Pense-t-on jamais à toutes les implications et applications possibles quand on met au point une nouvelle technique ? La réponse est probablement non et on peut même y ajouter, heureusement même si la démarche qui s’en suit est d’une grande simplicité : appliquer ladite technique à presque tout et presque n’importe quoi, selon la méthode dite de la pêche à la ligne ! Ainsi l’étonnement reste-t-il toujours de mise, source de nouvelles découvertes selon un processus sans fin d’incrémentation dont la richesse est de ce fait insoupçonnable. C’est exactement la réflexion qui vient à l’esprit à la lecture de l’article Oral history (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/35672/title/Oral-History/). S’il s’est avéré indispensable de combattre la plaque dentaire, celles de nos ancêtres parvenues aujourd’hui jusqu’aux généticiens en donnant des informations sur les germes présents dans la cavité buccale, permettent aussi d’explorer d’autres domaines. Parmi ceux-ci, les modifications constatées en terme de quantité et de type doivent néanmoins être interprétées avec précaution car si l’alimentation est en cause, on ne peut faire un trait sur l’hygiène qui a également son mot à dire. Quoi qu’il en soit, la génétique archéologique vient encore de frapper (Les mystères de la génétique archéologique dévoilés, http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-02-16/les-mysteres-de-la-genetique-archeologique-devoiles/920/0/424748) !
Archive for juin, 2013
A pleines dents !
dimanche, juin 30th, 2013Comment faire du neuf avec du vieux
dimanche, juin 23rd, 2013Prendre un cerveau inclus en paraffine, procéder à un certain nombre de coupes, colorer, observer. Pour obtenir une information en 3D, l’important, c’est bien sûr la méthodologie appliquée à l’observation car les étapes précédentes sont presque aussi vieilles que la première utilisation du microscope ! La question est en effet de savoir comment passer du plan au volume. Couper, c’est facile, on sait le faire depuis longtemps mais empiler pour apporter une nouvelle information c’est plus difficile ! Pourtant le principe de la technique utilisée dans le cas présent n’a rien de nouveau. La seule nouveauté concerne le traitement informatique d’images numérisées qui peuvent dés lors être extrêmement nombreuses et traitées simultanément (Scientists Map a Brain Down to Its Cells, http://consumer.healthday.com/cognitive-and-neurological-health-information-26/brain-health-news-80/scientists-map-a-brain-down-to-its-cells-677581.html). Les reconstructions à partir de coupes incluses en celloïdine ont permis de visualiser l’anatomie du Système Nerveux Central, à la suite de quoi, des symptomatologies neurologiques purent être expliquées. Si l’application de nouvelles techniques permet d’accéder à la cellule individuellement, et donc de mieux appréhender ce qui pouvait encore échapper au clinicien et au pathologiste, il n’en reste pas mois vrai que la méthodologie reste la même, découper pour reconstruire.
De quel Art parle-t-on ?
dimanche, juin 23rd, 2013Après avoir admiré les images que propose la galerie d’images scientifiques de la 6° exposition de Pricetown sur la sujet Art et Science (The Art of Science, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/36123/title/The-Art-of-Science/) se pose cette question qui reste intemporelle : quel rapport il y a-t-il entre l’Art et la Technique car dans le cas présent les images données à voir ont été obtenues par la technique. Joints à l’origine par l’identité de leur signification, ars et tekhnée se sont progressivement éloignés l’un de l’autre et la technique moderne qui provient du second n’est plus ni l’un ni l’autre. Ces explosions de couleurs reposent sur la révélation par la technique humaine de la réalité naturelle cachée à ses yeux mais présente depuis toujours. Il n’y a donc que mise en lumière (terme exact) de la nature qui révèle alors sa beauté. Si la signification actuelle tient pour art, ce que construit l’homme, ces images sont à proprement parler plus un dévoilement de la nature qu’une manifestation de l’art propre à humanité.
Pourquoi eux ?
mercredi, juin 19th, 2013Pourquoi donc, la mouche, le poisson, la souris et le vers quand G. Mendel avait débuté l’ère de la génétique sur des petits pois ? Les considérations pratiques semblent être de loin, les premières à envisager dans le choix de l’animal (A Point Of View: Fly, Fish, Mouse and Worm, http://www.bbc.co.uk/news/magazine-22904931 ). Il est indispensable en effet de pouvoir compter sur une reproduction rapide d’animaux de petite taille de telle sorte que leurs nombreux descendants puissent être observés sur une courte période tandis que leur grand nombre ne nécessitera qu’un espace restreint. A ces deux qualités vient s’ajouter le fait que le poisson est transparent, que la souris est un mammifère et que le vers est un organisme ne comptant que 959 corps cellulaires. Mais tous ces points positifs ne seraient rien s’il n’existait pas une communauté génétique entre eux et l’humain puisqu’en effet toutes ces études n’ont qu’un seul but : valider le raisonnement analogique autorisant l’application à l’homme aussi bien dans le domaine du normal que dans celui du pathologique. C’est la brique cellulaire qui la première a permis la mise en place d’une unité dans la construction tissulaire. Depuis la double hélice, c’est la connaissance de la conservation des gènes qui permet que la drosophila mélanogaster renseigne sur des syndromes malformatifs des arcs branchiaux chez l’homme ! Comment ne pas admirer comme le fit J. Monod la diversité morphologique et fonctionnelle rapportée à l’invariant biologique qu’est l’ADN.
Les trois jours du Condor !
lundi, juin 17th, 2013C’est en 1972 que débute ce qui deviendra l’affaire du Watergate menant à la démission de R. Nixon. En 1975, Sydney Pollack porte à l’écran le roman de James Grady Les six jours du Condor paru un an auparavant,sous le titre Les trois jours du Condor et en 1976 Alan J Pakula reprend l’affaire du Wategate avec Les hommes du président. Qu’il s’agisse d’espionnage intérieur aussi bien qu’extérieur, espionnage il y avait, espionnage il y a et il est à peu près certain qu’espionnage il y aura encore et toujours. Les pratiques illégales que sont les systèmes d’écoutes sont les grands bénéficiaires des avancées technologiques dont les performances en terme de résultat dans le temps et dans l’espace laissent loin derrière eux les micros cachés d’il y a 40 ans (How to stop the NSA spying on your data, http://www.newscientist.com/article/mg21829215.400-how-to-stop-the-nsa-spying-on-your-data.html#.Ub70g-e8AbI). Et l’actualité fait que, il y a quelques heures, plusieurs milliers de têtes blondes se trouvaient confrontées à ce même problème qu’est la collusion entre morale et politique Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ? Dans un premier temps on peut se poser la question de savoir si la prégnance de l’actualité permet une réflexion qui s’abstrait de l’immédiateté ? Puis dans un second temps en revenant à l’article cité, on comprend que le fait même de citer de possibles moyens de protection valide la démarche d’une surveillance que l’on dénonce.
Une fine mouche !
mercredi, juin 12th, 2013Peut-être conviendrait-il d’être prêt à modifier deux expressions courantes comme : prendre la mouche et la première impression est toujours la bonne quand on sait tout ce que l’homme lui doit et tout ce qu’il partage avec elle. Grâce au fait que l’animal en question se reproduit rapidement et que sa taille permet l’observation d’un grand nombre de sujet, ce diptère est devenu un animal de choix des laboratoires de génétique. Bien que ces deux espèces semblent à première vue n’avoir que peu de points communs, la drosophila melanogaster partage avec l’homme 60% de son matériel génétique et aujourd’hui il vient d’être montré qu’il existe des ressemblances en terme d’organisation au sein du Système Neveux Central, entre le ganglion basal de l’homme et le complexe central de la mouche. (Learning from fruit flies, http://www.scmp.com/lifestyle/health/article/1255724/learning-fruit-flies). Et qui risque de bénéficier de ces similitudes ? De petites cellules auxquelles on n’a pendant longtemps accordé que peu d’importance, les cellules gliales mais aussi des symptomatologies telles que des anomalies du sommeil et déficits de l’attention, tout autant que des maladies beaucoup plus graves telles que l’autisme et la schizophrénie ! Décidément on risque d’avoir toujours besoin d’un plus petit que soi !
Tous pour un, un pour tous !
dimanche, juin 9th, 2013C’est parce que l’on ne connaît toujours pas avec exactitude les facteurs impliqués dans les phénomènes de propagation de certaines épidémies que l’article « Factoring in Face Time » (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/35723/title/Factoring-in-Face-Time/) est intéressant par la démarche qu’il adopte dans l’exploration de ce problème. C’est pourtant depuis longtemps que l’homme a compris la réalité de la transmission inter-humaine en essayant de la combattre à chaque époque avec les armes à sa disposition sans qu’il soit aujourd’hui encore sorti vainqueur de la confrontation. S’il est toujours bon de relire le chapitre sur les maladies dominantes de l’ Histoire de la pensée médicale en Occident sous la direction de Mitko D. Grmek ( Seuil, 1999, volume 3, p 271-293), aujourd’hui la persistance d’épidémies, malgré les médecines préventive et curative, impose d’explorer de nouvelles pistes grâce à une boite à outils plus performante. Si le traitement statistique garde toute sa valeur, c’est parce que les données traitées sont de plus en plus sophistiquées. Elles dessinent autour de chaque individu des cercles concentriques dont les points de rencontre avec ceux des individus de voisinage sont autant de lieux de significations singulières. Pourquoi l’examen des réseaux sociaux virtuels ne pourrait-il pas être d’un certain intérêt en agrandissant encore la cohorte des individus étudiés ?
Ordre et beauté = cosmos
vendredi, juin 7th, 2013Un nouvel article est-il synonyme de nouveauté ? « How to test Weinstein’s provocative theory of everything » (http://www.newscientist.com/article/dn23632?cmpid=NLC|NSNS|2013-0706-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS). Ce n’est pas certain, mais il peut néanmoins être digne de lecture dans la mesure où il reprend parfaitement l’histoire du génie humain à partir de seulement deux exemples. Avec le premier, il s’agit de la conception d’un cosmos vieux de plusieurs millénaires, avec le second il s’agit du nouvel esprit scientifique du début du XX° siècle. Il n’est pas faux de dire que tout d’abord le cosmos fut une entité ordonnée, harmonieuse, belle en un mot. Il n’est pas plus inexact de dire que la rupture épistémologique d’ H. Poincaré rendit compatible la nature corpusculaire et la nature ondulatoire de la lumière. Alors quoi de nouveau ? La réponse pourrait être rien. Puisqu’aujourd’hui la mécanique quantique et la relativité générale selon Einstein resteraient encore incompatibles, tandis que toujours aujourd’hui, Eric Weinstein affirme que » … la solution est de trouver la beauté avant de chercher la vérité… » On ne peut s’empêcher de penser que les Grecs avaient peut-être raison quand ils imaginaient la circularité du temps !
Un monde à part !
mercredi, juin 5th, 2013Passer par la case départ du jeu de Monopoly c’est gagner une certaine somme, repasser par les fondamentaux représente aussi un gain dont il est utile de ne pas se priver. Dans ces conditions, pourquoi ne pas revenir à l’Ecole Doctrinale de Montpellier essentiellement représentée par Paul Joseph Barthez et Théophile de Bordeu, fondateurs de la théorie vitaliste selon laquelle le vivant n’est pas réductible uniquement à des lois physico-chimiques en opposition avec l’homme machine de Albrecht von Haller ou bien de Julien Offray de La Mettrie. Ainsi le tissu conjonctif, dont il sera question plus loin, fut-il décrit par Bordeu à qui l’on doit en particulier l’étude de ce qu’il appela tissu muqueux ou cellulaire et qui fut également sujet d’étude de Bichat dans Le traité des membranes. Les anatomistes avaient depuis longtemps étudié vaisseaux et tendons mais ce tissu d’emballage ubiquitaire représentait et représente encore un monde tout à fait à part. On n’en finit pas de le décrire, d’en énumérer les éléments constitutifs à la recherche d’une classification de type taxinomique dont la médecine reste friande. Aujourd’hui l’article The Science of Stretch (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/35301/title/The-Science-of-Stretch/) met l’accent sur la dimension inscrite dans le terme même de conjonctif, ce qui relie, et porte également une attention particulière à sa dynamique avec un petit détour du côté obscur des méridiens de l’acupuncture. Ainsi ne devrait-on plus jamais parler de tissu conjonctif non spécialisé contrairement à ce que l’on enseigne depuis au moins trois cents ans.
L’oiseau et le bébé
dimanche, juin 2nd, 2013Icare s’est brûlé les ailes au soleil. Le paon porte les yeux d’Argos. Le corbeau de Monsieur de La Fontaine parle, peut-être à tort et à travers, mais il parle. Le pinson de Monsieur Prévert est gai, bien qu’il puisse lui arriver d’être triste. L’albatros de Monsieur Baudelaire est poète douloureux. Le coq de Monsieur Rostand fait se lever le soleil. Ainsi l’homme et l’oiseau entretiennent-ils depuis les temps les plus anciens de nombreux rapports hautement symboliques. Ces rapports viennent d’atteindre une autre dimension puisque il existerait aussi de grandes similitudes entre l’acquisition du babillement du bébé et l’apprentissage du chant chez l’oiseau (Babies learn to babble like birds learn to sing, http://www.nature.com/news/babies-learn-to-babble-like-birds-learn-to-sing-1.13090). Pour l’instant, ce privilège se partage seulement entre deux oiseaux, le Mandarin Diamant (Taeniopygia guttata) et plus modeste, le moineau (Lonchura striata domestica) de la famille des passériformes. Mais à l’anthropomorphisme de tous ces oiseaux mythiques ou poétiques on peut aujourd’hui ajouter le doux babil des bébés.