Archive for novembre, 2013

L’extinction en question

vendredi, novembre 29th, 2013

Existe-t-il un programme d’extinction des espèces et si oui, est-il éthique de s’y opposer ? Aux causes anciennes et naturelles d’extinction sont venues s’ajouter des causes anthropiques plus récentes. Si l’on pense pouvoir remédier aux secondes on peut se poser la question de savoir si les premières étaient programmées en d’autres termes s’il existe un programme d’extinction. Après tout il existe bien une mort programmée des cellules (apoptose) qui correspond à un phénomène parfaitement normal. Encore incomplètement déchiffré au niveau cellulaire sur un temps défini, un tel programme peut-il l’être au niveau des espèces sur un temps mal défini ? Quoiqu’il en soit s’il est possible de venir au secours des espèces en voie de disparition du fait de l’homme, est-il judicieux de ressusciter des espèces disparues comme il devient possible de le réaliser (Testing De-extinction, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38430/title/Testing-De-extinction/) ? En d’autres termes quand l’homme est le responsable de la disparition d’une espèce est-il moral qu’il soit aussi celui qui va réintroduire ladite espèce. D’autant que les espèces ainsi réintroduites ne jouissent pas de la même vie que leurs ancêtres,  mais plus souvent d’une vie abrégée et riche de souffrances comme celle de la pauvre et regrettée Dolly. Si le temps apporte la réussite, il n’en reste pas moins vrai que les débuts s’apparentent à de véritables expérimentations. La question posée en est d’autant plus riche et les réponses plus nombreuses ! Enfin, comment être certain que ne se mêle pas à cette démarche l’idée d’un passé meilleur que le présent ?

La mouche et l’araignée ?

jeudi, novembre 28th, 2013

On ne le répétera jamais assez mais la Drosophila melanogaster n’est pas l’animal nuisible que l’on croit, tant s’en faut. Foin du papier tue-mouche de nos ancêtres, place à l’admiration sans borne que ce diptère devrait inspirer. Si le porc est proche de l’homme, la mouche l’est tout autant et il n’est que de voir l’utilisation qu’en font les différents laboratoires pour s’en persuader. C’est ainsi qu’elle semble tout indiquée pour précéder l’homme dans ses prochains voyages spatiaux et en particulier ceux à destination de Mars (How fruit flies will get us to Mars, http://www.csmonitor.com/layout/set/r14/Science/2013/1125/How-fruit-flies-will-get-us-to-Mars). En réalité la mouche n’en serait pas à son premier vol spatial puisque le premier a déjà eu lieu il y a 66 ans ! Et s’il leur est arrivé de ne pas rentrer de voyages en commun avec des araignées  ce ne sera pas le cas lors de leurs prochaines escapades car elles en apprennent plus à l’homme sur l’homme que ne le fait leurs prédateurs aranéides.

Le chromosome et la vie socioéconomique

dimanche, novembre 24th, 2013

Il pourrait se faire  qu’aucune corrélation n’échappe plus à la sagacité du monde des chercheurs car inattendues ou non, elles auraient plutôt tendance à répondre présentes aux investigateurs ! Ainsi existerait-il une relation entre la taille des télomères (granulocytaires) et ce versant, devenu trop actuel, de la vie socio-économique à savoir le chômage (Long-Term Unemployment Is Associated with Short Telomeres in 31-Year-Old Men: An Observational Study in the Northern Finland Birth Cohort 1966, http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0080094). Si l’on connaissait déjà la relation entre la longueur des télomères et des situations de stress internes,  l’étude ci-dessus s’intéresse à des situations de stress au sein de la vie sociétale. La difficulté d’interprétation de ces résultats tient essentiellement aux deux facteurs retenus : télomères et rapport du sujet à sa vie professionnelle. En ce qui concerne les télomères, ils ont été et sont toujours étudiés :  leur longueur a été présentée comme  un marqueur de vieillissement biologique, et on a même pu proposer qu’en fonction de cette longueur, la durée de vie de l’homme pourrait atteindre normalement 130 ans ! Quant à la vie professionnelle, les critères que l’on est amené à retenir sont certainement plus individuels qu’universels. Le mérite de l’étude est néanmoins d’avoir choisi de retenir une seule tranche d’âge, 31 ans, et d’avoir tenté de cerner au mieux les covariables. Mais comme il faudrait tenir compte de l’extrême variabilité dans le temps chez un individu, de la longueur des dits télomères, même si la relation de cause à effet semble plus tenir du voeu pieux que d’une certitude absolue  il y a peu de chance qu’il s’agisse de l’inverse Il n’en reste pas moins vrai qu’il n’est pas inutile de mettre le doigt sur un facteur socio-économique (encore un !) exerçant une influence négative sur la qualité de la vie des individus.

Quand ?

jeudi, novembre 21st, 2013

C’est une question d’importance mais sur laquelle on ne prend pas la peine de suffisamment s’arrêter. Quel est le bon moment, le moment opportun pour…. (Too much, too young: Should schooling start at age 7?, http://www.newscientist.com/article/mg22029435.000-too-much-too-young-should-schooling-start-at-age-7.html#.UpHxytIyIcU) ? Le kairos des anciens est un concept qu’il convient de ne pas oublier dans cette époque où l’instantanéité et le virtuel ont pris une place prépondérante. Pourtant la vulgate lorsqu’elle exprime en ces termes ” The right Man in the right place at the right time” ne fait rien d’autre que de définir les facteurs de l’opportunité : sujet, objet, temps. Dans le cas présenté il semble on ne peut plus difficile de trancher. S’il n’est pas opportun de retenir le pays originaire de la question, dans la mesure où la question posée n’a pas de frontière, il est utile de regarder avec attention les exemples choisis pour évaluer les éléments nécessaires à la réponse. Si l’on oppose la liberté à la contrainte, le fléau de la balance penche sans conteste vers la première. Mais l’entrée dans la vie sociétale est un impératif que Mowglî à également été amené à connaître. Alors peut-on vraiment répondre pour tous, à la question suivante : une liberté première, indispensable au jeu, est-elle le meilleur moyen pour entrer secondairement dans un monde de formatage ?

Un corps plus que nu

mercredi, novembre 20th, 2013

A l’heure où le corps dévoile son intériorié presque sans complexe, il existe encore des signes d’un certain intérêt pour son extériorité comme en témoigne Dissection via Paintbrush (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/38106/title/Dissection-via-Paintbrush/). Le sujet n’est pas nouveau et fait souvent polémique. Comment doit-on comprendre l’exposition à la vue de tous, d’un corps dépecé où l’on se plait à montrer en les nommant les différentes structures macroscopiques que sont les muscles, les os, les vaisseaux, le système nerveux. Il ne s’agit aucunement d’une reproduction en couleur mais d’un individu qui semble plus vivant que mort en raison d’une anatomie parfaite que rien ne semble avoir détériorée, mais qui au contraire est donnée à voir dans une nudité d’un type tout à fait particulier. Mais il existe aussi souvent une dimension autre, une théatralité évidente dans le choix des postures des sujets comme en témoigne le Cavalier et son Cheval d’Honoré Fragonard. Ainsi en est-il également des corps plastinifiés que Gunther von Hagens depuis 1995 expose dans diverses capitales. Si l’autopsie n’a jamais été formellement interdite (Autopsie et religions, D. Seilhean, Bull. Acad. Natle. Med., 2001, 185, n° 5, 877-889, Séance du 22 mai 2001) il n’en reste pas moins vrai que cette présentation/représentation ne peut être totalement assimilée quoi qu’on en dise, à une démarche didactique. En témoigne ce double/trouble sentiment d’attraction/répulsion que déclenchent ce que certains se plaisent à nommer oeuvre d’art !

D’où l’expression : ne tenir qu’à un fil !

dimanche, novembre 17th, 2013

Une preuve qui ne tient qu’à un fil c’est le cas de la récente découverte concernant ces lointains ancêtres du genre Homo, les Néandertaliens. Considérés à tort lors de leur découverte comme des sous-espèce au sein de l’espèce Homo sapiens , l’homme de Néandertal n’en finit pas de révéler la richesse de son passage sur terre (-250000 à – 28000 !). Dernière en date , la plus ancienne ficelle jamais retrouvée (World’s oldest string found at French Neanderthal site, http://www.newscientist.com/article/mg22029432.800?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2013-1114-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.UojAitIyIcU). Et comme qui peut le plus peut le moins, ces mêmes Néandertaliens pourraient bien avoir utiliser des bateaux dont ils auraient solidariser les planches puisqu’ils savaient tresser des cordes. Ce qui expliquerait que l’on ait trouvé là où ils n’auraient pas dû y être, des objets de l’industrie de type moustérien ……, CQFD

Pour un nouveau réseau social

dimanche, novembre 17th, 2013

A l’heure où l’on ne saurait exister sans son réseau social, il est bon de savoir que ceux qui participent à la vie scientifique ont également senti le besoin d’un partage équitable (Retracing Steps, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38241/title/Retracing-Steps/). Mais s’agit-il vraiment d’une démarche altruiste ou plutôt d’un besoin de donner un minimum de clarté aux écrits scientifiques qui fleurissent ça et là mais dont il est, dans une proportion non négligeable de cas, particulièrement difficile de reproduire les différentes étapes depuis la conception, la réalisation, les résultats jusqu’à leur interprétation. La question qui se pose est donc la suivante : est-il normal que bon nombre de publications se révèlent opaques ? Si oui, il n’y aurait à cette attitude qu’une seule explication : un découvreur est un fossoyeur ! Mais alors qui sera le passeur ? On ne peut effectivement pas imaginer qu’à l’époque de l’instantanéité partagée chacun garde jalousement pour lui, voire fasse usage d’une clef de codage interdisant l’accès à ce qui devrait être la propriété de tous. La naissance de l’écriture en général à permis de corriger la transmission orale, source d’erreurs et de déformations multiples. Il est vrai que l’usage du latin dans les professions médicale et juridique a voulu mettre un frein à la compréhension de tous, mais il ne faudrait pas que la communauté scientifique retrouve ce travers et le choisisse de nouveau !

Histoire de prothèse et d’implant

lundi, novembre 11th, 2013

Comment faudra-t-il qualifier l’organe obtenu par l’utilisation d’une imprimante 3D (à partir de cellules spécialisées) lorsqu’il sera implanté dans l’organisme de celui/celle qui en aura un besoin vital ( Opinion: I Want My Kidney, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/38154/title/Opinion–I-Want-My-Kidney/? Même si récemment encore il était de bon ton de se poser des questions à propos des différences pouvant exister entre implant et prothèse, qu’en est-il aujourd’hui ? Aura-t-on par cette nouvelle technologie résolu le problème posé par JL. Nancy (L’intrus, ed. Galilée, 2005) concernant la greffe cardiaque dont l’auteur tirait bénéfice sans l’accepter . De façon volontairement (?) simple (?) le Larousse Médical définit l’implant, comme tout matériel naturel ou artificiel inséré dans l’organisme et la prothèse comme tout dispositif implanté dans l’organisme pour suppléer un organe manquant ou pour restaurer une fonction compromise. Sans s’appesantir sur les difficultés à s’accorder sur une distinction claire entre les deux, on perçoit bien que dans l’un comme dans l’autre cas, il s’agit d’un matériel qui est appelé à participer à l’intériorité de l’organisme. Que sera ce nouveau produit de la technologie où participent à la fois des cellules qui pourraient appartenir au sujet lui même et une construction obtenue par le biais d’une imprimante sur un support adapté. Cette chimère sera-t-elle en mesure de résoudre le problème d’une extériorité appelée à faire partie intégrante (intégrée ?) de l’intériorité d’un individu. En évitant le problème médical du rejet de greffe, celui de la non acceptation psychologique disparaîtra-t-il aussi ? Quoiqu’il en soit, l’homme qui valait trois milliards n’a jamais été en avance que de 40 ans !

Pour sourire ….

dimanche, novembre 10th, 2013

On a presque du mal à y croire, mais il faut bien se rendre à l’évidence, l’escargot et l’homme réagiraient de la même façon lorsque placés dans une situation de stress ! Mettez l’escargot en difficulté il ne retrouvera pas le bon chemin qu’on lui a enseigné. Mettez l’homme en difficulté il risque d’être incapable d’effectuer une tâche dont il a l’habitude (Stressed-Out Snails Become Forgetful, http://news.sciencemag.org/brain-behavior/2013/11/scienceshot-stressed-out-snails-become-forgetful). Les récents signataires pour les droits des animaux étaient-ils déjà au courant de cette nouvelle ressemblance entre l’homme et l’animal et qui plus est d’un animal dont on a l’habitude de penser, certainement  sommairement, qu’il s’agit d’un organisme inférieur ! Si l’on continue sur cette voie, il va devenir de plus en plus difficile de ne pas croire que dans les temps ancestraux les animaux nous parlaient et que nous nous comprenions !

Encore une bonne question …….

jeudi, novembre 7th, 2013

S’est-on jamais posé la question de savoir pourquoi donc les cellules affichaient-elles la même taille quelque soit l’être vivant auquel on s’intéressait ? Les cellules de taille supérieure à 10 microns sont en effet plutôt rares. Que l’on soit d’accord depuis la théorie cellulaire sur le fait que la cellule représente la brique de construction de tout matière vivante n’explique pas pour autant la relative constance de sa taille. Pour quelle raison en est-il ainsi ? Il est depuis toujours de bonne pratique d’utiliser l’anthropomorphisme comme outil universel d’explication. Ainsi a-t-on très normalement commencé par classer les cellules en deux groupes : les nobles et les autres. A ces dernières était volontiers attribué un rôle de soutien dans tous les sens du terme. Ainsi a-t-on de même imaginé tout aussi facilement que la taille des cellules était en rapport avec leurs possibilités de nutrition, ce qui leur interdisait de grossir démesurément! Il n’en serait donc rien, puisque il s’agirait tout simplement d’un problème de gravité, les forces en jeu étant elles-même en rapport avec la taille (Q: Why Do Animal Cells Stay So Small? A: Gravity, http://finance.yahoo.com/news/q-why-animal-cells-stay-194700315.html). C’est ce que semble bien démontrer l’étude comparative menée sur le noyau de volumineuses cellules (oeuf de grenouille africaine à griffes) à l’intérieur duquel des mailles d’actine forment un réseau de soutien.  Ainsi comme la pomme qui tombe de l’arbre, dans le noyau privé d’actine les organelles tombent-ils aussi !