Archive for février, 2015

Une impossible mesure

jeudi, février 26th, 2015

imageriemedicaleLes techniques d’imagerie du corps humain vont se succédant et se complétant de telle sorte que l’une ne disparait jamais au profit d’une seule autre. Néamoins il en est une qui fait rêver tous ceux qui ne l’utilisent pas, à tel point même qu’on serait tenté de lui prêter des qualités qu’elle ne possède peut-être pas. L’Imagerie par Résonnace Magnétique (IRM) puisque c’est d’elle dont il s’agit, est en train de devenir l’appareillage de référence dans la mesure de la douleur. S’il s’agit là d’un sujet éminemment médical, son domaine en est néanmoins étendu, puisqu’il couvre également celui du législateur, du juge, et de l’éthique. Si l’on prête beaucoup plus attention à la douleur aujourd’hui qu’hier, si l’on n’est pas forcement adepte du “tu enfanteras de la douleur”, ou de la rédemption dans les mêmes conditions, il n’en reste pas moins vrai qu’il n’est pas toujours facile de savoir quoi faire devant celui qui se plaint, d’où l’Idée de mesurer la douleur. Si de petites reglettes de mesure ont fait leur apparition et sont déjà utilisées,  on sent combien il serait préférable d’obtenir une mesure qui reflète l’objectivité et élimine la subjectivité. Et c’est là où intervient l’IRM en majesté, (A sore thing, http://www.nature.com/news/a-sore-thing-1.16975?WT.ec_id=NATURE-20150226, Neuroscience in court: The painful truth, http://www.nature.com/news/neuroscience-in-court-the-painful-truth-1.16985). Ces deux articles sont à lire avec attention, le second complétant le premier surtout en ce qui concerne l’importance d’une attitude circonspecte devant des résultats non publiés, des échantillons insuffisants. Et même si l’on pense qu’une image obtenue fait fi de l’environnement psychologique du sujet, on a pu démontrer qu’il n’en est rien. Que la société sache attendre et ne veuille pas aller plus vite que les violons en l’occurence les spécialistes des neurosciencces.

Sexe et société

mardi, février 24th, 2015

afiay965off6mwvPour ne parler que de la population chrétienne, dés le Moyen Age, toute déclaration de naissance s’accompagnait nécessairement de celle du sexe anatomique comme en témoignent d’abord les registres paroissiaux, puis les registres d’état civil, qui précisent que l’enfant a réellement été présenté par son père. Ainsi très tôt et pour longtemps le sexe anatomique a-t-il été le sexe sociétal régit sous un régime binaire : mâle/femelle. Pourtant sexe anatomique et sexe sociétal pouvaient sembler ne pas concorder, Sodome et Lesbos en témoignent plus élégamment que ne le fait le terme d’inverti. Puis ce fut à la théorie du genre de venir bousculer les idées précédentes, dont on peut dire pour certaines qu’il s’agit d’idées recues. Aujourd’hui tout s’explique, mais rien n’est moins simple (Sex redefined, http://www.nature.com/news/sex-redefined-1.16943?WT.ec_id=NATURE-20150219) et les idées sur le sexe s’entrechoquent car les gonades ne sont pas les seuls déterminants et le sexe (anatomique/génétique), peut subir différents types de variations dites modérées ou subtiles. Comme elles peuvent intervenir dans l’un et l’autre des deux cas, les désordres sont obligatoirement multiples, facilement accessibles ou de découverte plus ou moins tardive. Le syndrome de Turner est connu depuis 1938 , d’autres sont à découvrir probablement en grande partie en fonction des consultations ! D’où le retour à l’importance de la détermination du sexe au sein d’une société qui veut expliquer mais ne comprend pas toujours qu’un système peut n’être pas binaire et qu’il n’existe pas d’autre solution que de l’accepter !

Quel avenir pour la science fiction ?

vendredi, février 20th, 2015

1_16936Descartes, La Mettrie, même combat, mais surtout une façon pas si éloignée d’appréhender l’homme aujourd’hui dans l’espoir de savoir lui venir au mieux en aide. Si l’éthique est venue s’interposer entre le chercheur et son sujet pour éviter que ce dernier ne devienne objet, l’idée maitresse reste bien qu’il faut s’adresser à un système aussi proche que possible de ce que l’on tente d’étudier. La technique aidant, il n’est plus impossible de fabriquer des modèles réduits d’organes humains à partir desquels il n’est plus impossible de pratiquer tout type de réparation requise par tout type d’effet délétère obtenu par tout type d’apprenti sorcier (Biodefence researchers seek ‘Homo chippiens‘, http://www.nature.com/news/biodefence-researchers-seek-homo-chippiens-1.16936?WT.ec_id=NATURE-20150219). Ainsi “l’homo chippiens“, pourrait-il prendre place dans le genre homo, après l’homo sapiens. Aujourd’hui encore fractionné il ne remplira totalement sa fonction que lorsque tous les modèles réduits pourront être reliés en réseaux eux-mêmes interconnectés pour se rapprocher le plus possible de ce que des siècles d’une évolution “naturelle” ont mis en place. La grande question reste toujours de savoir si la Technique est indispensable pour nourrir le Progrès et nombreux sont ceux qui craignent tout de cette association qu’ils auraient plutôt tendance à qualifier de diabolique tel Fukuyama dans la “Fin de l’Homme”. Pourtant la créature de Frankestein a peut-être moins de beaux jours devant elle qu’elle n’en a eu !

Comic strip ….

dimanche, février 15th, 2015

shebanAucune parole dépourvue de sens dans les chansons de Serge Gainsbourg comme en témoignent les suivantes : ” Viens petite fille dans mon comic strip, Viens faire des bulles, viens faire des WIP ! Des CLIP ! CRAP ! des BANG ! des VLOP et des ZIP ! SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZZZZ ! Emmanuel Virot et Alexandre Ponomarenko viennent de se pencher sérieusement sur la question (Snap, Crackle, Pop !, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42152/title/Snap–Crackle–Pop-/,Popcorn: critical temperature, jump and sound, http://rsif.royalsocietypublishing.org/content/12/104/20141247). Si le le lecteur ne saisit pas immédiatement l’universalité de la question, qu’il ait la bonté de se référer non seulement à la conduite du pop corn quand on le chauffe, mais encore au phénomène d’explosion des plantes à fleur et enfin à l’activité musculaire animale. Il ne s’agit pas d’une plaisanterie comme on a l’habitude d’en faire à propos de l’école Polytechnique, la description qui comporte deux étapes : une fracture suivie d’un saut, est on ne peut plus sérieuse. Ne fait-elle pas appel à trois domaines de la science : thermodynamique, biomécanique et acoustique !

La Réalité à l’épreuve du Romantisme !

vendredi, février 13th, 2015

943726-extrait-de-cendrillon-de-walt-disney-637x0-1Quand peut-on invoquer l’inexactitude, quand peut-on invoquer l’interprétation ? L’article,  And the winner is: not science (http://www.nature.com/news/and-the-winner-is-not-science-1.16899?WT.ec_id=NATURE-20150212) pose la question. La mise en image/en texte de la vie d’un individu, l’enchaînement de faits qui lui sont propres, le déroulement d’une vie vers son aboutissement peuvent-ils être rendus tels des faits bruts en faisant abstraction non seulement du prisme de celui qui met en image mais encore du temps qui s’est écoulé dans le même sens ? Il est néanmoins un résultat patent, c’est de porter à la connaissance du plus grand nombre, des faits scientifiques avec leurs auteurs encore inconnus jusqu’alors. De la même façon que la suite Jazz n°2, valse n°2 de Dimitri Chostakovitch a réellement atteint un sommet d’écoutes après avoir été choisie comme bande publicitaire d’une banque, de même n’est-il pas nécessairement réductible de parler de Turing ou de Hawkins encore que le second ait atteint déjà une certaine notoriété du faite de son état de santé, ce qui en soit devrait plutôt être considéré comme réducteur ! Les studios Walt Disney ont introduit de nombreuses distorsions dans les textes qu’ils ont portés à l’écran, aussi bien en ce qui concerne les contes de fées en provenance de la vieille Europe que de la mythologie grecque. Pourtant les uns comme les autres ont été offerts comme un cadeau enchanté à des millions d’enfants. Donc, quels sont les rapports qu’entretiennent inexactitude et interprétation, la question reste posée ? S’il est certain qu’une parfaite adéquation entre la réalité et l’expression qui en est faite ne peut être obtenue, faut-il pour autant se priver d’une parcelle de connaissance ?

Anthropocentrisme, quitte ce corps !

samedi, février 7th, 2015

marisha-s-4-seeminly-ecstatic-extremophiles3_copySi les théories se sont succédées en passant du géocentrisme à l’héliocentrisme, et si l’anthropocentrisme a été reconnu comme l’erreur comment ce fait-il que l’on ait fabriqué ce terme d’extrêmophile ( The Energy of Life, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/41990/title/The-Energy-of-Life/) ? On doit se poser la question, car si les conditions dans lesquelles vivent certains organismes ne sont pas habituelles, il n’en reste pas moins vrai qu’elles peuvent être qualifiée de normales pour les dits organismes. Le défi commun à tous les organismes vivants concerne la production d’énergie, celle ci pouvant être obtenu aussi bien à moindre coût qu’à un coût particulièrement élevé mais toujours dans un seul but, celui de la survie. Ainsi les stratégies qu’a suivies  la nature peuvent-elles être des modèles tant que l’homme restera à la recherche des origines de la vie. Néanmoins comme il parait évident que ce sont les conditions dans lesquelles vivent l’homme et les espèces connues qui servent de référence à la normalité, deux questions rémanentes s’imposent : qu’est-ce que la normalité, et comment se fait-il que l’anthropocentrisme reste si vivace au XXI° siècle ? En ce qui concerne la normalité, une définition unique et univoque reste une gageure et c’est sans doute la raison pour laquelle il semble bien exister autant de définitions que de domaines (cf Canguilhem : Le normal et le pathologique). Pourtant il n’est pas interdit de penser que l’on puisse y arriver en se mettant d’accord sur un certain nombre de critères. Par contre en ce qui concerne l’anthropocentrisme, on voit bien que les progrès sont lents à venir et que l’homme se considère toujours comme le centre du monde, ce qui limite grandement sa vision !

Dernière nouvelle (Nitrogen-Fixing Bacterium Could Cut Biofuel Costs (http://www.labmanager.com/news/2015/02/nitrogen-fixing-bacterium-could-cut-biofuel-costs?fw1pk=2#.VNY8g105BYc), dans le cadre ci-dessus, le Zymomonas mobilis, pourrait aider l’homme en diminuant les coûts et le gaspillage dans le domaine de la production d’un biocarburant. Pas si extrême en fin de compte !

 

Orpailleur du ciel et lois mathématiques !

mardi, février 3rd, 2015

eso-3080633-jpg_2696565_652x284Kant disait qu’il y a dans le monde “… deux choses qui ne cesseront jamais de susciter l’admiration et le respect de l’homme : la loi morale et le ciel étoilé au dessus de notre tête …”, selon Mendeleïev ” … nous devons y ajouter un troisième sujet, la nature  des individualités élémentaires que nous avons découvertes partout autour de nous …” A l’instar des anciens on ne peut que s’exclamer encore et toujours mirabile visu, quand on sait que la découverte de Neptune au même titre que la découverte d’éléments chimiques, alors encore inconnus, reposaient sur un pur raisonnement lui même adossé à la robustesse de lois mathématiques : lois de Kepler pour Neptune, relations entre les poids atomiques d’éléments analogues permettant de combler les vides du tableau de la classification périodique. Aujourd’hui il existe toujours des “orpailleurs” de planètes à la recherche des origines de la vie sur Terre (Ancient planets are almost as old as the universe, http://www.newscientist.com/article/dn26856?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0129-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VM5MrF05BYc). Les télescopes et planètes ont pour nom Kepler, mais Tycho Brahe  ne serait pas vraiment déplacé ! Si les lois, décriées par les uns dans le domaine de la société, mais indispensables pour les autres dans les domaines scientifiques, sont et resteront un champ de discussions à l’infini, elles le sont aussi pas leur beauté formelle comme le soulignait Bertrand Russell “.. Les mathématiques, bien comprises, possèdent non seulement la vérité mais aussi une beauté suprême, une beauté froide et austère comme la sculpture elle même … ” Cette beauté pure que l’on retrouve dans l’ordre du cosmos et telle qu’elle se manifeste depuis toujours dans l’observation céleste !