Si le narcisse (nom vernaculaire : jonquille) est une jolie fleur fragile, préférant plutôt les sols humides, sa référence mythologique est complexe et plus ou moins différente selon les auteurs. Il existe néanmoins des récits plus rapportés que d’autres. Narcisse serait le fruit du viol de sa mère, Liriopé, il est aimé d’Echo qui ne peut lui exprimer son amour tandis que lui-même est sujet/objet de son propre amour. La situation a donc toutes raisons de conduire à des troubles relationnels. Freud distingue un narcissisme primaire d’un narcissisme secondaire, mais dans les deux cas il considère l’investissement libidinal envers soi et envers autrui, aussi l’environnement prêté à Narcisse se situe-t-il parfaitement dans cette optique. Ce sur quoi porte l’interrogation, depuis Freud essentiellement, concerne le cheminement qui aboutit à cet état et en particulier l’implication de la conduite parentale : trop vs pas assez ! C’est le sujet de l’article, Too much praise may make kids narcissisticOrigins of narcissism in children (http://www.newscientist.com/article/dn27108?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0312-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VQKdJV1FBYc, Journal reference: Proceedings of the National Academy of Sciences, DOI: 10.1073/pnas.1420870112). Il est difficile de conclure après lecture, mais on peut se poser la question de savoir s’il existe réellement des tests adaptés, fiables et reproductibles pour la mesure de l’état narcissique et la façon quantifier sa survenue ? C’est aussi une occasion de discuter à l’infini sur deux propositions apparemment contraire, mais qui pourrait s’ y rapporter : selon Tirésias, Narcisse pouvait vivre très vieux à condition de ne pas se connaître, à mettre en compétition avec la fameuse inscription à l’entrée du temple de Delphes : ” connais toi toi-même “. Mais attention, le devin Tirésias était aveugle !
Tags: narcissisme