Archive for juillet, 2018

Les ères géologiques et l’humain

dimanche, juillet 29th, 2018

Il est bon voire même indispensable qu’un sujet d’actualité soit débattu étant volontiers admis que le politiquement correct doit être banni tout autant que les “éléments de langage”, locution dont on aurait assez tendance à abuser. L’un comme l’autre n’étant là que pour éviter une polémique jugée stérile. Chacun sait qu’il n’est pas de bon ton de ne pas abonder dans le sens de la responsabilité humaine dans le domaine des variations climatiques et  les climatosceptiques ont tôt fait d’être cloués au pilori. Voici donc trois nouveaux articles qui donnent à réfléchir mais qui n’aident pas forcement à se faire une opinion : We Are Now Living in a New Geologic Age, Experts Say (https://www.livescience.com/63103-meghalayan-age-within-holocene-named.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20180719-ls), Humans are altering seasonal climate cycles worldwide (https://www.nature.com/articles/d41586-018-05780-z?utm_source=briefing-dy&utm_medium=email&utm_campaign=briefing&utm_content=20180720) et pour terminer (aujourd’hui !) Here’s a Disturbing Theory About Why Climate Change Seemed to ‘Pause’ for 15 Years (https://www.livescience.com/63137-climate-amoc-earth-heat.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20180724-ls). Dans le premier il est question d’une nouvelle datation géologique déjà contestée eu égard à son jeune âge. On y apprend que  l’holocène, qui dure depuis 11700 ans pourrait donc se diviser chronologiquement en Greenlandien, Northgrippien et Meghalayen qui aurait débuté il y a 4 250 ans, début probable d’une sécheresse à l’échelon de la planète ( selon l’Union internationale des sciences géologiques ,UISG).  Le deuxième article propose une nouvelle hypothèse quant au rôle joué par la circulation thermohaline autrement dit la  circulation océanique à grande échelle engendrée par les différences de densité (masse volumique) de l’eau de mer méridienne de retournement Atlantique (AMOC). Si la circulation océanique contribue de manière substantielle à la redistribution de chaleur sur le globe terrestre, il se pourrait qu’au lieu de servir principalement à réchauffer les latitudes septentrionales, elle contribue à retarder temporairement les effets du changement climatique. Quant au troisième article, il chiffre la probabilité que la variabilité naturelle du climat puisse expliquer l’ampleur des changements de température (enregistrement satellitaire) à environ cinq sur un million. Buffon aurait-il était surpris lui qui dès 1778, évoquait déjà, mais de façon générale,  l’influence de l’homme sur la nature (Les époques de la nature) et peut-être même aurait-il acquiescé à ce nouveau concept traduit par le terme “anthropocène ” où l’ère géologique laisse la place à l’ère qui démarre avec l’empreinte des activités de l’homme sur l’écosystème. Il se pourrait pourtant que s’installe une confusion des genres car jusqu’à présent la frontière d’une ère géologique correspond à un évènement inscrit dans les sédiments, ce qui ne peut être le cas pour le dit anthropocène. Ceci ne risque pas d’améliorer les relations entre les différents protagonistes. Ce qui n’est pas discutable, c’est que “Rien n’est simple, tout reste compliqué” !

 

Le Droit

lundi, juillet 23rd, 2018

Qu’est ce que le droit ? Question à laquelle il est difficile de répondre tant il existe de champs dans lesquels le droit peut s’exercer. On pourrait néanmoins en proposer une définition-brouillon du type “ensemble de règles” en y adjoignant un indispensable complément concernant  ses multiples domaines d’application parmi lesquels on peut évoqur les rapports inter individuels, ceux entre la société et l’individu, et ceux non moins importants que l’individu tisse avec lui-même. Mais dans cette locution proférée à satiété ” j’ai le droit” voire sous la forme plus impérative encore ” j’ai bien le droit”, de quel droit s’agit-il ? Celui dont il est question dans l’article When you have a serious hereditary disease, who has a right to know? (https://mosaicscience.com/story/right-to-know-doctor-patient-confidentiality-law-ethics-genetic-testing/) fait référence à l’individu et à sa parentèle avec comme consubstantialité la notion de responsabilité du premier par rapport aux suivants. En effet si l’individu tient absolument à entre ouvrir une fenêtre sur un hypothétique avenir c’est certainement dans un premier temps à lui qu’il s’adresse, mais dans un second temps c’est la transmissibilité qu’il désire interroger. Ce savoir que les techniques modernes est apte à lui procurer ne le fera pas rentrer dans le champ des certitudes mais dans celui des prévisions statistiques selon l’expression ” avoir plus ou moins ce chances de “. Si l’article énumère un certain nombre d’exemples, il n’en reste pas moins vrai que l’individu est unique lorsqu’il est confronté à la dite situation qu’aucun exemple ne l’aidera à résoudre. Les histoires ne sont pas des réponses. L’éthique ne se partage pas et la technique ne fait que poser des questions. Il est à souhaiter que l’homme sera toujours en dernier lieu celui qui y répondra.

La mémoire qui flanche ?

dimanche, juillet 15th, 2018

Se rappeler/se souvenir que de discussions à leur propos quand on peut dire en effet que l’on se rappelle des souvenirs. La seule certitude est d’ordre grammaticale : l’un est transitif direct l’autre ne l’est pas !  Autre pierre d’achoppement la mémoire et le souvenir aux quels on accole des concepts très différents en fonction de ceux qui les ont explorés. Deux faits sont néanmoins certains c’est qu’il s’agit d’une exploration du passé que l’homme partage avec un grand nombre d’animaux. Si pour certains le souvenir peut résulter de l’acte par lequel il s’extrait de la mémoire pour affleurer au présent, Freud n’est pas, et de loin, le premier à s’être intéressé à ce domaine. C’est en effet à la suite de ses travaux  que la mémoire a été affecté à l’inconscient. Les souvenirs ont fait par ailleurs l’objet d’interrogations toutes particulières après que l’on se fut aperçu qu’il était possible d’induire ce que l’on peut qualifier de  “faux souvenirs”. Mais il est également intéressant de noter que les études ont cherché à mettre en évidence le “centre de la mémoire” plutôt que celui des souvenirs ! Devant un sujet aussi complexe, peut-on penser avancer dans le domaine à la lecture de cet article Forgotten Memories Brought Back in Mice (https://www.the-scientist.com/news-opinion/forgotten-memories-brought-back-in-mice-64449?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=64272623&_hsenc=p2ANqtz–sVEygGasfeQiDAg4HtqisAUEzuKlkDga7T-iSTzeJJfx07ADdTECdXLjAcIGUIJcLpwc8jjccfymBoBooPdBV10f15Q&_hsmi=64272623) ? Tout ne serait-il qu’une affaire de neurones jeunes ou vieux, accessibles ou non, du fait de remplacements ultérieurs ? En tout cas si l’hippocampe reste en pole position il est probable que le propre de l’individu ne peut être ignoré, ce qui est quand même très satisfaisant !

Pourquoi la première impression est-elle toujours la meilleure ?

mardi, juillet 10th, 2018

Pourquoi cet article Are These Dots Purple, Blue or Proof That Humans Will Never Be Happy? (https://www.livescience.com/62962-blue-or-purple-dots-illusion.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20180702-ls) mérite-t-il d’être lu ? Soit encore quel enseignement peut-on en tirer ? Pour en résumer succinctement le thème : au fil du temps se modifie la perception quelque soit l’objet de la dite perception. Cette citation du satrape pataphysicien Henri Jeanson (1900-1970) “La première impression est toujours la bonne, surtout quand elle est mauvaise”  doit au même titre que celle de Molière concernant l’ingestion alimentaire et la vie, être mise en exergue de toute étude portant sur la perception première et ce d’autant plus qu’elle invite à relire de nombreux auteurs ayant traité de la perception du sensible, depuis les plus anciens jusqu’aux plus modernes. Si l’on ne peut nier l’importance du sensible dans le rapport au monde, on ne peut pas plus nier que perception n’est pas connaissance et qu’il existe une immédiateté de la perception. Mais si la perception est la première étape de l’approche de la réalité, cette dernière ne peut qu’évoluer au cours du temps. La mémoire en effet vient troubler l’image première par une construction seconde qui s’active au moment même où s’enregistre la première. Des deux types de mémoire selon Bergson (in Matière et Mémoire, 1896) l’une des deux utilise l’acquis du passé pour le présent. Et si l’on pratiquait ce même test chez des patients souffrant de troubles de la mémoire immédiate les résultats pourraient-il être différents ? La continuité disparaitrait-elle au profit d’une discontinuité qui rendrait à chaque point son individualité ? Si la mémoire est nécessaire, les modifications qu’elle induit ne la rendent pas suffisante !

Eloge des loisirs

mercredi, juillet 4th, 2018

Il ne faut pas confondre l’Eloge de la paresse avec l’Eloge des loisirs car dans le cas présent, il n’est aucunement question de ne rien faire mais au contraire d’être très occupé et peut-on même ajouter particulièrement occupé ! (How a hobby can boost researchers’ productivity and creativity, http://www.nature.com/articles/d41586-018-05449-7?WT.ec_id=NATURE-20180621&utm_source=nature_etoc&utm_medium=email&utm_campaign=20180621&spMailingID=56851658&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1422975329&spReportId=MTQyMjk3NTMyOQS2). Mais comment est-ce donc possible ? Par quel(s) merveilleux mécanisme(s) une occupation qui serait a priori dénuée de toute utilité serait a posteriori d’une grande utilité ! Mais dénué d’utilité a-t-il la même signification qu’inutile ! Ce qui oppose ces deux termes c’est leur aboutissement potentiel. Dans le premier cas il y une absence de finalité, dans le second une finalité qu’il convient d’éviter. Ainsi l’expérience montre-t-elle que le fait de s’adonner avec ferveur à des loisirs aussi multiples que variés est porteur d’une finalité incomparable, celle d’optimiser l’autre versant de l’activité humaine, les champs “illimitées” de sa réflexion. Des enjeux qui  n’ont rien à voir avec ceux que requiert la société permettent à l’individu d’exercer tous ses sens vers leur amélioration. Ainsi seront affuter les outils indispensables à ses activités ultérieures. Et peut-être a-t-on trouvé là le coeur de la serendipité dont il a déjà été question. Mais ce passage de la gestion des loisirs personnels à la gestion du labeur au sein de la société ouvre aussi une fenêtre sur le concept de la flexibilité cognitive (https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2006_num_106_3_30923) dont les neurosciences sont particulièrement friandes.