Archive for novembre, 2016

Souhaitable, pas souhaitable ?

lundi, novembre 28th, 2016

48715009-brain-activity-while-reading-books-light-up-the-mind-of-children-in-early-childhood-educationCe qui est devenu facile : étudier le métabolisme cérébral : les plus récentes des explorations fonctionnelles en sont parfaitement capables.

Ce qui reste objet de convoitise : établir des relations valides entre activité cérébrale et conscience.

Car attention il s’agit là d’un secret encore très bien gardé ! Et qui dit secret sous entend nécessairement curiosité dont l’intensité ne peut que s’accroitre au fil des nouvelles techniques et qui donc ne pourra s’éteindre qu’avec la mise en évidence des preuves définitives de correspondance entre des résultats objectifs d’investigations de nature chimique, physique ou autres s’ils viennent à exister et une faculté mentale protéiforme. Ce que l’on pourrait aussi résumer (trop) simplement par l’établissement  d’une correspondance parfaite entre le monde du quantitatif et un monde du qualitatif. Le monde de la recherche s’est progressivement rendu à l’évidence qu’un phénomène n’était pas, et de loin, mono factoriel et qu’il ne suffisait pas de le démonter en pièces simples pour aboutir à l’identique en remontant tout aussi simplement les dites pièces. D’où la nouvelle approche : recenser les différentes techniques adaptées à ce que l’on recherche pour les faire jouer ensemble. Imaginer par ailleurs qu’il existe un schéma commun entre les systèmes, les uns s’inspirant des autres selon les échelles d’observation des systèmes considérés. L’idée développée par Paul L. Nunez, physicien de formation repose sur le concept dit de  “conjecture multiscalaire” sous lequel se cache ce que l’on appelait une hypothèse de travail. Non encore ni infirmée ni confirmée on fait donc l’hypothèse qu’il existe de multiples echelles d’organisation qui interfèrent les unes avec les autres créant de nouveaux systèmes dont on retrouve des exemples ailleurs que dans le fonctionnement cérébral comme par exemple dans le domaine de la société  (The New Science of Consciousness, http://www.penguinrandomhouse.com/books/546847/the-new-science-of-consciousness-by-paul-l-nunez/9781633882195/) (Can Science Crack Consciousness?, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47282/title/Can-Science-Crack-Consciousness-/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=37312980&_hsenc=p2ANqtz-_GBgsm13y4lQUbOfNUac8a0zExk_fbyZ8B9F_KIhriKv5ql4nxlisIK5RYTSF0QQEOxSGHgZ9oam7bbNEAMDzHlaFqyA&_hsmi=37312980). Cette hypothèse arrivera-t-elle à se confirmer et donc à “cracker” ce qui reste le noyau dur de la conscience ? Si ce piratage n’a pas encore abouti malgré les efforts déployés reste la question de savoir s’il est souhaitable ?

Difficile d’être simple ?

mardi, novembre 22nd, 2016

shadock-lintelligentCe que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément” il semble bien que rien ne soit plus vrai à l’heure où l’Australie (http://threeminutethesis.org/) met au point un concept, Three Minute Thesis que s’empresse de reprendre le CNRS sous le nom, suffisamment explicite de  Ma thèse en 180 secondes (http://mt180.fr/). Il s’agit donc de présenter publiquement son travail de recherche en trois minutes d’une façon à la fois concise, argumentée, et convaincante. Si cette compétition a pour but de choisir le meilleur des candidats au regard des qualités citées précédemment, l’important on aimerait dire le primordial, est plus le public que le jury puisqu’à l’inverse du second qui est spécialisé le premier est parfaitement profane. Ainsi cette manifestation s’inscrit-elle dans le sujet traité par l’article Being able to explain your work to passers-by is laudable — but not always possible (http://www.nature.com/news/being-able-to-explain-your-work-to-passers-by-is-laudable-but-not-always-possible-1.20981?WT.ec_id=NATURE-20161117&spMailingID=52782037&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1045580408&spReportId=MTA0NTU4MDQwOAS2) à la différence que son auteur introduit un léger soupçon quant à la faisabilité de l’exercice ! L’idée de parler à l’homme dans la rue est ancienne (1825) et attribuée à un français (Joseph Diaz Gergonne) ce qui n’est pas anodin quand on sait combien le peuple de France se revendique de son cartésianisme ! Mais au bout du compte, quid de l’exercice ? Alors on se plait à rêver d’une charte centrée sur la communicabilité par la compréhension d’un exposé de trois minutes sur des programmes politiques, scientifiques, sociétaux et autres … Henri Poincaré ne préconisait pas une autre attitude : le savant est un interprète, il devient le créateur d’une communauté de langage.

Réflexion à propos du vieillissement

vendredi, novembre 18th, 2016

200px-hans_baldung_009Oedipe fut  le premier à avoir répondu à cette énigme que lui posa le sphinx “Quel est l’animal qui marche le matin sur quatre pattes, à midi sur deux pattes et le soir sur trois pattes ? Depuis nombreux sont ceux qui on repris la troisième partie de la question en y ajoutant des informations  que la vulgate populaire a rendues célèbres   ” La vieillesse est un naufrage” (Chateaubriand),  ou ” Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait” (Henri Estienne). Alors qu’Oedipe n’avait introduit aucune connotation péjorative dans sa réponse, ces expressions semblent bien faire état  d’une certaine désespérance que l’augmentation de la longévité ne pas fait disparaître. C’est certainement la raison pour laquelle mourir en bonne santé pourrait sembler une meilleure option. Une autre possibilité soulevée par l’article Opinion: Aging, Just Another Disease (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47264/title/Opinion–Aging–Just-Another-Disease/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=37707742&_hsenc=p2ANqtz–EqdP7PAtVIlbNWwbrBkUONQAo2ckxc9gjQmun4Xyj_5ArJnTIQGjLzF77aBDqgABBbdsh5nUp5S7fFVygSJxDQVqRxw&_hsmi=37707742) revient à poser un regard différent sur le vieillissement si l’on considérait ce dernier comme une maladie ! Mais qui dit maladie dit remède et s’il n’est pas encore connu, rien n’interdit de tout mettre en oeuvre pour le mettre au point. D’où cette conséquence d’une clarté aveuglante : un traitement efficace est celui qui guérit la maladie, la vieillesse étant une maladie tout traitement efficace la guérira ! La question est donc réglée : l’homme a toujours été immortel ! Une précision pourtant, il est bon de lire l’article avant de conclure !

Au sujet de l’académisme

dimanche, novembre 13th, 2016

francaisanglaisFondée en 1634 et officialisée en 1635, l’Académie Française, œuvre de Richelieu, est parfaitement connue en France et hors de ses frontières. Le sociolecte des réseaux  sociaux apparu dans les années 1990 serait en passe de s’internationaliser avec l’adoption pour chacune des langues pratiquées de caractéristiques orthographiques et grammaticales spécifiques. Entre ces deux exigences, car le second en est bien une pour être compris de son groupe, il existe un large domaine où si l’on n’écrit plus comme Vaugelas on n’écrit pas encore par systèmes d’abréviation. Ainsi en est-il de l’écriture pratiquée dans les publications qui vont du journaliste au scientifique. Selon les cultures il existe des différences dans la rédaction des textes et le francophone sait bien que la rédaction en anglais suit des règles différentes de celles qu’il suit quand il écrit dans sa langue. Pour pallier à ces difficultés il existe des groupes d’Etude et de Recherche l’English for specific purposes, ESP et le Français sur objectifs spécifiques, FOS (https://asp.revues.org/2938). Le premier vient de faire paraître un article intéressant (Scientific language is becoming more informal,http://www.nature.com/news/scientific-language-is-becoming-more-informal-1.20963?WT.ec_id=NATURE-20161110&spMailingID=52729267&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1044216585&spReportId=MTA0NDIxNjU4NQS2) par la question posée : pour quelle(s) raison(s) le langage scientifique devient il plus informel ? Avec en particulier cette modification dans l’écriture anglaise qui voit l’emploi de la personnalisation prendre la place du passif. Si la réponse est la perte d’une distanciation objective pour une recherche de confiance subjective, on notera que l’anglophone qui répondait à la première description est en train de se rapprocher du francophone qui avait déjà franchi le pas depuis longtemps !

Un autre déterminisme ?

mercredi, novembre 9th, 2016

98647446_oDéterminisme : succession d’événements répondant au principe de causalité du passé et des lois de la physique. Définition à laquelle on apporte généralement la précision suivante à savoir la distinction entre un déterminisme restreint et un déterminisme universel. Dans le cas présent il s’agirait plutôt du premier que du second puisqu’il concerne celui qui régit la trajectoire d’un chercheur dont on apprécie la trajectoire scientifique (Predicting Scientific Success, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47423/title/Predicting-Scientific-Success/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=37052455&_hsenc=p2ANqtz–YE0Sf5BHnr9rswYlCjQd2gS0kToUtXkymCg49iAi0qeRWNVsJ6s2NfNxjLS5lWodRdO3Hawok5MomCvJoQBmiuflsyg&_hsmi=37052455). En fait il ne s’agit ni plus ni moins que d’un étiquetage qualitatif d’un individu au regard d’une publication qu’il a fournie à la communauté à laquelle il appartient. Plutôt que la boule de cristal, parfois soumise à certains errements, il serait en effet plus simple de suivre les conseils dispensés dans l’article sus nommé. Ainsi a-t-on mis à jour un niveau d’impact constant Q, soit à reconnaître que le bon chercheur est tout aussi bon en début qu’en fin de carrière, mais également que son meilleur article peut intervenir n’importe quand au décours de son parcours. Il semble bien dés lors d’une part qu’il soit difficile de choisir le bon cheval pour sa future équipe et d’autre part qu’il est inutile de nourrir trop d’espoir en soi !

Platon, au secours !

samedi, novembre 5th, 2016

impassedessinLe monde du sensible et le monde des idées ne sont pas propriétés exclusives de Platon, c’est ce que démontre aujourd’hui encore les reproches que l’on adresse à ceux qui se sont éloignés du premier pour le second, l’inverse étant tout aussi vrai (Twitterstorm shows why scientific evidence matters, http://www.nature.com/news/twitterstorm-shows-why-scientific-evidence-matters-1.20910?WT.ec_id=NATURE-20161103&spMailingID=52679502&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1041399035&spReportId=MTA0MTM5OTAzNQS2) ! Cette dualité n’a pas attendu aujourd’hui pour s’exprimer et Max Weber en avait fait un brillant constat  dés le début du XX° siècle quand il interpellait le scientifique et le politique. Mais il s’agit d’une divergence qui a du s’accentuer au fil des siècles conjointement aux progrès techniques car il fut un temps où l’expérimentateur était aussi celui qui conceptualisait : le XIX° en fut un exemple abouti. Il devrait donc nécessairement exister un point de rencontre entre ces deux mondes au risque de porter préjudice à l’un comme à l’autre, au regard d’une société non informée. C’est en effet cette dernière, en bout de chaîne, qui va juger sur preuve, de telle sorte que finalement la question va se poser de savoir ce qu’est une preuve ! On pourrait dire que la preuve sensible valide l’idée et qu’elle représente donc de ce fait le point de rencontre évoqué ci dessus. Et dans ces conditions, cette preuve se doit d’être exacte, vraie, aboutie, définitive …. L’histoire est là pour démontrer que ce n’est pas le cas ! Qui a parlé d’aporie ?

Mentir pour se reposer ?

jeudi, novembre 3rd, 2016

10110566-mentir-a-ses-colleguesCette boite noire qu’est le cerveau ne serait-elle en train de livrer petit à petit tous ses secrets ? Car il s’agit bien d’un organe réellement magique, doublement impliqué dans le matériel et le spirituel, chef d’un orchestre dont on ne sait pas si  certains de ses instruments peuvent ou non réellement lui échapper ?  Et si complexe que les axes de recherche rayonnent dans toutes les directions depuis l’Antiquité jusqu’à après demain au gré des progrès de la technique.  Après que le positivisme ait posé comme principe que l’expérience scientifique décrivait mais n’expliquait pas, chemin emprunté par Cl Bernard (Médecine expérimentale), la démarche s’est quelque peu modifiée dans la mesure où la description a repris sa place,  celle d’une étape néanmoins indispensable puisqu’elle conditionne une seule suite celle qui tend vers le but, l’explication. C’est pourquoi aujourd’hui, cet article, Lying Repetitively Linked to Decreased Amygdala Activity (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47340/title/Lying-Repetitively-Linked-to-Decreased-Amygdala-Activity/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=36497083&_hsenc=p2ANqtz-9mt5I5Njxs43JgJk7df_A5n0cvOMyPOUpGDk3AuJkUg4v9By888GTgeSjQsrLd5ZiiC2BCtUPCFYOTg1XDH6J1xCWNqw&_hsmi=36497083) pourrait devenir culte. N’est-il pas en passe de répondre enfin à une question essentielle, une de celles que Gepetto a du se poser à de nombreuses reprises, après que la fée Bleue ait donné vie à sa créature, pourquoi ment-on ? C’est un vrai soulagement que de savoir qu’il existe une raison physiologique au mensonge : si l’on éprouve ce besoin incoercible de mentir, c’est tout simplement pour mettre au repos une autre structure du système nerveux central, les amygdales (lobe temporal), impliquées comme on le sait dans les processus émotionnels ! Il reste néanmoins un vrai problème : le cerveau ne pourrait-il pas s’adapter à la malhonnêteté ? (The brain adapts to dishonesty, http://www.nature.com/neuro/journal/vaop/ncurrent/full/nn.4426.html?cookies=accepted#abstract)

 

Le télomère et l’enfant

mardi, novembre 1st, 2016

manifeste-de-la-vie-heureuseA la fois état d’inachèvement et état de potentialité maximale, l’enfance est un domaine qui allie/mélange/potentialise une extrême fragilité à une puissance incommensurable dont le résultat sera une construction plus ou moins achevée. Cette période fera toujours (certainement !)  l’objet de nombreuses études/recherches tant il est vrai que l’on cherche à expliquer le futur par le présent-passé. Aujourd’hui cette quête requiert la science comme en témoigne l’article Early-Life Stress Affects Telomeres Later (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47186/title/Early-Life-Stress-Affects-Telomeres-Later/&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=36209199&_hsenc=p2ANqtz-_iWc8pt0GmlWm3THtzT0G9u3F6oEBWovukLKf64L-attLXy21O39YFhGrwvzZRLbbr9ZwgcBYrbJsKGv5LauKSXlwr8g&_hsmi=36209199) ;  la science n’est-elle pas garante de l’objectivité de ses méthodes et de la fiabilité de ses résultats ! Dans le cas présent, il existerait un rapport entre les situations de stress vécues/subies au décours de l’enfance et le raccourcissement télomèrique impliqué dans les processus du vieillissement biologique. Ainsi les stress auraient ils une implication différente selon l’époque de la vie où ils se produiraient. Même si la liste des stress possibles n’est pas exhaustive, même si ce raccourcissement télomérique n’a pas été corrélé à l’état de santé ou à la longévité des individus explorés, se pourrait-il que l’on est enfin trouvé un facteur scientifique au naturalisme romantique professé par Zola ?