
Le cerveau n’est pas le seul organe à voir le nombre de ses cellules diminuer avec l’âge de son propriétaire. Pourtant il est celui dont on parle le plus volontiers comme si le stock de neurones était plus important que celui d’autres populations cellulaires, comme les gamètes femelles par exemple. A quoi tient donc la noblesse d’un organe ? Au fait que que la vie n’est pas possible en son absence ou bien à une hiérarchisation des fonctions ! Quoiqu’il en soit, la diminution inexorable des neurones, depuis disait-on un âge encore très juvénile, semblait correspondre à une erreur de la nature tant le renouvellement cellulaire quelque en soit le rythme était presque une constante. De plus comment cette boîte noire qui réfléchit pouvait-elle être soumise à un tel déclin quand on sait par ailleurs ce dont elle est capable comme dans l’apprentissage d’une langue maternelle (Your Brain Needs 1.5 MB of Storage to Master Your Native Language, https://www.livescience.com/65108-brain-megabyte-storage-for-language.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190330-ls) ? On touche là au problème de la neurogenèse chez l’homme adulte. Apporter la preuve de ce renouvellement n’est pas chose simple en raison même du tissu à explorer ce qui explique probablement en partie les controverses à ce sujet.(https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/aux-frontieres-du-cerveau/le-cerveau-humain-adulte-ne-produirait-pas-de-nouveaux-neurones). Mais l’article Debate about birth of new neurons in adult brains extends to Alzheimer’s disease (https://www.nature.com/articles/d41586-019-00891-7?WT.ec_id=NATURE-20190328&utm_source=nature_etoc&utm_medium=email&utm_campaign=20190328&sap-outbound-id=761766AF7C0D013F2A9D102FD9BD20FA7357A649) pourrait enrichir le débat en quittant le cadre exclusif du normal. En abordant les modifications en rapport avec la maladie d’Alzheimer des comparaisons deviennent alors possibles. Cette étude pourrait donc avoir deux conséquences : éclairer le débat sur la neurogenèse adulte et ouvrir une fenêtre sur l’avenir thérapeutique de la dite maladie. A suivre ? (addendum : A Common Embryonic Origin of Stem Cells Drives Developmental and Adult Neurogenesis, https://www.cell.com/action/showPdf?pii=S0092-8674%2819%2930159-X)