques. Les premières sont rares, parcellaires et leur fiabilité est modeste. Les secondes doivent tenir compte de l’existence de la survenue de mutations génétiques spontanées. Or ces dernières ne peuvent être prises en compte que si l’on connaît la vitesse à laquelle elles se sont produites, ce qui n’est pas possible puisqu’il manque le moment auquel elles ont commencé ! Confronter à cette “fin de non recevoir” on ne peut que chercher à surmonter la difficulté. C’est chose faite avec l’utilisation de ce qui est dénommé l’horloge moléculaire en temps réel. Il s’agit de comparer les mutations intervenant “aujourd’hui” au niveau d’une seule génération, puis d’utiliser le raisonnement par analogie. Pas réellement d’avancée technique, plutôt une utilisation efficace de ce qui est à portée, mais dont les résultats risquent de bouleverser les théories actuelles. Comme quoi, il est préférable de ne pas contourner l’obstacle mais de l’affronter puisqu’il est un stimulant incontestable.