Si le cerveau a pu être qualifié de « boite noire » depuis longtemps, ce n’est pas tant, parce qu’il était inaccessible à l’imagerie, (ce qui n’est plus le cas !), mais parce qu’il était comparé à un système dont le fonctionnement interne restait parfaitement inconnu. Si le schéma behavioriste repose sur la formule stimulus—->réponse, la psychologie cognitive introduit l’analogie entre cerveau et « centrale de traitement de l’information ». Néanmoins il est devenu évident que le fonctionnement du cerveau et de l’ordinateur diffère sur plusieurs points, dont un particulièrement important à savoir que l’homme peut être à la fois sujet et objet tandis que l’ordinateur restera exclusivement objet : « Si deux humain posent le même question à un ordinateur, ils obtiendront la même réponse. Si deux humains posent la même question à un humain, ils obtiendront généralement deux réponses différentes« . C’est alors que se faufile le concept de « conscience », à propos duquel les définitions s’entrechoquent (The consciousness wars). L’article est d’autant plus d’actualité que pour Mark Zuckerberg « L’intelligence artificielle générale – lorsque l’IA deviendra plus performante que les humains – n’est plus qu’à quelques instants » (Artificial general intelligence — when AI becomes more capable than humans — is just moments away, Meta’s Mark Zuckerberg declares). Et donc revient le temps de chercher à définir la « conscience« , quête qui s’apparente à celle du Saint Graal dans la mesure où les divisions au sein du monde scientifique sont telles qu’elles mettent un frein à une collaboration qui s’avère indispensable. C’est dans ces conditions que s’impose le concept de « collaboration contradictoire » reposant sur une indispensable écoute de l’autre ce que doit appliquer chacun des participants. Car en effet, même au sein de la communauté scientifique nombreux parmi ses membres sont ceux qui partagent cette altération du jugement qu’est le biais cognitif transformant de possibles collaborateurs en adversaires irréductibles. La difficulté du sujet s’accroit avec le fait que les écoles Française et Américaine diffèrent, égalité et autonomie pour la première et non pour la seconde ! La question devient donc la suivante : une unique solution peut-elle être apportée à un problème posé en utilisant des outils différents ?
Archive for janvier, 2024
Collaboration contradictoire
mercredi, janvier 24th, 2024L’IA, toujours l’IA
dimanche, janvier 14th, 2024Faut-il s’en réjouir, mais les jours se suivent et se ressemblent en ce qui concerne ce nouvel outil qu’est l’IA. Peut-être induit-elle autant d’effroi que de réconfort comme le fut la découverte du feu à la fois destructeur et protecteur. Daté d’il y a environ 800000 ans car il est difficile de distinguer un feu naturel d’un feu entretenu à moins que de déceler des artéfacts à proximité, l’homo erectus n’a peut-être pas été convaincu immédiatement de son immense utilité ! C’est la raison pour laquelle Prométhée prit l’affaire en main et fit de la technè un outil pour l’art. Néanmoins chacun est au courant du détournement qu’en fit l’homme. C’est donc en toute connaissance de cause que l’homme du XXIème siècle pressent les déviations dont il est tout à fait capable. Schématiquement l’IA repose sur la réalisation d’algorithmes « exprimés dans un langage informatique, sous la forme d’un logiciel« . Elle est capable d’apprendre via des modèles mathématiques. Pour le Parlement Européen « l’intelligence artificielle représente tout outil utilisé par une machine afin de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ». Et voici comment soixante quatorze ans plus tard, Video: What is ChatGPT not?, on parle avec Turing Mais aussi comment soixante quatorze ans plus tard, l’horizon s’étant éloigné, il est bon de questionner la communauté :There are holes in Europe’s AI Act — and researchers can help to fill them.
La Mort en question
mardi, janvier 9th, 2024C’est peut-être un article un peu « trop long » (https://arxiv.org/pdf/2306.03009.pdf) dans son intégralité, ce qui est dommage car le titre en est particulièrement prometteur « Using Sequences of Life-events to Predict Human Lives » puisqu’il cache plusieurs thèmes d’actualité. Trois points de réflexion en particulier peuvent en être extraits : la Vie, la Mort et leur accointance avec l’IA. La Mort a aujourd’hui tellement perdu de sa réalité qu’elle passe de l’état de sujet à celui d’objet dont on serait en mesure de prédire la date de survenue, ce qui peut être intéressant pour un tiers mais à tout le moins point d’achoppement pour l’intéressé. La Vie quant à elle peut être assimilée le plus simplement du monde à une suite d’évènements qui du fait de leur similitude avec des séquences, autorise l’utilisation d’un algorithme puisque défini par « la description d’une suite d’étapes permettant d’obtenir un résultat à partir d’éléments fournis en entrée« . Personne n’a pourtant oublié Malraux pour qui si « La vie ne vaut rien, rien ne vaut une vie « . A l’évidence réifier la Mort comme la Vie ne posent aucun problème aux auteurs de l’étude. Et donc se pose LA question : ont-ils connaissance du mot magique, ETHIQUE et du domaine auquel il s’applique ? Alors pour en terminer, mieux vaut se référer à la conclusion « pleine d’humour » de l’article du JIM « IA : la mort est son métier »(https://www.jim.fr/medecin/jimplus/e-docs/ia_la_mort_est_son_metier_200205/document_jim_plus.phtml). A suivre ?