Parce que l’homme peut risquer sa vie du fait d’une résistance acquise à ses antibiotiques préférés, le voilà obligé de risquer sa vie pour en découvrir de nouveaux ( Antibiotic abyss: The extreme quest for new medicines, http://www.newscientist.com/article/mg22129530.800?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0123-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.UujzPNJKFkg). On n’arrête pas le progrès ! La science fiction n’a pas pour habitude de présenter les autres, dits “aliens” sous un jour particulièrement attractif. Le plus souvent même il s’agit de prédateurs plus ou moins impitoyables. En 1989, un amoureux de la mer, James Cameron, a choisi un être à la fois étrange et bienveillant, au plus profond des fonds abyssaux. Une fois encore, il se pourrait que la fiction rejoigne la réalité, la première ayant montré le chemin à la seconde. C’est en effet dans ce milieu, a priori peu hospitalier, que l’homme va aller chercher ce qui pourrait lui être favorable en remplacement de substances devenues plus délétères que bénéfiques. Cette exploration ne serait pas sans danger, mais le résultat serait à la mesure des efforts mis en oeuvre. La vie dans ces conditions extrêmes doit être porteuse de qualités insoupçonnées, il ne reste plus qu’à les révéler pour les utiliser à bon escient (!). Que penserait Heidegger de ce nouvel arraisonnement de la nature, car il semble bien que l’on se soit considérablement éloigné du simple accompagnement de ladite nature si cher aux anciens !
Archive for janvier, 2014
La bioprospection de demain ?
mercredi, janvier 29th, 2014L’ Homme et Le Chien
mardi, janvier 28th, 2014S’il existe des caractères partagés entre l’homme et le chien, il en est d’autres qui ne le sont pas et c’est aussi bien . Ainsi le chien ne partage-t-il pas avec l’homme une néoplasie d’un type particulier : un cancer contagieux (Contagious Dog Cancer Sequenced, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38975/title/Contagious-Dog-Cancer-Sequenced/, How a contagious dog tumour went global, http://www.nature.com/news/how-a-contagious-dog-tumour-went-global-1.14580, Le plus vieux cancer du monde livre ses secrets, http://www.maxisciences.com/cancer/le-plus-vieux-cancer-du-monde-livre-ses-secrets_art31845.html). On enseigne en effet qu’il n’existe pas de tumeurs malignes humaines qui soient contagieuses. La tumeur canine dont il s’agit est d’un type particulier et le fait qu’elle soit sexuellement transmissible n’en constitue pas le caractère le plus notable. Quelle soit le propre du chien, comme la tumeur faciale est le propre du diable de Tasmanie ( How Contagious Tasmanian Devil Cancer Goes Invisible, http://www.livescience.com/27804-contagious-devil-tumor-disease.html) est certes intéressant pour les espèces considérées, mais n’est pas non plus sans intérêt pour l’homme. En ce qui concerne le diable de Tasmanie, il s’agit même d’une urgence, puisque cet animal est menacé de disparition à brève échéance. Pour le chien, l’urgence est moindre puisqu’il n’en meurt pas et l’intérêt de son étude se situe même dans le passé de l’espèce par rapport au présent . Il s’agit de comprendre d’une part, cette possibilité d’échappement au système immunitaire, d’autre part la présence de gènes provenant de l’hôte originel dans les tumeurs actuelles. Des réponses à ces deux questions seraient certainement du plus grand intérêt pour l’homme.
Un modèle inattendu !
dimanche, janvier 26th, 2014On a parlé plutôt évoqué récemment, car sans s’y appesantir vraiment, une publication assez inattendue quand on se réfère au modèle d’analyse choisi pour être appliqué à l’étude menée. En effet les auteurs ont choisi d’étudier l’avenir d’un réseau social à partir d’ un modèle épidémiologique (propagation d’une maladie infectieuse) ! (Wither Social Media, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38974/title/Wither-Social-Media-/, Epidemiological modeling of online social network dynamics, http://arxiv.org/pdf/1401.4208v1.pdf). Les modèles épidémiologiques sont nombreux basés sur deux grands concepts : déterministe et stochastique, les modèles SIR et SIS pouvant appartenir à l’un comme à l’autre. Dans le modèle SIR, on considère une population successivement Sensible, Infectée, puis Retirée (immunisée ou morte). Dans le modèle SIS, on considère une population successivement Sensible, Infectée, puis de nouveau Sensible. Les auteurs en choisissant un réseau social disparu (MySpace) opte donc pour le modèle SIR qu’ils appliquent au réseau Face Book dont ils prédisent alors la disparition, qui serait donc programmée. Il est difficile pour un non professionnel des modèles épidémiologiques de juger à la fois de la méthodologie et des résultats, mais il n’est pas interdit d’en lire tous les commentaires, pour leur pertinence mais aussi leur humour. Sans vouloir en terminer avec le sujet, on pourrait aussi, puisqu’il s’agit d’une mort programmée, tenter, (pourquoi pas) l’analogie avec l’apoptose cellulaire en recherchant des facteurs qui pourraient être comparables dans les deux processus. On pourrait alors, peut-être, aller encore plus loin dans les explications et comprendre réellement pourquoi Face Book doit disparaître !
Science et Mythe
dimanche, janvier 26th, 2014Il s’agit plus d’un très court entrefilet que d’un article, mais on y apprend que des chercheurs ont mis au point une lignée de souris porteuses d’un système immunitaire humain (Researchers develop mice with human immune system, http://vaccinenewsdaily.com/medical_countermeasures/329357-researchers-develop-mice-with-human-immune-system/). D’autres espèces animales ont fait et font l’objet de recherches dans le même sens à savoir mimer/reproduire certaines caractéristiques de l’organisme humain. Dans cet exemple comme dans d’autres, il s’agit d’organismes génétiquement modifiés dans le but de venir en aide à l’homme aussi bien en terme de diagnostic que de médecine préventive et curative. Ces animaux génétiquement modifiés n’appartiennent pas au domaine des chimères comme celles autorisées en Angleterre il y a déjà deux ans, en fabriquant des cellules souches homme/animal. Pourtant dans l’un comme dans l’autre de ces deux exemples, la recherche touche à ce que l’homme explore depuis toujours : le commencement de la vie et la meilleure façon de la conserver, voire même d’en empêcher sa fin. Ce sont ces deux grandes demandes de l’humanité qui lui permettent en découvrant cette nature qui l’entoure de découvrir également combien est grande la communauté entre tous les organismes vivants. Toutes les découvertes ont ainsi progressivement mis en évidence, la brique cellulaire, unité de construction, l’ADN, invariant universel, les gènes partagés. Et ces découvertes qui rapprochent les êtres vivants pourraient rendre plus difficile l’utilisation des uns par les autres, en d’autre terme, l’utilisation que fait l’homme de toutes les espèces lorsqu’elles lui sont accessibles. Ceci étant, il n’est plus impossible que la vie provienne de l’argile, il n’est plus impossible que l’homme après la création d’une espèce humanisée puisse passer à une autre ….. créature.
Pas d’effort inutile
mardi, janvier 21st, 2014Orville plane tout à fait facilement une fois passé un démarrage laborieux. La firme Walt Disney a toujours été réputée pour la justesse de ses approches animalières, et il semble bien qu’en ce qui concerne l’albatros, l’observation des dessinateurs trouve sa confirmation dans l’article Flapless Flight (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38686/title/Flapless-Flight/). Si aujourd’hui l’étude du vol de l’albatros en particulier (des oiseaux en général) bénéficie de la technique du GPS, il n’en était pas de même lorsque Lord Rayleigh, le premier, décrivit le vol de gradient en 1883 dans la revue scientifique britannique Nature. Pour expliquer le vol de l’albatros, Lord Rayleigh imagine les trois possibilités suivantes : une trajectoire de l’oiseau non horizontale, une trajectoire du vent non horizontale, une vitesse non uniforme de ce dernier. L’albatros pratique ce que l’on appelle le vol de gradient ( Dynamic soaring) pour gagner de l’énergie en traversant de manière répétitive la limite entre deux masses d’air ayant des vitesses distinctes. Ainsi l’albatros dessine-t-il des boucles géantes en forme de S, ce que le planeur reproduit également dans certains de ses vols ! Mais comme le prévoyait Lord Rayleigh, il est probable qu’il faut également tenir compte de la vitesse du vent. Quoiqu’il en soit, la nature est formidable, et l’homme ne perd rien à l’imiter !
Vrai ou Faux ?
dimanche, janvier 19th, 2014De même que deux pommes et deux oranges ne donnent pas quatre pommes/oranges, mais bien quatre fruits, de même ne peut-on les comparer deux à deux. Ainsi quand deux théories aboutissent à des résultats différents alors que les tests utilisés pour chacun, sont fiables et robustes en terme de statistiques, il se peut qu’il s’agisse de différences d’ordre méthodologique. Encore faut-il en avoir conscience pour que les équipes impliqués dans les études retenues n’apparaissent pas comme des adversaires irréconciliables rouvrant des discussions que l’on pensait éteintes. C’est le cas présenté dans l’article Clocks Versus Rocks(http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38858/title/Clocks-Versus-Rocks/) où le débat est d’importance : apparition des premiers mammifères placentaires pendant ou après les derniers dinosaures à la limite K/T (crétacé/tertiaire : 65 Ma). Ce qui est fascinant c’est que la controverse qui porte sur une date aurait comme défaut la prise en compte d’une expertise basée sur un âge et non sur une classe d’âge car la logique voudrait que l’on choisisse une fenêtre temporelle, plutôt qu’un moment précis sur une échelle d’au minimum 29 Ma. Il existe un deuxième écueil, celui qui consiste à choisir de privilégier l’ancêtre commun plutôt que plusieurs quand on étudie des similitudes de caractères (homologie vs homoplasie). Si les spécialistes ne s’accordent pas, que va devenir le non spécialiste ?
Midi, sept heures, l’heure du …..
samedi, janvier 18th, 2014Sera-t-il bientôt possible d’ajouter à tous les aphorismes et bons mots publicitaires concernant la boisson un nouveau facteur, celui qui concerne l’heure de la prise d’alcool (New study reveals links between alcoholic liver disease and the circadian clock, http://news.nd.edu/news/45591-new-study-reveals-links-between-alcoholic-liver-disease-and-the-circadian-clock/). Selon cet article, il serait donc utile, voire indispensable, non seulement de tenir compte de la quantité absorbée mais aussi du moment où cette absorption a lieu en terme d’horloge circadienne. On imaginait déjà qu’une cirrhose due à du whisky devait être plus onéreuse qu’une cirrhose due à un vin ordinaire. On savait également qu’une l’aldéhyde déshydrogénase modifiée, était responsable d’une altération du métabolisme de l’alcool. On envisage aujourd’hui qu’il existe un rapport entre l’horloge au niveau des cellules hépatiques et la prise d’alcool. Tout n’est pourtant pas clair : 1° ) cette horloge hépatique ne correspondrait pas à l’horloge cérébrale, 2°) : de l’alcool ou de la stéatose, on ne sait pas quel est le primum movens, 3° ) la souris n’étant pas connue pour ses penchants pour la dive bouteille, l’analogie peut-elle être menée jusqu’à son terme !
La coévolution
jeudi, janvier 16th, 2014En 1964 PAUL R. EHRLICH et PETERH. RAVEN font paraître un article sur la coévolution (BUTTERFLIES AND PLANTS: A STUDY IN COEVOLUTION, http://www.esf.edu/efb/parry/Insect%20Ecology%20Reading/Ehrlich_Raven_1964.pdf), nouveau concept qui considère l’évolution conjointe d’au moins deux types différents d’organismes. De telles interactions se traduisent par des échanges plus ou moins prononcés de l’information génétique. Le phénomène le mieux connu ou le plus spectaculaire concerne certainement la pollinisation des orchidées. Existe-t-il un intérêt quelconque à prouver l’existence de coévolutions inter espèces, en particulier entre l’homme et certains des germes avec lesquels il cohabite ? La réponse semble bien être positive en ce qui concerne l’H. Pylori, présent probablement chez la moitié de la population humaine (au niveau de l’estomac). Redécouvert par Warren et Marshall, il fut reconnu responsable de la plupart des ulcères gastriques. Cette découverte leur valut du reste le prix Nobel de Médecine et Physiologie en 2005. Aujourd’hui ce que montre les auteurs de l’article Human Pathogen Coevolution (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38845/title/Human-Pathogen-Coevolution/)c’est que la coévolution germe/patient se traduit par une virulence moindre quand on prend en compte la communauté d’ascendance. Même si des études ultérieures démontrent la participation d’autres facteurs, la coévolution, facteur important de la biodiversité, démontre une fois encore que le vivant, est loin d’être isolé et qu’il devra au contraire encore longtemps continuer à supporter son voisin et locataire !
Un pas en avant
mercredi, janvier 15th, 2014
Toujours dans la série, on n’avancera qu’en regardant derrière soi, voici que se profile le requin éléphant, Callorhinchus milii (Why sharks have no bones, http://www.nature.com/news/why-sharks-have-no-bones-1.14487, Elephant shark genome provides unique insights into gnathostome evolution, http://www.nature.com/nature/journal/v505/n7482/full/nature12826.html?WT.ec_id=NATURE-20140109) ! Peu agressif envers l’homme ce qui serait plutôt une qualité pour ce dernier, cet animal est au contraire particulièrement intéressant dans la mesure où il appartient au sous ordre des chimères ou chimériformes (Chimaeriformes) et à l’ordre des poissons cartilagineux vivant dans les abysses. Malgré son qualificatif, du à un appendice pouvant évoquer une trompe, il s’agit d’un animal de petite taille mais promis à un grand avenir de part son passé : évolution d’une très grande lenteur, petit génome, squelette cartilagineux, système immunitaire incomplet. Grâce à toutes ses qualités, il devrait servir de référence en terme de génomique comparative. L’absence de transformation du tissu cartilagineux en tissu osseux, l’absence de cellules T auxiliaires vont lui permettre de servir à répondre à la question : comment en est-on arrivé là !
C’était comment avant ?
dimanche, janvier 12th, 2014Plus n’est besoin de les imaginer, fossiles humains ou animaux peuvent être reconstruits en 3D, et colorisés comme les vieux films qui avaient besoin d’être restaurés pour être de nouveau regardés (Stonehenge Man: not just a pretty face, http://www.newscientist.com/article/dn24811?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0109-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.Us8XcdLuKSo, Pigments Unearthed, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38794/title/Ancient-Pigments-Unearthed/). Bien que l’interprétation des cercles de pierres du site de Stonehenge soit très loin d’avoir été apportée depuis Diodore de Sicile (1° siècle avant JC), le lieu reste, en dehors des touristes, celui du rassemblement des adeptes du néodruidisme. Aujourd’hui il se pourrait que ceux qui s’y retrouvent encore soient plus tentés d’inhumer cet ancêtre du néolithique que de matérialiser son visage. Par contre coloriser des fossiles semble plus captivant puisque s’ouvre alors le chapitre du/des rôles de la mélanine. Même s’il n’existe pas de différence réelle entre ces deux démarches puisque l’une comme l’autre s’appuient sur l’utilisation de techniques devenues presque routinières, il existe une différence fondamentale puisque le premier exemple est abouti et donc ne pose plus vraiment de questions alors que le seconde est matière à de nouveaux questionnements. Dans une histoire on aime bien connaître la suite.