Archive for février, 2017

Les Règnes ne sont plus ce qu’ils étaient !

vendredi, février 24th, 2017

Le règne en taxonomie se réfère au plus haut niveau de classification des êtres vivants. Comportant deux groupes au départ (Linné,1735), on  en décrit actuellement six (Carl Woese, 1990). Quand on sait que les végétaux et les animaux partagent les critères suivants : eucaryotes multicellulaires on s’étonne moins de certaines découvertes récentes. Par ailleurs quand on se rappelle de l’animal du XVII °siècle (Descartes) et qu’on le compare à l’animal du XXI° siècle, on est moins enclin à sourire de cette depublication : Can Plants Learn to Associate Stimuli with Reward? (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/48028/title/Can-Plants-Learn-to-Associate-Stimuli-with-Reward-/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=42572365&_hsenc=p2ANqtz-9u1TLi-_entjeJmx21xSu6_VKuj4i6YYWm6fFEOMixaBltwe_ttCUqPxq-vXwnzYPXRF-SFU7NYmfx2CNOQ-zH8KTcUQ&_hsmi=42572365). Ainsi a-t-on créé un nouveau domaine de recherche, celui de la neurobiologie végétale dont la richesse devrait enchanter les écologistes au risque également de leur permettre d’étendre les contraintes qu’ils voudraient imposer ! Mais pour raison garder, il serait bon et utile de tenir compte de l’impact du vocabulaire anthropomorphique dont on ne sait comment se détacher (Consilience, Episode 1: Smarty Plants, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/48445/title/Consilience–Episode-1–Smarty-Plants/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=42572365&_hsenc=p2ANqtz-_cKZGxXFhmTDxv3dbdEv02EZhSYRTtvMkTbeLT9d-mxDvll1KXe54KPsGPwH9OeUrKPpNdoDKjoJC1-3_d72AgbRj04A&_hsmi=42572365). Pour terminer et pour ajouter à la confusion, pourquoi un mycète ne ressemblerait-il pas à un végétal même s’il s’agit d’un cas un peu particulier !  (The Fungus that Poses as a Flower, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/48063/title/The-Fungus-that-Poses-as-a-Flower/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=43230278&_hsenc=p2ANqtz-_wWQQ3N5pMuMRQs05wICpl85NsQB7zFweFPvFBoWrIKz1rUVUlo99uMopf2bk78JoscdkqtVruiLd0gah5u9LzBJiFWw&_hsmi=43230278).

Rien d’extraordinaire !

lundi, février 20th, 2017

Le premier d’entre eux se nommait Cronos. Averti par la prédiction de Gaïa et d’Ouranos, il décida que le vide autour de lui serait la meilleure des assurances vie. Pour ce faire, non seulement il enferma sous terre cyclopes et géants mais dévora ses enfants au fur et à mesure où ils sortaient du ventre de Rhéa, épouse et soeur. Ce cannibalisme mythologique est relativement complexe. Il s’adresse à la fois à la préservation de l’individu qui le pratique mais se réfère aussi à la situation dans laquelle ce dernier se trouve. De quoi traite l’article Cannibalism: Not That Weird (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/48071/title/Cannibalism–Not-That-Weird/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=42477998&_hsenc=p2ANqtz–gh5J6XC_WBVaWlTywob_iI616m14eZ7KgNPzoF3wdAqfdVLo3hnFUpEE8TLUW9XjR77MqqqhGiw-pp1J8Vm43hRPKJw&_hsmi=42477998) de cannibalisme chez différentes espèces animales et il semble bien que l’on puisse envisager une certaine similitude en ce qui concerne situation de stress et survie de l’individu en y ajoutant une touche d’altruisme envers l’espèce. L’anthropophagie est ancienne et comporte certainement différentes motivations dont la recherche de survie n’est pas exclusive. Faisant horreur elle a été l’objet d’un courant artistique protéiforme. Il n’en reste pas moins vrai qu’elle est profondément inscrite non seulement dans l’imaginaire mais aussi dans la réalité de l’espèce humaine comme en témoigne à tout le moins la symbolique de l’eucharistie catholique ! Mais la question qui se pose reste celle concernant le socle des récits mythologiques : observation transcendée reposant sur une extrême appréhension du sensible ?

Science : qu’es-tu devenue ?

jeudi, février 16th, 2017

Certaines histoires qui ont parcouru les siècles, sont devenues paradigmatiques des aléa de la science et de ses explorateurs. On peut y distinguer deux grands groupes : ceux qui n’ont pas été crus et ceux qui ont su utiliser le hasard à leurs fins. Parmi les premiers, Galilée qui n’aurait pu s’empêcher de prononcer « E pur si muove ! », parmi les seconds, Arthur Fleming qui su utiliser ce que Ernest Duchesne avait découvert trente ans auparavant. On éliminera les canulars du type Sokal et Bricmont. Tel Cicéron, il ne serait pas inapproprié de  se réclamer du  « O tempora, o mores », à la lecture de l’article de Timothy D. Clark : Science, lies and video-taped experiments (http://www.nature.com/news/science-lies-and-video-taped-experiments-1.21432?WT.ec_id=NATURE-20170209&spMailingID=53380605&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1101425398&spReportId=MTEwMTQyNTM5OAS2).

On aurait pourtant du voir le mal venir avec Karl Popper et son critère de réfutabilité ! Il n’en reste pas moins vrai que si la vulgate ne s’étonne pas de l’existence de falsifications à quelque niveau que ce soit, elle avait plutôt tendance à en exclure le monde de la science qui jouit d’un préjugé globalement favorable d’honnêteté. De telle sorte que le scientifique rentre volontiers dans la case « présumé innocent » Ne serait-ce plus le cas ? A l’époque où ce n’est plus un problème de colliger des données qui devraient être transparentes, on est en droit de s’étonner qu’elles puissent être falsifiées de quelque façon que ce soit ! En dehors de toute référence morale, il existe une tradition dans le monde scientifique qui lie de façon impérative trois termes : induction, observation, déduction. A chacun de les utiliser dans l’ordre qui lui conviendra à condition de respecter la signification de chacun .

Le Beau et le Bizarre !

mercredi, février 8th, 2017

Comme pour le Normal et le Pathologique, thèse de médecine de G. Canguilhem, la question du Beau et du Bizarre mérite également d’être posée, surtout quand on se réfère à Baudelaire qui écrivait « Le beau est toujours bizarre« . Parce qu’il n’est pas plus simple de définir l’un que l’autre, et qu’ils pourraient même sembler antinomiques, l’association de ces deux « qualités » sous tend d’innombrables expériences sensibles. C’est le thème du numéro de Février du Scientist, publication centrée sur le monde végétal, monde qui ne cesse de provoquer  l’admiration du fait même de sa biologie encore incomplètement élucidée. (From the Beautyful to the Bizarre,  http://www.omagdigital.com/publication/?i=379273&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=41764062&_hsenc=p2ANqtz-8X_hjFCrh_U5L1eGg-wRM8niX0tY6Nbo3cxF8MUd0L9CxqUJlK-cFPDpdX31RifBELeE81J-mH62Ul7iSlRjKbYopu4g&_hsmi=41764062#{« issue_id »:379273, »page »:0}). La grande idée, c’est aussi que l’art et la végétation peuvent s’accorder même en empruntant des cheminements parfois inattendus. Un exemple, parmi ceux que l’article détaille, a trait à une expérience déjà ancienne (1993) dans laquelle Natalie Jeremijenko (https://www.ted.com/speakers/natalie_jeremijenko, http://www.fondation-langlois.org/html/f/page.php?NumPage=1831) mêle des domaines aussi différents que la science, l’art, l’écologie voire l’éthologie. L’expérience qui reste fameuse consiste à avoir planté des arbres « tête en bas », avec pour résultat, des troncs dirigés effectivement vers la terre mais des branches qui se recourbent pour pointer vers le ciel ! Alors pour montrer que tout est « art » il n’est pas inutile de méditer cette phrase « her inverted trees may be compared to Marcel Duchamp’s Fountain, actually an inverted urinal, of 1917« (http://www.expandedenvironment.org/tree-logic/) : la façon de voir reste donc le maître mot, ce que Magritte ne s’est pas fait faute d’exploiter !

Quid de Turing ?

dimanche, février 5th, 2017

 A. TURING (1912-1954) est à l’origine du test éponyme qui admet que l’on peut parler d’Intelligence Artificielle quand une personne qui engage une conversation [avec des interlocuteurs] n’est pas capable de dire lequel d’entre eux est un ordinateur. Dans très peu de temps il se pourrait bien que l’on soit en mesure de rencontrer une situation comparable mais à une échelle insoupçonnable encore en 1950. C’est ce dont traite Artificial Cells Talk to Real Ones (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/48258/title/Artificial-Cells-Talk-to-Real-Ones/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=41755995&_hsenc=p2ANqtz-99J0bzUBhtzz9dwXdeNyhL4Bhcu3NwhcEdgIclhFjDT7l2hxTglX0m3GaSyP7isI51lVYqdZeNRo-cQ9Hz8c5yQxtIsw&_hsmi=41755995 d’après l’article Two-Way Chemical Communication between Artificial and Natural Cells, http://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/acscentsci.6b00330). Titre « accrocheur » parce que rappelant le célèbre « Les Français parlent aux Français », il semblerait que des cellules artificielles soient en mesure de correspondre avec leurs « cousines » naturelles ! Que des cellules communiquent avec leurs congénères est une réalité connue de longue date sous le terme général de communication intercellulaire et nécessitant une première cellule émettrice puis la transformation du signal émis à partir du récepteur spécifique de la seconde. Mais dans le cas présent, les interlocuteurs miment ceux de Turing : une cellule « artificielle« /une bactérie, cellule « normale« . Si aujourd’hui le problème reste centré sur la cellule artificielle soumise soit à la nécessité de posséder son propre mécanisme de traduction, soit être indépendante de l’activité protéinique, l’avenir pourrait requérir ces cellules artificielles comme remédiateur de la même manière que l’humain requiert déjà de plus en plus son ami robot !