Archive for mars, 2015

A quoi ça tient ?

mardi, mars 31st, 2015

Le-cerveau-dans-la-guerre-des-sexesIl ne s’agit pas ici d’envisager l’humanité de l’homme, ni de savoir si l’on naît homme ou femme ou si on le devient, si la parité est devenue une affaire qui dépasse les frontières de l’hexagone, enfin tous ces sujets plus importants les uns que les autres, même s’ils se situent dans des registres différents. Il s’agit tout simplement (si l’on peut dire !) de la programmation des conduites sexuelles femelles  au niveau cérébral. Les féministes inconditionnelles ne seront  pas heureuses de savoir que féminin reste l’expression d’une absence. Ici,  au niveau cérébral chez la souris,  il s’agit d’une répression des gènes liés au sexe male par un processus de méthylation de l’ADN (Female Brain Maintained by Methylation, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42555/title/Female-Brain-Maintained-by-Methylation/). Pourtant il ne s’agirait pas d’un défaut de signaux en rapport avec l’absence des hormones ovariennes, mais d’un phénomène actif de répression, ce qui est totalement différent d’un phénomène passif du à un manque. Par ailleurs cette méthylation s’avère ne pas être un processus limité dans le temps puisqu’elle doit se poursuivre pour que cet état se maintienne. Les hormones mâles indispensables interviennent à une période critique, limitée dans le temps tandis que la méthylation doit être continue chez la femelle. Il faudra également tester une autre hypothèse, à savoir que les hormones males pourraient agir en diminuant cette indispensable méthylation. Ce n’est pas encore avec ces nouvelles questions  que se terminera la guerre des sexes !

Les plans sur le papier étaient fort beaux …..

vendredi, mars 27th, 2015

web_6-Neuromorphic_Heidelberg--469x239“Le Human Brain Project est bel et bien retenu par l’Union européenne dans son concours au milliard d’euros de subvention sur dix ans. Le projet de l’EPFL veut d’ores et déjà ratisser plus large, vers les Etats-Unis et le Moyen-Orient” dossier de presse du 7 octobre 2013 (http://www.letemps.ch/dossiers/dossiers_2012/2012_flagships/). Aujourd’hui, rien ne va plus (Rethinking the brain, http://www.nature.com/news/rethinking-the-brain-1.17168?WT.ec_id=NATURE-20150326), la rébellion s’affirme par le biais d’une lettre ouverte ((www.neurofuture.eu), forme accessible à tous et à chacun, aux spécialistes et aux non spécialistes, enfin à tous ceux qui, parce qu’ils s’intéressent au fonctionnement du cerveau, n’ont plus qu’une envie, “modéliser le cerveau à partir de super ordinateurs”. Malheureusement, les plans sur le papier étaient fort beaux, mais il semble bien que le ver soit dans le fruit, puisque tout projet requiert une tête et que celle en question, ait voulu être /ait décidé d’être la seule qui devrait dépasser de toutes les autres têtes pensantes qui avaient pu se croire associées à condition d’accepter sans discussion, voire même de ne pas tout comprendre du projet lui-même. Il se pourrait aussi que se soient fait jour des conflits d’intérêts de telle sorte que ce projet montre/démontre en première intention, combien les intentions humaines peuvent être dévoyées ! Sera-ce l’arrêt du dit projet ou va-t-il être possible de dépasser/surpasser ces mauvaises idées pour accéder à la connaisssance de cheminements neuronaux que l’on aimerait exemplaires !

 

 

Il faudrait toujours essayer de se poser les bonnes questions …

dimanche, mars 22nd, 2015

leadership-developmentEt l’analyse  A clean, green science machine (http://www.nature.com/news/a-clean-green-science-machine-1.17125?WT.ec_id=NATURE-20150319) de l’article Towards a culture of low-carbon research for the 21st Century (see go.nature.com/zdzitd) en serait plutôt un bon exemple ! Si l’article de référence peut sembler un peu long, il n’en mérite pas moins d’en éplucher les différentes têtes de chapitre (on pourra les lire séparément et chacune plus tard avec une grande attention ) ce qui permettrait de s’arrêter (par exemple) sur : Benefits and consequences of travel for the advancement of research et le tableau s’y rapportant, ou bien sur la figure 2 qui indique les différentes motivations évoquées dans le choix du voyage en avion, ou bien encore sur la figure 3 qui rapportent ce qui pourrait motiver une alternative à ce mode de transport. Il s’agit en fait d’un problème que l’on peut résumer par le choix qui doit être fait entre ces deux expressions : “faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais” que l’on opposera “à dire ce que l’on pense et faire ce que l’on dit”. Il est certain que l’implication de la pollution due aux séminaires organisés dans des contrées lointaines en avion pour tous, ne représente pas la moitié de la pollution totale due à l’activité humaine. Il est également certain que l’exemplarité n’a jamais été reconnue comme un moyen efficace de persuasion ! Pourtant d’une part, la suppression de plusieurs facteurs reconnus comme impliqués dans la survenue d’un phénomène pourrait se traduire par un certain degré d’amélioration du dit phénomène. Tandis que d’autre part, mettre ses actions en accord avec ses recommandations pour autrui pourrait sembler éthiquement satisfaisant. D’où il s’en suit que ces articles ne sont pas dénués d’un certain intérêt !

Quel remède ?

vendredi, mars 20th, 2015

diderot d'alembert 011Depuis que les revues scientifiques existent avec comme cause et/ou conséquence que des travaux leur sont proposées, il en est qui sont refusés et il s’ensuit donc (également depuis toujours) deux possibilités : se retirer vs persévérer, d’où l’expression bien connue ” Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ” (Boileau, 1674). Il semble qu’aujourd’hui certains découvrent cette vérité et trouvent indispensable de donner les directives qu’il faut suivre pour transformer une déception en une satisfaction (Riding Out Rejection, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42261/title/Riding-Out-Rejection/) ! On peut se poser la question de savoir s’il existe encore quelques individus sourds aux recommandations listées ! En existe-t-il encore un qui ne suive les directives rapportées alors même qu’il ne les aurait pas lues ? Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une méthode pédagogique d’enseignement à l’usage de celui qui ayant cherché veut faire connaître (et non pas se faire connaître !) en le publiant, ce qu’il a cru trouver ! Ainsi pour aller plus vite, on peut choisir entre abandonner la méthode d’apprentissage basée sur l’essai/erreur pour suivre un mode d’emploi, comme lorsque l’on découvre un mouvel appareil avec son descriptif, ou bien, nouvelle méthode, envoyer son texte à une peer revew, entendez à des chercheurs appartenant au même domaine que celui qui propose le texte et qui sont donc à même de donner rapidement un avis compétent pour une publication à venir.  Mais une fois la publication acceptée puis couchée sur la papier, l’auteur n’en n’a pas terminé. Il reste une dernière étape à ce parcours du combattant, étape à laquelle il sera confronté à son corps défendant  : le plagiat !!!! (BEST PRACTICES FOR AVOIDING PLAGIARISM (https://www.aje.com/assets/docs/pdf_-_in_your_own_words_-_best_practices_for_avoiding_plagarism.pdf?&utm_source=American+Journal+Experts+List&utm_campaign=Broken_Download_Plagiarism3_5_2015&utm_medium=email&utm_source=AJE+Plagiarism+White+Paper&utm_campaign=fc048816e7-Broken_Download_Plagiarism3_5_2015&utm_medium=email&utm_term=0_e7f4a1c126-fc048816e7-232405009). Et il s’agit là de bien pire, car l’imagination du pirate ne connaît plus de limite, aidé qu’il est par la technique. Aussi, si le premier article cité n’emporte pas la conviction, le second par contre mérite d’être lu avec beaucoup plus d’attention !

Un caméléon, ça trompe …

mercredi, mars 18th, 2015

_50908978_owl_camouflageAlors que les chercheurs sont en passe de comprendre les mécanismes qui permettent au caméléon de modifier ses couleurs (How Chameleons Change Colors, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42396/title/How-Chameleons-Change-Colors/), dans le même temps, d’autres chercheurs mettent au point un matériau textile ayant la qualité de changer de couleur (Chameleon Skin Mimic, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42455/title/Chameleon-Skin-Mimic/). Et il semble bien que dans l’une comme dans l’autre de ces deux études le processus en cause soit comparable. Pas plus dans un cas que dans l’autre le changement ne repose sur la quantité de pigments mais chez le caméléon sur des différences de position relative de micro canaux et dans le cas du textile sur une modification de la surface pour jouer avec les interactions entre les ondes lumineuses. Si le caméléon utilise cette capacité pour se fondre dans la nature, il s’en sert également pour exprimer ses émotions. L’homme qui a besoin de se fondre dans la nature, pour des raisons plus ou moins avouables, aura la possibilité de le faire plus rapidement, pour ce qui est de ses émotions, voudra-t-il se servir de cette option ? Quoiqu’il en soit, il n’existe qu’un seul modèle, la nature dont l’homme sera toujours le fidèle imitateur !

Proposition n’est pas solution

vendredi, mars 13th, 2015

L-autoportrait-telephone-ou-le-bon-narcissisme_referenceSi le narcisse (nom vernaculaire : jonquille) est une jolie fleur fragile, préférant plutôt les sols humides, sa référence mythologique est complexe et plus ou moins différente selon les auteurs. Il existe néanmoins des récits plus rapportés que d’autres.  Narcisse serait le fruit du viol de sa mère, Liriopé, il est aimé d’Echo qui ne peut lui exprimer son amour tandis que lui-même est sujet/objet de son propre amour. La situation a donc toutes raisons de conduire à des troubles relationnels. Freud distingue un narcissisme primaire d’un narcissisme secondaire, mais dans les deux cas il considère l’investissement libidinal envers soi et envers autrui, aussi l’environnement prêté à Narcisse se situe-t-il parfaitement dans cette optique. Ce sur quoi porte l’interrogation, depuis Freud essentiellement, concerne le cheminement qui aboutit à cet état et en particulier l’implication de la conduite parentale : trop vs pas assez !  C’est le sujet de l’article,  Too much praise may make kids narcissisticOrigins of narcissism in children (http://www.newscientist.com/article/dn27108?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0312-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VQKdJV1FBYc,  Journal reference: Proceedings of the National Academy of Sciences, DOI: 10.1073/pnas.1420870112). Il est difficile de conclure après lecture, mais on peut se poser la question de savoir s’il existe réellement des tests adaptés, fiables et reproductibles pour la mesure de l’état narcissique et la façon quantifier sa survenue ? C’est aussi une occasion de discuter à l’infini sur deux propositions apparemment contraire, mais qui pourrait s’ y rapporter  : selon Tirésias,  Narcisse pouvait vivre très vieux à condition de ne pas se connaître, à mettre en compétition avec la fameuse inscription à l’entrée du temple  de Delphes  : ” connais toi toi-même “.  Mais attention, le devin Tirésias était aveugle !

Fashion victim d’un autre type

lundi, mars 9th, 2015

desimpossibles_190Une robe qui fâche, qui est redirigée, qui fait parler ….. Le 6 mars, à l’occasion de la journée de la femme,  l’Armée du Salut détourne pour son propre compte, la robe qui rend fou ! Qualifiée de “robe infernale“, la dite robe a en effet rendu fou les réseaux sociaux au travers desquels les internautes se déchaînent. Deux populations s’opposent sur la perception visuelle de sa couleur (Le #DressGate, la robe qui rend le net fou, http://www.lepoint.fr/insolite/le-dressgate-la-robe-qui-rend-le-net-fou-27-02-2015-1908524_48.php) : pour l’une la robe est noir et bleu, pour l’autre elle est blanc et or ! Alors la question est la suivante: pourquoi n’existe-t-il pas une seule réponse (What colour is the dress? Here’s why we disagree, http://www.newscientist.com/article/dn27048?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0305-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VP26Z105BYf) ? Les expériences proposées montrent que le fait de prendre ou non en compte l’environnement lumineux de l’objet va changer la perception de la couleur, dans la mesure où le cerveau “redresse”  la vérité de la couleur pour en faire le sensible en l’incluant dans un ensemble où l’objet sera perçu comme compatible avec cet environnement. Autre “anomalie”  lorsque l’observateur est averti de la couleur réelle, il lui est difficile voir impossible s’il l’a vue différemment de modifier sa perception pour la rétablir dans sa vérité  ! Comme quoi, il se confirme que le sensible n’est pas une expérience brute, ce que tout bon artiste peintre sait parfaitement  !

La vieillesse est un naufrage

dimanche, mars 8th, 2015

Portrait_of_Dorian_Grey_by_LunasilenteApparemment Charles de Gaulle était d’accord avec Chateaubriand quand il se reportait  aux actions d’un Pétain vieillissant qui avait mené la France vers le naufrage. La gériatrie branche de la gérontologie rappelle également que le Géronte de Molière n’est pas un modèle à suivre, tant et si bien qu’il semble exister une adéquation inéluctable entre le vieillissement et le déclin des facultés. Alors que vieillir pourrait être synonyme de  l’acquisition de connaissances, on ne voit plus dans cet état que ce que le corps en montre, à savoir ce qu’il n’est plus. Si l’on s’extasie toujours devant le chêne centenaire, la beauté de celui qui atteint enfin cet âge s’est effacée à une vitesse proportionnelle à celle de la montée en puissance d’une cosmétologie mensongère. Mais si l’on veut lutter contre cette senescence programmée pour finir par mourir en bonne santé, il est indispensable d’en connaître les mécanismes à l’œuvre. Aussi une revue complète dédiée à ce sujet n’est-elle pas de trop ! (How We Age, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42280/title/How-We-Age/, The Scientist, http://www.omagdigital.com/publication/?i=248289). Qu’il s’agisse d’un processus multifactoriel relève d’une évidence comparable à celle qu’énonce Lina Lamont, dans le film Chantons sous la pluie “Tout le monde parle, c’est une évidence”. Reste à colliger les dits facteurs et surtout à les faire jouer ensemble selon l’ordre que la nature suit sans état d’âme. En attendant que tous ces facteurs soient parfaitement dénombrés, en attendant que l’on sache les faire jouer ensemble, rien n’interdit d’essayer de  retarder  l’échéance fatale dans les meilleures conditions qui soient (Age-Old Questions, http://www.the-scientist.com//?, Nourishing the Aging Brain, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42273/title/Nourishing-the-Aging-Brain/) pour  pouvoir dire selon Woody Allen ” … l’éternité c’est long surtout vers la fin …”

Le moi et les bottes de sept lieux

mardi, mars 3rd, 2015

gymnast-248x300Des chaussures magiques il en est question dans les Contes de ma mère l’Oye (1697, Charles Perrault) : le Petit Poucet les vole à l’ogre et  le Chat Botté s’en sert pour aider le troisième fils du meunier. Cendrillon qui ne fut pas la première (elle aurait une ancêtre grecque !), doit beaucoup à sa sandale de verre (vair ?) et plus récemment (2003) c’est  Franny qui se déplace dans le temps et dans l’espace grâce à ses souliers magiques. A l’évidence la chaussure est un objet chargé de sens depuis Hermès et ses sandales ailées. Aujourd’hui la démonstration est faite qu’elles peuvent être partie prenante dans la sensation de bien ou de mal être que l’individu perçoit à partir de son corps (Magic shoes: How to hear yourself instantly happy, http://www.newscientist.com/article/dn26524-magic-shoes-how-to-hear-yourself-instantly-happy.html?full=true#.VPWppl05BYc). Mais ce qui est nouveau dans cette étude qui se situe dans le domaine de la proprioception, c’est qu’elle dépasse le cadre de la pure somesthésie pour tenir compte des autres sens que la physiologie reconnaît aux êtres vivants et en particulier à l’audition qu’il ne convient pas de négliger. Ainsi pour ceux qui jouissent normalement de leurs cinq sens, il n’existe pas de sensation brute. Le sensible cher à Aristote est complexe !  Le monde extérieur est construit à partir de toutes ses sensations que le cerveau traite de concert, car toute construction nécessite différents matériaux indispensables à la cohésion de l’édifice.   Ceci étant, il n’en reste pas moins vrai que se sentir bien dans ses baskets ne sera jamais une publicité mensongère !

La tête de l’autre

dimanche, mars 1st, 2015

100px-Platon_AristoteLa tête des autres, c’était au théâtre de l’Atelier en 1952, Marcel Aymé avait choisi le monde de la justice pour y parler de justice et le public dubitatif se demandait, tout en applaudissant, si le trait pouvait être forcé.  Aujourd’hui le public, tout aussi dubitatif  (voire plus) se demande si l’annonce ne pourrait pas être quelque peu forcée (First human head transplant could happen in two years, http://www.newscientist.com/article/mg22530103.700?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0226-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VPLe7105BYc), et ce d’autant plus qu’il ne faudrait attendre que deux ans pour passer à la réalisation pratique de l’évènement sus nommé. Mais l’accord ne semble pas être fait sur deux points : la faisabilité de l’intervention, et la question éthique consubstantielle à l’acte lui-même . On peut donc se poser les deux questions suivantes : faut-il commencer par résoudre les problèmes techniques de l’intervention, ou bien choisir de traiter le versant éthique, en sachant qu’une certaine réponse à la seconde de ces questions entrainerait nécessairement l’abandon de la première ? Quelle doit être la position des chercheurs ? Ou encore, l’éthique doit-elle précéder toute avancée technique ? Si c’est  la technique qui a permis à Icare de voler, elle fut aussi la cause de sa chute. Et pourtant les essais sur l’homme sont anciens, dont le plus rapporté, peut-être, celui de Pasteur sur le petit Joseph Meister. Aujourd’hui le sujet est d’autant plus délicat, qu’est venu se greffer un certain principe de précaution qui, pour certains, aurait tendance à occulter la recherche d’une éthique de l’action. Donc,  pour ne pas conclure,   Si Paris était tout petit…, Si la bouteille était très grande…