L’絵文字, autrement dit, pictogramme, utilisé dans les messages électroniques, descend en droite ligne du smiley (1963) auquel a fait suite l’ émoticône (1983) et enfin l’emoji (1997). Quel qu’il soit, sénior ou junior, ce pictogramme a pour rôle de donner sens au message écrit qu’il conclut. Il s’agit d’abord d’expressions faciales schématisant un sentiment humain qui progressivement s’enrichissent de “concepts abstraits, d’animaux, de plantes, d’activités, de parties du corps ainsi que de gestuelles et d’objets“. Leur utilisation s’accroit au fil du temps car leur nombre augmente en permanence : on en décompterait aujourd’hui jusqu’à “3633,codifiés“. Il existe même une Journée mondiale des émojis. Alors, pourquoi donc la science en aurait-elle besoin ? (Why science needs a protein emoji). En fait, les émojis scientifiques existent déjà depuis 2018 à l’image de celui de l’ADN par exemple et participent de la communication scientifique. La raison pour laquelle l’auteur est en faveur de la mise en place d’un pictogramme représentatif du concept de protéine, repose sur son expérience selon laquelle “une recherche du mot protéine sur les moteurs les plus courants, donneraient pour réponse, viande et produits de nutrition en général”, ce qui à l’évidence ne convient pas du tout, même si on exclut la possibilité que la question soit mal posée ! Quoiqu’il en soit, si pour qu’une réponse soit parfaitement adaptée à la question posée, il faut en passer par l’utilisation d’un emoji, on est en droit de s’étonner qu’à un mot il faille substituer une image. Celle-ci serait donc plus en adéquation avec le sens porté par le mot. Il est vrai que la polysémie est loin d’être exceptionnelle, mais l’ambiguïté du langage lié aux nouvelles technologies mérite d’être explorée. C’est le projet du groupe NCCR Evolving Language. Mais faut-il compléter la démarche en revenant au jeu de langage selon L. Wittgenstein ?