Archive for septembre, 2017

Le lépidoptère et l’aves

jeudi, septembre 28th, 2017

“La chenille et l’oiseau” voilà comment à la façon de Mr de La Fontaine, on pourrait aussi intituler l’article The Caterpillar that Cries Wolf (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50442/title/The-Caterpillar-that-Cries-Wolf/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=56668977&_hsenc=p2ANqtz-9lk7Oj2u2r02NhazbWtaifM8zSpAuzMv70T1itVAodHdeuBRsQUdDdMuACieIO5EHbZWoOKFW75k-go234hg83I4PSMg&_hsmi=56668977). Où l’on s’aperçoit une fois encore, s’il en était besoin, qu’il existe bel et bien une vie sociétale animalière encore largement méconnue et donc de ce fait, digne d’intérêt. De quoi s’agit-il ? Lorsqu’elle risque d’être choisie comme plat de résistance d’un oiseau en mal de nourriture, la chenille émet un son signifiant à son prédateur potentiel qu’il aurait intérêt à ne pas poursuivre dans cette voie, étant donné le danger qui le guette ! Une chenille versus un oiseau ? Un signal décodé et qui donc a sens, entre une larve de lépidoptère  et un aves ? C’est un son qui correspond au signal d’alarme dont l’oiseau lui-même est à l’origine lorsqu’il pressent le danger ! Quand on sait que pour protéger les cultures on a troqué l’épouvantail pour des bruits de canon, on voit que l’on pourrait utiliser la chenille. Reste à s’assurer que cette dernière  ne soit, au bout du compte, plus destructrice, mais là c’est l’homme que cela regarde !

Exceptionnel, vous avez dit exceptionnel !

lundi, septembre 25th, 2017

Quelle serait la meilleure définition de l’humain, s’il devait en exister une, puisque l’on voit reculer les frontières qui avaient été érigées entre les espèces animales et l’homo sapiens sapiens. C’est avec Prométhée, ayant du réparer les erreurs de son frère Épiméthée, que la race humaine s’est distinguée par l’utilisation qu’elle avait su faire du feu qui lui avait été  offert. On a depuis, proposé plusieurs “définitions” à commencer par celle de Platon pour qui “l’homme serait un bipède sans plume“. A l’opposé on ne peut passer sous silence celle qui fait de l’homme “le seul être vivant ayant connaissance de sa finitude“. Mais il pourrait exister également une autre possible distinction, celle qui fait de l’homme le suprême prédateur. Si la célèbre formule de Hobes “Homo homini lupus est laisse à entendre que le loup, tel l’homme, attaque son semblable pour le plaisir, on peut être tenté de chercher à prouver cette assertion. C’est le propos de “Do Animals Murder Each Other?” (https://www.livescience.com/60431-do-animals-murder-each-other.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20170918-ls). Deux constatations s’imposent. Premièrement il se pourrait qu’il existe des “causes” identiques en ce qui concerne animaux et humains comme  celles qui relèvent de la conservation d’un territoire ou de la conquête sexuelle. Deuxièmement il existerait quand même une différence, celle qui relève de l’infanticide où l’homme serait moins impliqué ! Et pourtant la mythologie puis les textes sacrés rappellent que les meurtres d’enfants  ainsi que les “petits meurtres en famille” sont loin d’être exceptionnels. Mais le point à retenir (qui  “fait froid dans le dos”), est celui  qui montre que ce sont les mammifères sociaux qui sont les plus meurtriers. La société pervertirait-elle le monde animal comme elle a perverti le monde de l’humain !!

 

Bientôt prêt ?

vendredi, septembre 22nd, 2017

Si l’on excepte le sens commun de Kant proche du bon sens de Descartes ayant valeur universelle,  le système perceptif humain se caractérise par cinq sens : audition, gustation, olfaction, vision, tact. Pour appréhender n’importe quel objet dans son environnement, un seul d’entre eux pourrait sembler suffisant. Mais il s’agit là d’une croyance erronée, car les quatre autres sans être requis sont néanmoins présents. Ainsi dans un premier temps, l’observateur applique à la reconnaissance de l’objet offert, l’un d’entre eux plus particulièrement. Si la vision semble dans un premier temps la première sensation pour la majorité, il n’en reste pas moins vrai qu’il existe un autre système perceptif qui fait appel à plus que le seul sens concerné  dans la mesure où viennent s’ajouter les acquisitions par les autres sens lors d’une expérience antérieure. Or donc, si I. Asimov n’a pas exactement décrit les système perceptif de ses robots, leurs différents gestes et actions laissent à supposer qu’ils sont bel et bien pourvus des cinq sens humains. A la lecture de l’article Stretchy Artificial ‘Skin’ Could Give Robots a Sense of Touch (https://www.livescience.com/60386-robots-artificial-skin-stretchy-semiconductor.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20170913-ls), une fois encore la réalité vient de confirmer la fiction puisque l’on peut doter ces objets d’une peau électronique. Bien que parfaitement artificielle, cette enveloppe externe va être capable d’acquérir et de transmettre une information qui sera interprétée pour être secondairement reconnue. S’il existait déjà des systèmes doués d’une certaine reconnaissance tactile, il semble que celui mis au point par Yu et son équipe (Rubbery electronics and sensors from intrinsically stretchable elastomeric composites of semiconductors and conductors, http://advances.sciencemag.org/content/3/9/e1701114.full) conjugue à la fois, efficacité et  petit prix, d’où un double attrait. Il faudra bientôt faire très attention en serrant la main d’un robot !

La girafe et le melon

samedi, septembre 16th, 2017

Jacques Henri Bernardin de Saint Pierre fut plus que l’auteur de Paul et Virginie, il professa également une théorie qualifiée de “finalisme anthropocentrique à l’œuvre dans la nature”. C’est dans cette optique que l’on peut interpréter cette citation de l’auteur selon laquelle  “Le melon a été divisé en tranches par la nature, afin d’être mangé en famille; la citrouille, étant plus grosse, peut être mangée avec les voisins“. D’où cette question encore incomplètement résolue, ce qui la rend particulièrement intrigante, et concerne la longueur du cou de la girafe ! L’ancêtre “présumé” de l’animal, le Samothérium  aurait possédé un cou intermédiaire et serait lui même le descendant  du Canthumerix également à l’origine de l’okapi (https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/grands-mammiferes/comment-le-cou-de-la-girafe-est-il-devenu-si-long_103383). Mais si seule la girafe peut se targuer d’un cou d’une longueur exceptionnelle, chacun sait que le dit cou compte le même nombre de vertèbres cervicales que la plus part des mammifères (https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/paleontologie/un-cou-intermediaire-pour-un-ancetre-de-la-girafe_101109).  La biologie a mis en évidence une combinaison génétique qui pourrait être impliquée dans ce phénomène de croissance exceptionnelle ce qui étaierait la théorie Darwinienne, mais ne répond pas réellement à la question princeps : pourquoi ? Lamarck, lui, attribuait l’allongement “à la volonté” des girafes de se nourrir dans les zones les plus riches en feuilles d’où le besoin d’atteindre les régions des arbres les plus hautes. Si l’explication peut faire sourire (cf Bernardin de Saint Pierre), la nouvelle théorie s’inscrit parfaitement dans les pas de la précédente (Giraffes could have evolved long necks to keep cool, http://www.nature.com/news/giraffes-could-have-evolved-long-necks-to-keep-cool-1.22595?WT.ec_id=NATURE-20170914&spMailingID=54915994&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1245553376&spReportId=MTI0NTU1MzM3NgS2). D’où l’on peut en déduire cette constance dans le raisonnement humain :  la recherche perpétuelle de ce qui est bon pour l’espèce !

Art/Science et questionnement

dimanche, septembre 10th, 2017

Existe-t-il un continuum entre Art et Science? Et s’il en existe un, pourquoi ne passerait-il pas par le biais du questionnement ? Il est tentant d’aborder le sujet et l’article,  Artists Create Puzzles, Scientists Solve Them (http://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(17)30947-9) pourrait servir de prétexte. Loin d’être exhaustif, mais ce n’est pas le but l’auteur qui a fait le choix de quelques exemples, le texte comporte deux parties qui pourraient sembler parfaitement distinctes. En réalité il s’agit là d’un artifice comparable à ceux que peut utiliser un artiste au regard de sa création. Car le but est bien de montrer qu’il existe entre l’artiste et le scientifique un point de convergence, celui d’une même démarche : le questionnement et sa solution. Eὕρηκα, c’est la réponse émerveillée d’Archimède quand il comprend, c’est la réponse de chacun devant la solution du problème, expression d’un questionnement antérieur. On peut regarder un tableau sans le voir, mais lorsqu’on le voit, alors combien de tableaux peut-on démêler ? Ainsi en est-il de la science médicale qui cache sous diverses expressions des responsables que l’on débusque au fil du temps. Depuis sa découverte, la protéine mTOR a ainsi largement dépasser le domaine de l’oncologie pour jouer également un rôle dans l’homéostasie cellulaire,  le diabète de type 2, l’obésité, la neurodégénérescence. Le papillomavirus des “crêtes de coq”, description princeps d’Hippocrate, a attendu plus de deux mille ans  pour qu’Harald zur Hausen en fasse le responsable dans une de ses expressions. Chaque cas est une énigme qui se révèle un puzzle dont les pièces s’intriquent les unes dans les autres. On ne voit jamais rien en un seul coup d’œil, mais il n’y a pas plus grand plaisir que de découvrir progressivement un ensemble jusque là insoupçonné ! Eὕρηκα !

 

Avenir sans qui rien ne serait !

lundi, septembre 4th, 2017

C’est parce que l’homme a connaissance de sa finitude contrairement (probablement) à toutes les espèces vivantes, que son avenir est objet de toute son attention. Ainsi recherche t-il pour les interpréter (depuis ?) toute manifestation devenant signe d’un possible éclaircissement de ce futur tout autant attendu que redouté. L’invisible a toujours existé mais les progrès techniques le rendent progressivement visibles. Pourtant il reste encore (heureusement ?) des pans entiers d’ignorance dont l’imagination s’empare comme elle l’a toujours fait exprimant espoirs et craintes comme elle l’a toujours fait. Fukuyama avait déjà exprimé, dans son ouvrage “La fin de l’homme”,  ses inquiétudes face aux progrès techniques et en particulier ceux touchant à la biotechnologie, aujourd’hui c’est Yuval Noah Harari qui rivalise d’inventivité avec son “Homo deus”. Il y est question d’une troisième phase de l’humanité qui verrait l’homme devenir l’égal des dieux antiques. A ce stade, ce pourrait être l’occasion de relire Nietzche mais c’est aussi l’occasion de se pencher comme Jean-Gabriel Ganascia sur une interprétation dévoyée des progrès de la technique conduisant à des conclusions qui ne laissent aucune place à la discussion. Des progrès techniques, il en existe dans tous les domaines et ceux dont parlent l’article Organs on Chips (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50097/title/Organs-on-Chips/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=55795264&_hsenc=p2ANqtz–_6Fn2yJoDOfCGQsrc4VB8aAbP_-9ap2Zo6OzThbImMqy8VzI3Bcb3iWW4mOpGSo0EVqR_0SyMvw47LCr8z6mJqBC-FQ&_hsmi=55795264) font partie d’un avenir que l’on ne peut qu’espérer. Comment ne pas souhaiter la disparition de la souffrance animale induite par des expérimentations indispensables, qui refuserait une thérapeutique ciblée et de ce fait pleinement adaptée. Il ne s’agit plus d’élucubrations d’auteurs de science fiction, bienvenue dans le réel.