L’anthropocène ou encore « ère de l’humain » ne doit pas être considéré comme une ère géologique telle que définie classiquement mais plutôt comme période d’étude sociétale de l’humanité . En effet l’idée sous tendant ce néologisme a simplement été de prendre en compte l’influence de l’activité humaine sur l’écosystème terrestre. Il s’agit là d’un thème aujourd’hui rebattu à l’envi, mais qui n’est ni plus ni moins qu’une aimable conversation que tient l’homme lorsqu’il parle d’eschatologie imitant en cela Mr Jourdain faisant de la prose sans le savoir. Quoiqu’il en soit, passée la grande peur de l’an mille (qui pourrait ne pas avoir existée …), puis le fantasme du grand bug de l’an deux mille, s’impose aujourd’hui la question du post anthropocène ( Post-Anthropocene Conservation, https://www.cell.com/trends/ecology-evolution/pdf/S0169-5347(19)30295-2.pdf ). On le sait les dominations sont transitoires et certains estiment que l’homme pourrait disparaitre dans sept à huit millions d’années alors que la vie multicellulaire pourrait lui survivre de plusieurs centaines de millions d’années ! La différence n’est pas à l’avantage de l’humanité mais si les prévisions de l’auteur s’avèrent exactes (mais qui le saura?), on pourrait s’accorder sur les trois principes suivants : 1) que les diverses extinctions vécues par la terre n’ont jamais éradiqué totalement le règne vivant, 2) qu’il vaudrait mieux s’intéresser aux espèces les plus aptes à survivre, 3) enfin et surtout qu’il faudrait suivre Voltaire et « cultiver son jardin » …
Archive for novembre, 2019
C’est pour quand la fin ?
vendredi, novembre 29th, 2019Un guide pour quoi faire ?
dimanche, novembre 24th, 2019Être chercheur n’est pas nécessairement un statut enviable comme le laisse à penser cette boutade dont on ne saura jamais exactement à qui on la doit « Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche. » Elle pourrait néanmoins avoir été un des facteurs qui auraient déclenché la réflexion de Carsten Lund Pedersen et Thomas Ritter lorsqu’ils ont écrit leur article What kind of scientist are you? ( https://www.natureindex.com/news-blog/what-kind-of-scientist-are-you ). Le débat est certes ancien, mais en quels termes s’est-il posé lorsque s’est imposé le concept du pourquoi ? Qui pourra jamais répondre ? Peut-être les artéfacts protohistoriques peuvent-ils donner quelques indications ? Mais on peut raisonnablement penser que c’est l’observation qui donna en premier lieu matière à questionnement : pourquoi cette répétition à l’identique du jour et de la nuit, des saisons, des marées… ? Les exemples se conjuguent à l’infini. Et à partir de cette base, quelle option choisir des deux suivantes : a priori vs a posteriori ? En d’autres termes, fut-il possible de raisonner en l’absence d’observation ? Si l’on ajoute le facteur paradigme à la nécessité ou non d’une antériorité, l’épistémologie devient une simple grille à quatre cellules où prend place toute l’histoire de la connaissance des sciences ! Simple et pratique : pour être certain de trouver il faut bien chercher et pour se faire passer par la grille de Carsten Lund Pedersen et Thomas Ritter ( https://hbr.org/2017/07/the-4-types-of-project-manager ). Elle devrait permettre de gagner plus que vingt mille francs commme au bon vieux Loto ®
La phrénologie au cours des âges
lundi, novembre 18th, 2019Du grec (dictionnaire Bailly) : φρήν, phrēn, “coeur ou âme, en poésie, siège des sentiments” et λόγος, logos, la “parole” puis par extension la “connaissance” a été construit le terme “phrénologie” nom donné à la théorie selon laquelle les bosses du crâne d’un être humain reflètent son caractère. Fondateur probable Franz Joseph Gall, brillant neuro anatomiste qui s’était livré à de nombreuses dissections et observations ce qui le conduisit à chercher des rapport entre facultés mentales, anatomie cérébrale et morphologie du crâne. Science ou pseudo science selon le physiologiste François Magendie, elle donna lieu aux pires excès auxquels l’homme peut se livrer. Mais elle s’inscrit aussi dans ce désir à la fois universel et intemporel de l’homme et dont parle Aristote “L’homme a naturellement la passion de connaître … (Métaphysique, Livre I)”, assertion à laquelle il convient d’ajouter la suivante « Tout mû est nécessairement mû par quelque chose » (Physique, VII, 1, 241 b). C’est donc selon une telle approche qu’il faut lire l’article Secrets in the Brains of People Who Have Committed Murder ( https://www.the-scientist.com/notebook/secrets-in-the-brains-of-people-who-have-committed-murder-66589?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=79344586&_hsenc=p2ANqtz-8gRWsXFgI8CtFUOvrJ9F_En1WppgVNia_kNEhbXxPGEZM4DgcahGyrtzJOybNNHtXZ_LAMh7tiUq2rgW8zzmzVfSoDQg&_hsmi=79344586 ). Si le gène de la criminalité avait déjà été recherché, l’étude actelle se situe à une autre échelle, celle de l’imagerie qui mettrait en évidence une modification structurelle en rapport avec l’acomplissement d’un homicide. Car ainsi vont les chemins de l’homme qui cherche, à l’évidence ils suivent les mêmes chemin que ceux de la technologie ! Quelles conclusions doit-on/peut-on en tirer ?
Science et Conscience
vendredi, novembre 15th, 2019C’est l’Histoire d’une traduction qui met en scène deux compagnies théatrales : matérialité scientifique dont les acteurs, signaux électriques et substances chimiques font face à l’immatérialité des comportements (Why Can’t Science Explain Consciousness?, https://www.livescience.com/what-is-consciousness-mystery.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9916&utm_content=20191111_LS_Essentials_Newsletter+-+adhoc+&utm_term=3192375&m_i=RD%2BR4M1NiOuXVIPFa%2BTFoQdyYxL9m7v3zSxXB5tzXZ9Qc_q8GMj0uybWNaK09Cp3FFPvEEEng6HoPUQRkpK9a5l3SJ7xYAHyRv ). C’est l’affrontement de l’esprit et de la matière dont le premier n’est à coup sûr pas ce qu’est le second, la question étant de savoir s’il le sera jamais ! Ce que l’on sait déjà concerne ce qui accessible à l’étude quelqu’en soient échelle et technique utilisée. Ce qui est inconnu c’est l’inaccessible dans le cas présent, la conscience. En acceptant avec l’auteur de substituer « esprit et matière » par « esprit est matière » on peut adhèrer au concept du panpsychisme selon lequel toute particule aussi élémentaire soit-elle possède une conscience élémentaire. Il faut alors accepter l’idée que la conscience se simplifie avec la simplification de l’organisme vivant qui lui correspond et ceci jusqu’à son terme ultime. La philosophie a porté cette théorie selon des approches aussi différentes que le Dieu de Spinoza, la Monade de Leibniz, le matérialisme de Julien de La Méttrie. Philosophes de tous temps et de tous pays seront enfin réunis avec la solution au problème de la « connaissace de la matière en soi » , solution aux mains des physiciens !
A droite toute !
mardi, novembre 12th, 2019La dextre et la senestre annoncent déjà la couleur ! Pour la première c’est tout bon, pour la seconde, c’est vraiment tout mauvais ! Le nombre d’individus droitiers sur terre dépassant très largement le nombre de gauchers, il était évident que l’anomalie résidait chez les seconds et que ceux-ci auraient facilement pu appartenir au monde des sorciers. Les gauchers partageaient du reste cet honneur avec les individus arborant une chevelure rousse, témoignent d’une malignité certaine. La fréquence des uns et des autres ne s’est pas modifiée avec les siècles, mais leur acceptation s’améliore, peut-être aussi parce qu’il existe d’autres sujets de rejet (?). Quoiqu’il en soit un article parle de l’anomalie citée en titre, Why Are People Left- (or Right-) Handed? ( https://www.livescience.com/what-causes-left-handedness.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9888&utm_content=20191110_LS_Essentials_Newsletter+-+adhoc+&utm_term=3192375&m_i=fM1fXBifEslYpV8Lnj57GCGWYIl_dVaMPio2d6zNOLKUGA6fubOeUOZWqkMiB0gF2wLj3EJELchuTRVbDkoMRz4ALMdm9Hyvf8 ). Si l’on peut associer portions du génome à latéralisation développement et structure du cerveau, on peut aussi se poser la question de savoir pourquoi l’évolution a consacré ce choix et pourquoi la répartition entre gauchers et droitiers n’a pas évolué. Et là une surprise attend le lecteur attentif : c’est parce que le gaucher déstabilise le droitier qu’il existe(ra?) toujours …. D’où la conclusion qui s’impose : le petit fils du gaucher, s’il est gaucher lui-même ne pourra que remercier son grand père !
Pour le plaisir des yeux
dimanche, novembre 10th, 2019Ou « quand art et écologie marchent de concert ».
C’est bien ce qui ressort des images prises par Richard Smith (Slideshow: Images from The World Beneath, https://www.the-scientist.com/slideshows/slideshow–images-from-the-world-beneath-66666 ) et qu’il est conseillé de regarder de toute urgence. En effet les images ne sont pas seulement belles comme le sont les modèles, elles sont également à l’instant T la preuve de l’existence d’espèces animales marines que l’on ne voudrait pas voir disparaitre (How Underwater Photography Propels Marine Biology, https://www.the-scientist.com/reading-frames/how-underwater-photography-propels-marine-biology-66588?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=78977356&_hsenc=p2ANqtz-8t0AEtIe8zq77v4tdQM3P5Ckob3Ah_VZ-OEraDAzsAzwSNsU3tJMlkgVWFMo2Nrai5ihxOfN08ztg_MY97zCUzFNcF4w&_hsmi=78977356) . La représenttion visuelle en cause est une/des photographie(s) dont on espère qu’aucune n’a été « photoshopée » pour répondre aux canons des stars de la vie sous marine. Car l’image est un domaine lourd de significations (L’image et les signes, Matine JOLY, Nathan, 1994, 188 p, Sylvie Thiéblemont-Dollet, https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/7557 ). Si l’on exclue l’idée antique selon laquelle « l’image a été soupçonnée de menacer le langage », il n’en reste pas moins vrai surtout à l’époque actuelle, qu’à l’image « imitation » s’attache un soupçon de possible mensonge. Pour s’assurer que ce n’est pas le cas, il ne reste qu’à suivre l’auteur dans ses périgrinations.
Les Quaker oats et le blob
lundi, novembre 4th, 2019En 1877, la marque Quaker Oats (marque déposée) s’impose comme première céréale consommée pour le petit déjeuner. Aujourd’hui il est de notoriété publique qu’il n’est point besoin de posséder une cervelle pour savoir chosir les flocons d’avoine au regard de sa valeur nutritionnelle. Le « blob » en est le meilleur exemple. Cet organisme, en effet, apprécie fort cette nourriture et sait parfaitement se jouer de tous les obstacles semés sur son chemin pour se l’approprier. Le Physarum polycephalum n’est pas un inconnu puisque c’est en 1822 que Lewis David von Schweinitz le baptise. Ce nom lui-même est déjà une particularité, il est dit binomial ce qui signifie qu’il mêle genre et espèce au sein du genre. Mais le Physarum polycephalum répond aussi au doux nom de « blob », plus commun certes mais plus représentatif de ses qualités en référence au personnage du film éponyme d’Irvin S. Yeaworth Jr. sorti en 1958. Sil y a peu de chance qu’il sème la terreur au parc zoologique de Paris qui vient de l’acceuillir, il est néanmoins capable de doubler sa taille tous les jours grâce en particulier aux fameux flocons d’avoine dont il rafole. Cet organisme unicellulaire dépourvu de cerveau est à n’en pas douter une star ( Le blob, nouvelle star du zoo de Paris, https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-blob-nouvelle-star-du-zoo-de-paris ) car il allie des proprités dont les différences sont confondantes voir l’article précédent et le suivant, This Brainless ‘Blob’ Could Take Over the Paris Zoo, If You Give It Enough Oatmeal ( https://www.livescience.com/paris-zoo-blob-slime-mold.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9050&utm_content=20191022_LS_Essentials_Newsletter+-+adhoc+&utm_term=3192375&m_i=Pnkr2pcmrGHtFN9UFPIlVWDHZ7knOQTxwQoMUWipsGa53pcKd_oeXRi72yhdxWNkjFCG_NP2BTRlhh465Fq12e6g448Ce1PPPZ ). Imaginer un organisme dépourvu de cervelle, se déplaçant, sachant se nourrir au mieux pour sa santé et capable de sept cent vingt combinaisons possibles de chromosomes sexuels ! La nature reste un inépuisable vivier de merveilles dont l’imagination humaine n’a toujours et peut-être heureusement pas la moindre idée.