Même si l’embryon est un être en devenir, jusqu’à la huitième semaine il n’est pas une personne car n’ayant pas de personnalité juridique. C’est pourquoi, sans que le terme soit explicitement utilisé, il est souvent assimilé à une « chose » puisque seule » la naissance constitue le point de départ de la personnalité juridique à condition pour l’enfant de naître vivant et viable ». Lorsqu’il s’agit d’un embryon in vitro, et en l’absence de projet parental, la recherche médicale est autorisée jusqu’au quatorzième jour. Mais la recherche fondamentale a inventé le « modèle d’embryon » obtenu à partir de cellules souches humaines aptes à reproduire le développement de structures de type embryonnaire. Aujourd’hui se pose la question d’une redéfinition de l’embryon (Embryo definition needs to change) dans la mesure où les processus évolutifs ultérieurs à cette date fatidique ne peuvent être étudiés laissant un champ inexploré dans le développement humain et ses altérations. Il conviendrait donc de pouvoir établir une différence entre « embryon humain » et « modèle d’embryon » eu égard aux questions éthiques et juridiques qui se posent obligatoirement dans ce cas de figure En effet, le point d’achoppement est de savoir si un modèle embryon est dans la capacité de se développer jusqu’au stade foetal ? Actuellement probablement pas, mais qu’en sera-t-il si les difficultés sont levées et dans ce cas faut-il travailler à lever ces difficultés ? En tout état de cause est-il temps de procéder au changement de définition de l’embryon humain ? Existe-t-il une différence entre le produit obtenu par fécondation in vitro dans le cadre d’un projet parental et en l’absence de celui-ci ? La seule question est donc à la suivante : Le « vouloir » est-il gage d’une humanité en devenir ?
Archive for août, 2023
L’embryon et la science
samedi, août 26th, 2023Psychohistoire (Isaac Asimov, 1920-1992)
mercredi, août 23rd, 2023C’est en 1941, dans la nouvelle » Beyound all weapons » que Nat Schachner invente le concept de « psychohistoire » largement exploité par Isaac Asimov à partir de 1942. « Cette science permettrait de prévoir par le calcul les évolutions sociales. Bien que capable de prédire la réaction de masses humaines à certains événements, elle ne fonctionne que pour un très grand nombre d’individus et est incapable de prévoir la réaction d’un individu isolé face à un stimulus donné. Elle reconnaît par contre l’influence d’actes de petite envergure sur l’ensemble de la population qu’elle considère. On peut en cela l’apparenter à la — tout à fait scientifique — théorie du chaos », qui « s’attache principalement à la description de ces systèmes à petit nombre de degrés de liberté, souvent très simples à définir, mais dont la dynamique .. apparaît comme très désordonnée ». Le chaos est un concept philosophique ancien selon lequel il existe des évènements prévisibles et d’autres qui ne le seraient pas et seraient alors le fruit du hasard. Or il est de notoriété publique que l’humanité n’a qu’une obsession, connaître le futur. Les anciens déjà ne pouvaient résister à ce travers et les pythies étaient connues pour délivrer des messages tellement incompréhensibles qu’ils donnaient lieu à des interprétations qui pouvaient se contredire. Quoiqu’il en soit, Asimov avait créer des équations « achaotiques » ayant pour but « de choisir les conditions initiales capables de stabiliser l’avenir à long terme« . L’article Scientists uncover hidden math that governs genetic mutations montre que des domaines des sciences modernes peuvent n’être pas fondamentalement éloignés des « prédictions » d’Isaac Asimov. L’article y montre qu’un gène peut continuer à fonctionner malgré les mutations présentes et qu’il existe une lien avec les mathématiques fondamentales tel que « on peut prédire la fréquence à laquelle des mutations génétiques entraînent des changements de fonction« . La téléologie assumée concerne bien à plus ou moins long terme la prise en charge d’anomalies génétiques humaines en vue de leur traitement. Mais il est toujours « amusant » de constater une fois encore comment la réalité a posteriori vérifie la fiction qui l’a précédée.
Le coeur a ses raisons..
vendredi, août 4th, 2023Considéré comme le centre des émotions, le coeur pour Aristote l’emportait largement sur le cerveau qui n’aurait servi qu’à refroidir le corps. En cela il était en complet désaccord avec Hippocrate qui lui considérait que c’était bel et bien dans le cerveau que naissaient les émotions. Aujourd’hui on serait autorisé à dire « en même temps », car l’un ne va pas sans l’autre ; mais le doute était-il réellement de mise tant l’expérience allait dans ce sens. Quoiqu’il en soit, il est bon que les résultats de la démarche scientifique puissent apporter une éclatante confirmation à l’intuition. C’est ce que présente l’article The Heart Can Directly Influence Our Emotions. Qu’il y ait un intérêt certain à valider une sensation ou une conviction ne va pas, dans le cas présent, sans apprécier pleinement les avancées dans un domaine situé aux confins de la psychologie et de la physiologie dans une voie à double sens dont il est bien difficile de faire émerger le « primum movens« . Heureusement grâce à la découverte (déjà ancienne) de protéines « outils », il est devenu possible de suivre avec précision l’activité neuronale de telle sorte que l’on peut manipuler des cellules aussi profondes que les cellules cardiaques. Que constate-t-on : 1) l’augmentation du rythme cardiaque n’altère pas le comportement de la souris, 2) l’altération comportementale intervient quand l’animal est placé dans une situation inhabituelle ce qui signifie que l’environnement joue un rôle. Deux zones sont encore en compétition pour parler au coeur : le cortex insulaire postérieur et le cortex préfrontal. Reste à déterminer lequel sans exclure la possibilité que ces deux zones ne répondent pas dans un même temps ! Mais il s’agit de l’homme et non pas d’une souris. Alors qu’en est-il de sa gestion du stress quand son rythme cardiaque s’accélère dans un environnement devenu hostile ?