Après avoir distingué l’homme de Néandertal (nom d’une petite vallée d’Allemagne en Rhénanie-du nord Westphalie, qui par un heureux hasard signifie « vallée de l’homme nouveau ») de l’homo sapiens grâce à ses critères morphologiques, la science s’intéresse aujourd’hui non pas à un contenant osseux celui de l’encéphale mais à son contenu lui-même, en l’occurrence à l’encéphale du dit Néandertal (Neanderthal-like ‘mini-brains’ created in lab with CRISPR). Depuis 2014, on montré qu’un individu pouvait renfermer de un à trois pour cent d’ADN d’origine néandertalienne ainsi les relations entre Sapiens et Néandertal permettent-elles, dans le cas présent, d’étudier un gène particulier le gène NOVA1. Ce dernier codant pour une protéine de liaison à l’ARN spécifique des neurones (au niveau des synapses), les chercheurs ont mis au point des organoïdes cérébraux où l’on a procédé à la réintroduction de la variante archaïque de NOVA1 avec pour résultat une altération du développement par rapport à l’organoïde humain. Il ne faudrait pas pour autant en tirer des conclusions (hatives) sur le cerveau de l’homme de Néandertal dans la mesure où l’organoïde reste peu représentatif de l’organe dans sa totalité ! Or ces minuscules structures au centre de nombreux questionnements, en particulier d’ordre éthique, interrogent sur l’existence « possible » d’une conscience (Can lab-grown brains become conscious? https://media.nature.com/original/magazine-assets/d41586-020-02986-y/d41586-020-02986-y.pdf). Mais faut-il vraiment chercher à savoir ce à quoi pensait l’homme de Néandertal !
Archive for février, 2021
Pensée venue d’ailleurs
dimanche, février 21st, 2021Avant, après
mardi, février 16th, 2021Un article récent Earth’s mountains disappeared for a billion years, and then life stopped evolving met en présence deux constatations : la disparition des montagnes et la vie sur terre, que les scientifiques qualifient de ralentie. La question qui se pose est de savoir s’il faut y voir une conséquence ou une coïncidence et s’il est possible de départager les deux propositions évènementielles quelques milliards d’années après leur survenue. Ce que l’on sait, c’est que s’il existe deux modes de naissance pour les montagnes, tectonique des plaques et activité volcanique (Why don’t mountains grow forever?), celles-ci ne peuvent pas grandir indéfiniment pour cause de gravité terrestre. A partir du moment où leur croissance n’est pas infinie, leur décroissance est nécessairement programmée du fait des processus d’érosion. Avec les montagnes qui grandissent, la croute terrestre est épaisse, l’érosion nourrit la vie, que les montagnes disparaissent et la vie stagne ! Mais ce peut-il vraiment que ce soit aussi simple ? Schématiquement il a fallu un milliard d’années pour que les procaryotes laissent la place aux eucaryotes et encore un milliard d’années pour que ceux-ci laissent la place aux organismes pluricellulaires comme les algues. Alors peut-on vraiment mettre en relation la complexification de la vie avec le cycle des montagnes ?
Des dés pipés
mercredi, février 10th, 2021C’est une course effrénée à laquelle se livrent les spermatozoïdes pour atteindre leur but, la membrane pellucide de l’ovule, contact indispensable à l’initiation de la réaction acrosomique. La question est donc de savoir quel sera l’heureux élu, mais peut-être ne se la posent-ils pas ! Pourtant ce que des études récentes menées sur l’espèce murine (Devious sperm ‘poison’ their rivals, forcing them to swim in circles until they die) viennent de montrer c’est que certains d’entre eux sont à même d’en évincer d’autres ! Ces derniers adoptent un mouvement circulaire « perpétuel » qui les éloignent à tout jamais de leur but. Tout repose sur l’aplotype t : un haplotype est un ensemble de gènes situés côte à côte sur un chromosome. Ils sont généralement transmis ensemble à la génération suivante, et sont dits génétiquement liés. Le dit haplotype t est un distorteur qui favorise l’élimination des spermatozoïdes ne le contenant pas : en génétique, la distorsion de ségrégation méiotique (ou distorsion de ségrégation, ou distorsion méiotique) correspond à la situation lors de laquelle, à l’issue de la méiose, l’un des deux allèles d’un locus d’une cellule hétérozygote a le pouvoir d’être surreprésenté dans les gamètes. Pour faire plus simple, les uns deviendront premiers par empoisonnement des seconds. L’évolution reste bien système régi par le favoritisme !
Des biais pour tous
samedi, février 6th, 2021L’étymologie n’en est pas connue avec certitude, mais le terme évoque la notion d’obliquité, la perte d’une direction droite. Ainsi en est-il en couture : pour faire un biais, on doit couper en diagonale ce qui donne de l’élasticité au produit obtenu. En statistique, un biais est une démarche qui introduit une (des) erreur(s) dans le (s) résultat(s)s d’un étude. Quant au biais cognitif (très à la mode) il concerne une déviation de la pensée logique. Quelque soit le sujet auquel on se réfère quand on évoque un biais, on sous-entend une mauvaise direction cause d’une finalité dévoyée. Les études scientifiques ne sont pas exemptes de ce défaut et on insiste sur l’importance des biais de recrutement d’où une altération des résultats avec comme corollaire la possibilité d’un problème éthique sous jacent. Aujourd’hui ce problème éthique est évoqué à propos des études en éthologie animale (ICYMI: STRANGE Framework Addresses Bias in Animal Behavior Research) ayant abouti à la mise en place du cadre STRANGE : Social background; Trappability and self‐selection; Rearing history; Acclimation and habituation; Natural changes in responsiveness; Genetic make‐up; and Experience. Le protocole ainsi défini est particulièrement ambitieux et en complète deux autres qui l’ont précédé : PREPARE et ARRIVE. Tous les amoureux de la nature, augmentés ou faisant partie des amoureux de l’exactitude des protocoles expérimentaux animaliers ne peuvent que se réjouir. Néanmoins on se pose la question suivante : par exemple, comment était-il possible d’ignorer que la capture d’animaux sauvages modifiait leur comportement ? De la même façon, comment était-il possible d’ignorer que le recrutement de sujets exclusivement masculins et caucasiens n’était pas représentatif ? D’où des résultats biaisés dans les deux cas. Quelle signification doit-on attribuer à une si longue « ignorance » ?