Il est habituel de dénombrer six types de robots parmi lesquels les robots humanoïdes constituent le sujet de l’article Self-healing ‘living skin’ can make robots more humanlike — and it looks just as creepy as you’d expect. Le terme même d’humanoïde rend compte d’un fait essentiel celui du rapport à l’homme. Si l’on considère la société humaine, les rapports sont essentiellement fondés sur des signes extérieurs émis par les protagonistes en présence à savoir : la parole, les mimiques, la gestuelle en général. Aujourd’hui le plus difficile encore concerne le domaine des mimiques. C’est la raison pour laquelle la recherche se penche sur le visage du robot humanoïde dont elle veut qu’il soit le plus proche de son modèle humain. Qui dit visage, dit mobilité, mais une mobilité adaptée c’est à dire une expressivité adaptée à la circonstance. C’est la raison pour laquelle la recherche s’oriente vers la réalisation d’un tégument plastique, d’un masque répondant aux critères indispensables pour qu’un humain éprouve des sentiments d’empathie envers cette encore-machine. La peau artificielle existe déjà mais il convient essentiellement de savoir la fixer de façon constante, voire même de la doter d’un pouvoir d’auto réparation dans la mesure où l’utilisation du robot le confronte à divers types d’altérations. Comme quoi il n’est pas si simple de masquer un visage pour faire de celui qui le porte un être différent de ce qu’il est en réalité mais dans le même temps proche de celui qu’il n’est pas !
Archive for juin, 2024
La Nature fait bien les choses
samedi, juin 29th, 2024Construire pour comprendre
samedi, juin 22nd, 2024En 1865, Claude Bernard dans L’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, posait clairement les principes de « la méthode expérimentale dans les sciences de la vie ». L’épistémologie des sciences montre à l’évidence qu’il ne fut pas le premier à s’intéresser à la façon d’accéder à la connaissance depuis Aristote. Quoiqu’il en soit on peut construire l’expérience selon Claude Bernard, avec comme point de départ l’observation mais on peut aussi adhérer au concept de rupture épistémologique, saut dans l’inconnu, cher à Gaston Bachelard. Ce dont il est question dans l’article Building Cells from the Bottom Up, c’est « de construire pour comprendre« . Tel le démiurge platonicien, il s’agit de construire une cellule synthétique mais vivante, c’est à dire capable « [d’]un cycle cellulaire fonctionnel, dans lequel la réplication et la ségrégation de l’ADN ainsi que la croissance et la division cellulaires sont bien intégrées » (https://www.nature.com/articles/s41467-021-24772-8). Mais la démonstration de la vie ne sera par ailleurs obtenue qu’ultérieurement avec la division des deux cellules filles à la fin du cycle cellulaire de la cellule mère. On le voit il s’agit d’une construction à visée dynamique qui s’oppose à la déconstruction utilisée depuis la nuit des temps : apparition des fonctions cellulaires vs disparition progressive de ces mêmes fonctions. Construire pour un futur qui comprend avec comme corollaires possibles des applications thérapeutiques encore inédites. Reste néanmoins un point essentiel. Comment explique-t-on qu’une cellule construite à partir d’éléments « non vivants » donne une cellule ayant tous les attributs de la vie ?
Le puits comportemental
dimanche, juin 16th, 2024Il y-a-t-il pire que la dystopie orwellienne brossée en 1949 dans l’œuvre, 1984 ? La réponse est oui à la lecture des résultats de l’expérience de John Bumpass Calhoun menée à partir de 1968 sur des rongeurs. Ayant à leur disposition un univers enchanteur, quatre couples de souris vont sombrer dans un univers cauchemardesque en un an. Et grâce à ce merveilleux outil qu’est le raisonnement par analogie, cet éminent éthologue américain se crut permis de décrire l’effondrement probable de la société humaine (https://www.vice.com/fr/article/j5zm4k/des-utopies-pour-souris-ont-predit-leffondrement-de-notre-societe). Heureusement rien n’est moins sûr comme l’explique l’article Universe 25 Experiment (https://www.the-scientist.com/universe-25-experiment-69941) en s’appuyant sur les dangers qu’il y a user à mauvais escient d’un anthropomorphisme débridé. Vient en outre s’y ajouter l’erreur fréquente consistant à assimiler corrélation et causalité. L’étude de la société humaine doit en effet tenir compte des caractéristiques propres à chaque individu, caractéristiques qu’il est particulièrement difficiles de dégager avec précision pour les intégrer dans une projection représentative. Il n’en reste pas moins vrai que les résultats de l’expérience avait pour but l’amélioration de certaines structures comme les prisons ou les hôpitaux au sein desquels la surpopulation pose problème. Il n’en reste pas moins vrai que le problème de fond reste la vision que chacun a de l’autre et de soi d’où la richesse des deux entités que sont l’ipséité et l’altérité.
Regarde de tous tes yeux, regarde !
mardi, juin 11th, 2024Lorsque paraît Michel Strogoff, les propos que Jules Vernes fait tenir au chef tartare Féofar-Kahn ne sont pas dénués d’intérêt au regard du siècle dans lequel ils s’inscrivent. En cette fin du XIXème siècle la technologie de l’image est conquérante et la société est amenée à observer avec d’autant plus d’attention que le monde du spectacle est en plein essor. Mais si l’humain observe, il n’est pas le seul et ses observations peuvent être entachées d’erreurs. D’autres que lui, mammifères ou non, montrent une meilleure capacité d’observation dans la mesure où la vitesse d’un mouvement n’obère pas le déroulement du dit mouvement ce dont l’œil humain n’est pas capable. C’est sur cette incapacité que repose depuis des siècles la puissance de la magie. De jeu particulièrement apprécié dans la société humaine, la magie est devenue une voie d’approche dans l’étude de ce que peut comprendre l’animal de son environnement (A magical window into animal minds). Le divertissement au sens pascalien doit permettre à l’homme de quitter momentanément la perception qu’il a d’être misérable et mortel, mais il peut aussi être outil de compréhension entre différentes espèces depuis que l’homme ne comprend plus ce que lui disent les animaux. Ainsi ne faut-il jamais sous estimer le rôle didactique du jeu quel qu’il soit !