C’est en partant du principe « simple » que tout phénomène a une cause qu’il est devenu particulièrement « compliqué » de démêler en biologie « la » cause responsable du « phénomène ». C’est ce qui est facile à comprendre quand on passe de la définition du gène par W. Johannsen en 1909 : unité de base d’hérédité qui en principe « prédétermine un trait précis » de la forme d’un organisme vivant, à la vérification in vivo. S’il est anecdotique de connaître les gènes responsables des cheveux roux ou des yeux de couleur verte, il est plus important de cibler les responsables de différents types d’affections humaines et pas nécessairement parmi les plus rarissimes. La réponse apportée à cette deuxième étape démontre la complexité/complexification (?) de la démarche. Si un gène peut coder pour une protéine, on s’aperçoit rapidement qu’il « ne peut pas ne pas exister » des « connections », que l’on pourrait assimiler à des réseaux entre des gènes considérés comme « fondamentaux » sans spécificité cellulaire et des gènes que l’on pourrait qualifier d »accessoires » répondant à une spécificité cellulaire. Si l’espoir porté par le projet Genome-Wide Association Studies » ou GWAS est grand parce qu’il vise à comparer un grand nombre de génomes rien ne semble limiter ses domaines de recherche. Parce que l’on espère faire émerger des corrélations entre certains profils génétiques et des maladies complexes, on ne peut s’empêcher d’admirer l’un des derniers articles parus (!): Genome-wide association meta-analysis in 269 867 individuals identifies new genetic and functional links to intelligence (https://www.nature.com/articles/s41588-018-0152-6). Peut-être serait-il bon de commencer par plus simple comme par exemple l’article Theory Suggests That All Genes Affect Every Complex Trait (https://www.quantamagazine.org/omnigenic-model-suggests-that-all-genes-affect-every-complex-trait-20180620/) et surtout ne pas oublier cet autre, New Database Expands Number of Estimated Human Protein-Coding Genes (https://www.the-scientist.com/news-opinion/new-database-expands-number-of-estimated-human-protein-coding-genes-64298)
A la question du jour : « Qui perd, gagne », l’homme n’est peut-être pas le mieux loti parmi les espèces vivantes existantes et peut être également ne devrai-il pas continuer à se réjouir de ses performances ! Un peu de modestie de sa part pourrait être de rigueur. Darwin avait fait siennes les idées de Lamarck concernant l’évolution des espèces vivantes à partir d’un ou plusieurs ancêtres communs en y ajoutant le rôle de la sélection naturelle. Dans le grand et touffu arbre de l’évolution, c’est l’homo sapiens qui émerge en tant qu’espèce distincte des hominidés. Avec lui apparaissent diverses qualités parmi lesquelles sa bipédie, l’augmentation du volume de son cerveau et la diminution de sa pilosité. Parallèlement ses capacités accrues aussi bien dans le domaine pratiques que dans celui de la conceptualisation vont accroitre les différences avec le monde animal non humain. Il semble que toutes ces modifications ne soient pas que des processus amélioratifs dans la mesure où il existerait bel et bien une contrepartie. Selon l’article Aging-Related Diseases May Be a Negative Outcome of Human Evolution (
Il y avait-il urgence à apporter des modifications au tableau de la classification périodique des éléments établi en 1869 par le chimiste russe Dmitri Mendeleïev. Outre l’utilisation de la périodicité de leurs propriétés chimiques reposant (ultérieurement) sur leur configuration électronique, ce tableau brillait par cette qualité remarquable qu’un vide n’était pas signe de vide ! Ainsi se révèlent les deux facettes du découvreur : celui qui voit et celui qui prévoit. Le premier observe et décrit tandis que le second tire de ses observations des lois applicables avant la lettre. Comme le professait Henri Poincaré le fait scientifique préexiste au savant qui le rend compréhensible à la communauté après avoir fait sienne la rupture épistémologique chère à G. Bachelard. Ainsi en fut-il de Mendeleïev quand il postula l’existence d’éléments encore inconnus à son époque. En juin 2016, quatre nouveaux éléments prennent leur nom et leur rang : le Nihonium (Ni, 113), le Moscovium (Mc, 115), le Tennessine (Ts, 117) et l’Oganesson (Og, 118). Bien qu’ils tirent leur légitimité du double parrainage de l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée et de l’Union Internationale de Physique Pure et Appliquée, l’affrontement persiste en ce qui concerne on non la prématurité de cet ajout à la vénérable ancêtre (The battle behind the periodic table’s latest additions,
Le chiffre est un symbole mathématique de base : il n’en existe que dix dont le zéro fait partie. Ce sont pourtant ces éléments finis qui autorisent une infinité de nombres dont la valeur tient à la position relative des dits chiffres. Le zéro en tant que chiffre a signification d’absence au sein d’un nombre. Le zéro en tant que nombre est une quantité nulle mais qui peut également être séparation entre les valeurs réelles positives et les valeurs réelles négatives. La construction cognitive mathématique chez le jeune enfant est sujette à de nombreux débats depuis les théories de Jean Piaget. Elle repose essentiellement sur deux appréhensions distinctes : tardive elle serait le fruit de l’expérience sensible, précoce elle pourrait plutôt correspondre à une intuitivité. On retrouve ici la différence classique entre connaissance innée et acquise. Un récent article, Bees Appear Able to Comprehend the Concept of Zero (
Si l’univers est bien réellement en expansion, le paradoxe de Fermi risque de se perdre dans le silence de l’espace. Son prix Nobel de physique (1938) ne lui interdit pas de discuter de façon informelle avec des collègues sur le thème de civilisations extra terrestres. Sans être aussi vieille que le monde, cette question est néanmoins très ancienne et chemine de concert avec l’idée des voyages que l’homme pourrait faire vers d’autres mondes en évitant de s’y brûler les ailes. Comme on s’adresse au domaine des conversations les rapports diffèrent sur ce qui fut réellement dit. Pourtant le sujet de la question ayant trait à un domaine où des propositions contradictoires se heurtent, l’expression du paradoxe de Fermi fut retenue. De quoi s’agissait-il ? De la (des) raison(s) pour laquelle (lesquelles) il ne pourrait pas exister une civilisation techniquement en avance sur celle des hommes. Subséquemment pourquoi n’en a-t-on pas connaissance ? Cette question est toujours d’actualité confer l’article,Aliens Are Real, But Humans Will Probably Kill Them All, New Paper Says (
A l’aube des temps, philosophie et science ne se distinguent pas, mais survient une séparation de corps qui met en place philosophie et science puis une nombreuse famille présidée par une philosophie des sciences qui elle même donnera naissance à autant de membres qu’il est de domaines en science. Parce que l’homme a son temps, lui-même englué dans un temps qu’il ne maîtrise pas, il se dit de temps en temps qu’il est temps de faire le point. S’amarrer lui permet de se retrouver par la maîtrise de la réalité de son existence au sein d’un monde en perpétuelle évolution. Le grand mot est dit « réalité« , par excellence sujet philosophique s’il en fut. Ainsi la réalité peut être objet d’expérience, elle peut aussi être en soi et inaccessible et que devient-elle quand elle est qualifiée de virtuelle ou d’augmentée ? Serait-elle plus confortable si elle n’était que scientifique quand on sait qu’elle se transforme au grès des acquisitions. Peut-être justement le terme de transformation n’est-il pas le bon et il serait plus approprié de parler d’un processus d’incrémentation qui lui permet de viser la complétude. Quoiqu’il en soit, l’époque est sujette à ce type de réflexion quand de multiples perspectives scientifiques semblent ne pouvoir que venir se fracasser sur la recherche de la vérité (Michela Massimi: Scientific evidence and a plurality of perspectives,