Si le cerveau a pu être qualifié de « boite noire » depuis longtemps, ce n’est pas tant, parce qu’il était inaccessible à l’imagerie, (ce qui n’est plus le cas !), mais parce qu’il était comparé à un système dont le fonctionnement interne restait parfaitement inconnu. Si le schéma behavioriste repose sur la formule stimulus—->réponse, la psychologie cognitive introduit l’analogie entre cerveau et « centrale de traitement de l’information ». Néanmoins il est devenu évident que le fonctionnement du cerveau et de l’ordinateur diffère sur plusieurs points, dont un particulièrement important à savoir que l’homme peut être à la fois sujet et objet tandis que l’ordinateur restera exclusivement objet : « Si deux humain posent le même question à un ordinateur, ils obtiendront la même réponse. Si deux humains posent la même question à un humain, ils obtiendront généralement deux réponses différentes« . C’est alors que se faufile le concept de « conscience », à propos duquel les définitions s’entrechoquent (The consciousness wars). L’article est d’autant plus d’actualité que pour Mark Zuckerberg « L’intelligence artificielle générale – lorsque l’IA deviendra plus performante que les humains – n’est plus qu’à quelques instants » (Artificial general intelligence — when AI becomes more capable than humans — is just moments away, Meta’s Mark Zuckerberg declares). Et donc revient le temps de chercher à définir la « conscience« , quête qui s’apparente à celle du Saint Graal dans la mesure où les divisions au sein du monde scientifique sont telles qu’elles mettent un frein à une collaboration qui s’avère indispensable. C’est dans ces conditions que s’impose le concept de « collaboration contradictoire » reposant sur une indispensable écoute de l’autre ce que doit appliquer chacun des participants. Car en effet, même au sein de la communauté scientifique nombreux parmi ses membres sont ceux qui partagent cette altération du jugement qu’est le biais cognitif transformant de possibles collaborateurs en adversaires irréductibles. La difficulté du sujet s’accroit avec le fait que les écoles Française et Américaine diffèrent, égalité et autonomie pour la première et non pour la seconde ! La question devient donc la suivante : une unique solution peut-elle être apportée à un problème posé en utilisant des outils différents ?
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Collaboration contradictoire
mercredi, janvier 24th, 2024Concurrence et collaboration
mardi, juin 17th, 2014Si l’homme est un loup pour l’homme, il est certain que, le chercheur étant un homme il s’en suit que le chercheur est un loup pour le chercheur ! Qu’aujourd’hui un article paraisse concernant ce double visage de la recherche (Simultaneous Release, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40047/title/Simultaneous-Release/), concurrence et collaboration, pourrait laisser croire que les acteurs sont devenus matures. En fait il n’en serait rien. DEMONSTRATION. Pour le Littré (Dictionnaire de la langue Française, Gallimard-Hachette, 1967), le terme de « concurrence » est ainsi défini : prétention de plusieurs personnes à un même sujet, tandis que celui de « collaboration » est défini par : participation à un travail littéraire. Si l’on prend la peine de chercher un peu plus avant dans le temps en ouvrant, par exemple le Gaffiot (Dictionnaire illustré Latin-Français, Imprimeur E. PIGELET,1955), la signification respective des deux termes pourrait sembler légèrement différente. Ainsi pour « concurro, on relève : courir de manière à se rassembler sur un point et pour « cum laborare » : travailler de concert. Si depuis toujours, à l’exception de certains esprits plus tentés par la rupture épistémologique, l’ensemble du monde de la recherche suit des chemins parallèles mais plus en évitant son voisin qu’en cherchant à le rencontrer, la signification antinomique des deux termes, concurrence et collaboration, se justifie de facto . Pourtant grâce à Félix Gaffiot (1870–1937) dont on ne sait pas si les auteurs de l’article suscité ont pris connaissance, il devient évident qu’il n’y a en fait aucun problème a utiliser simultanément les deux termes, concurrence et collaboration, puisque il existe un point de rassemblement pour tous ceux qui travaillent de concert ! Resterait le problème de la compétition ! Mais selon les mêmes sources : competitio de competo : se rencontrer au même point . Où l’on voit qu’il n’est jamais inutile de revenir aux fondamentaux ! CQFD