L’homme un rat de laboratoire (Why we are all lab rats in the digital world) ? Il convient de choisir le sens que l’on donne à l’expression, car le rat de laboratoire est un petit rongeur bien particulier de l’espèce des ratus novergicus, issu d’une lignée choisie et élevée à des fin d’expérimentation, quand par ailleurs le rat de laboratoire est celui qui passe sont temps confiné dans son lieu de travail. Qu’est donc « l’homme, rat de laboratoire » des auteurs ? Un sujet devenu objet d’expérimentation tel le ratus norvegicus dans la mesure où il ignore parfaitement son état puisqu’il y a été mis à son insu ! Il ne s’agit ni plus ni moins que de l’utilisation des « mega/giga data » accumulées au grès de l’utilisation des réseaux sociaux par tous ceux qui les parcourent. Quelle que soit le recherche, qu’il s’agisse d’un particulier, d’une entreprise, cette utilisation des données affecte tout autant les travailleurs indépendants que des équipes de scientifiques. « Il existe ainsi trois régimes possibles d’expérimentation – explicite, caché et illimité – qui ont reconfiguré l’autonomie » des consommateurs. Ainsi créer un compte est-il synonyme d’abandon des données personnelles au profit de … ? Si le monde scientifique est plus impliqué dans une démarche éthique, il n’en est pas nécessairement de même pour tous ceux qui se situent en dehors. C’est la raison pour laquelle la loi sur l’intelligence artificielle de l’Union européenne (https://www.cyberguru.it/fr/2024/05/06/loi-sur-lia-leurope-est-la-premiere-au-monde-a-reglementer-lintelligence-artificielle/?) est d’une réelle importance et constitue une avancée responsable dans l’encadrement de l’utilisation des données et des algorithmes générés. Encore un exemple d’un détournement par destination !
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Homo ratus est homini !
samedi, novembre 16th, 2024Questions ou leçons d’éthique ?
mercredi, juillet 14th, 2021En 1865, L’introduction à l’étude de la médecine expérimentale fait figure de tournant dans l’histoire des sciences tout autant que cent ans plus tard, Le normal et le pathologique. Médecine et sciences irrémédiablement liées, sont en effet source de questionnements alors qu’étant dans le même temps réponses. Pour Cl. Bernard, l’observation, premier temps fait naître la question ; c’est de cette expérience reconstruite que sortira l’explication assise sur une méthodologie rigoureuse. Ce qui n’empêche pas l’auteur d’affirmer qu’ « On a le droit de pratiquer sur l’homme une expérience toutes les fois que l’on peut lui sauver la vie ». G. Canguilhem installe l’individu au centre de sa réflexion attitude sans laquelle il est impossible de définit le normal et la pathologique. En cent ans, l’éthique s’est heureusement installée aux commandes et c’est la raison pour laquelle des expériences qui ne reposent sur aucune observation tout en s’accordant mal avec le vécu de l’individu, doivent questionner. C’est le cas traité par l’article » ‘Pregnant’ male rats kindle bioethical debate » puisque l’expérience menée consiste à « coudre ensemble un rat mâle et un rat femelle, pour obtenir la naissance de jeunes vivants ». A quoi ont donc pensé les apprentis sorciers responsables : prouver la possibilité d’une gestation mâle et mettre ainsi fin à la discrimination insupportable que représente cette capacité exclusivement féminine ou bien rechercher simplement une notoriété de mauvais aloi ! Existe-t-il la moindre possibilité d’une implication thérapeutique pour le bien être de l’humanité. Et pour clore le tout, il est évident que la déclaration des droits des animaux est tout, sauf universelle !
Avenir sans qui rien ne serait !
lundi, septembre 4th, 2017C’est parce que l’homme a connaissance de sa finitude contrairement (probablement) à toutes les espèces vivantes, que son avenir est objet de toute son attention. Ainsi recherche t-il pour les interpréter (depuis ?) toute manifestation devenant signe d’un possible éclaircissement de ce futur tout autant attendu que redouté. L’invisible a toujours existé mais les progrès techniques le rendent progressivement visibles. Pourtant il reste encore (heureusement ?) des pans entiers d’ignorance dont l’imagination s’empare comme elle l’a toujours fait exprimant espoirs et craintes comme elle l’a toujours fait. Fukuyama avait déjà exprimé, dans son ouvrage « La fin de l’homme », ses inquiétudes face aux progrès techniques et en particulier ceux touchant à la biotechnologie, aujourd’hui c’est Yuval Noah Harari qui rivalise d’inventivité avec son « Homo deus ». Il y est question d’une troisième phase de l’humanité qui verrait l’homme devenir l’égal des dieux antiques. A ce stade, ce pourrait être l’occasion de relire Nietzche mais c’est aussi l’occasion de se pencher comme Jean-Gabriel Ganascia sur une interprétation dévoyée des progrès de la technique conduisant à des conclusions qui ne laissent aucune place à la discussion. Des progrès techniques, il en existe dans tous les domaines et ceux dont parlent l’article Organs on Chips (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50097/title/Organs-on-Chips/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=55795264&_hsenc=p2ANqtz–_6Fn2yJoDOfCGQsrc4VB8aAbP_-9ap2Zo6OzThbImMqy8VzI3Bcb3iWW4mOpGSo0EVqR_0SyMvw47LCr8z6mJqBC-FQ&_hsmi=55795264) font partie d’un avenir que l’on ne peut qu’espérer. Comment ne pas souhaiter la disparition de la souffrance animale induite par des expérimentations indispensables, qui refuserait une thérapeutique ciblée et de ce fait pleinement adaptée. Il ne s’agit plus d’élucubrations d’auteurs de science fiction, bienvenue dans le réel.
On ne le dira jamais assez …..
jeudi, décembre 15th, 2016Si le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres, il peut néanmoins contribuer à aider l’autre par la compréhension du pourquoi et ainsi le conduire à un autre comment. C’est ce dont traite l’article « Could Critical Incident Reporting Fix Preclinical Research? » (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47707/title/Could-Critical-Incident-Reporting-Fix-Preclinical-Research-/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=39085244&_hsenc=p2ANqtz–uLOv5wTzk_ilu5MQ4DeRoe7bcuzAZfO6rUjbK_bvVJPhPhqbIO0sIlErbmXPNjxjK-ZZWraoIyTk-X3yZI4NBTczviw&_hsmi=39085244) faisant poindre comme une bonne nouvelle en cette fin d’année. Ainsi il se pourrait bien que se précise une nouvelle justification de l’apport de l’erreur dans la démarche de celui qui cherche et pourrait se désespérer de ne pas trouver. Car une fois passée la déception/frustration du non aboutissement des résultats du protocole expérimental vient la double question du pourquoi/comment qui ne se résout pas nécessairement dans la minute suivante. Certes chacun sait que « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage », mais pour Boileau il s’agissait d’améliorer pas de refaire … Donc si le voisin a eu les mêmes difficultés pourquoi ne pas en avoir connaissance à charge de choisir la même attitude lorsque le besoin s’en fera sentir ? A l’heure où la mise en commun de tout et de rien est devenu précepte de vie, la mise en commun d’erreurs pour les éviter prend tout son sens ! Ainsi pourrait-il être recommandé de mettre en place des rapports d’incidents, selon un protocole suffisamment universel. Mais oh surprise, l’anonymisation du recueil des données se serait révélée indispensable au regard du nombre des réponses ! Serait-ce à dire qu’il existe une connotation honteuse à coucher sur le papier des informations parce qu’elles ne doivent exister que dans le secret d’un laboratoire ! On a peine à y croire au regard de la mise en place d’une culture du résultat !
La fin et les moyens : un exemple
dimanche, juin 26th, 2016On ne raconte plus la merveilleuse histoire du jeune Joseph Meister et de son sauveur Louis Pasteur. En juillet 1885, contracter la rage signifie la mort parfois même si l’inoculation virale remonte à plusieurs années et qui plus est dans d’horribles souffrances. A ce propos il n’est pas inutile de rappeler qu’au XXI° siècle, il existe encore des foyers de zoonose et qu’une fois la maladie déclarée en l’absence de vaccin, le pronostic reste le même que celui porté il y a cent cinquante ans (si l’on excepte le protocole de Milwaukee). Mondialement reconnu à la fois comme un grand homme de science et comme un bienfaiteur de l’humanité il reste celui qui tordit le cou à la théorie de la génération spontanée. Alors aujourd’hui si l’on revient sur l’épisode de la vaccination qu’il effectua contre la rage (The Rabies Vaccine Backstory, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/46107/title/The-Rabies-Vaccine-Backstory/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=30783577&_hsenc=p2ANqtz–BCdxDOKNFPsnnccjnJUrLwJjZjUDxc5zwRcFaSfyv4HDDQbBRj5AGDNpg-HCQvOY09rH4Cr5tmiM3DBVWw9Muq3kTlg&_hsmi=30783577) c’est essentiellement pour réexaminer les circonstances dans lesquelles cette dernière fut pratiquée. A la lumière de ce qui prévaut actuellement, on se pose la question de savoir si une telle attitude est encore possible. En effet il semble bien que la phase expérimentale antérieure n’ait pas été aussi rigoureuse et complète qu’on ait bien voulu le rapporter, qu’il y ait eu quelques falsifications de la part du grand homme, et que pour terminer (mais ça tout le monde en est conscient) la vaccination du jeune enfant rentrait parfaitement dans le cadre d’une expérimentation humaine ! L’article pose une question essentielle : celle du jugement d’une action qui ne peut être dissociée du temps dans lequel elle s’est déroulée et des circonstances qui l’ont induite. Et pourtant on sait qu’il est des jugements qui s’imposent d’où cette seconde question : comment établit-on une frontière entre ce qui doit être fait et ce qui peut ne pas l’être ?
Ethique, quand tu nous tiens …
dimanche, décembre 14th, 2014Les droits des animaux seraient-ils mieux encadrés et donc préservés que les droits des humains quand ceux-ci sont sujets d’expérience ? L’ETHIQUE, mot dont on peut penser qu’il est à la mode tant il est devenu sujet de déclarations sans exclusion de domaines, et dont il est convenu de se servir en particulier quand on utilise un être vivant dans le but d’éviter toute chosification (réification). Le problème majeur étant de savoir comment il convient de servir le principe même que recouvre le mot. Aristote est dans cette affaire un des premiers à avoir envisagé les différents champs de l’Ethique pour en faire un mode de vie harmonieux tant au niveau individuel qu’interindividuel : se conduire de telle sorte que l’on atteigne le but ultime, celui du plein épanouissement de l’individu au sein de la société. Il est évident que dans ces conditions, comment faut-il comprendre l’éthique appliquée à la recherche (Ethical overkill, http://www.nature.com/news/ethical-overkill-1.16513?WT.ec_id=NATURE-20141211) ? Les règles à suivre doivent-elles être éditées par un organisme et gravées dans le marbre, alors que chaque équipe aurait plutôt tendance à exposer ses règles en les qualifiant d’éthiques ? Car sous le terme éthique on sous entend également un autre type de protection que celui du sujet, à savoir la protection de celui qui conduit l’expérimentation. Mais un dernier volet s’est fait jour : le volet économique qui voudrait qu’un bureau centralisé d’éthique soit moins onéreux que plusieurs officines ! On en arriverait donc à cette notion inattendue, à coup sur non envisagée par Aristote, du coût de l’éthique ! Même si l’on s’en offusque de principe, la prise en compte des possibilités de la datamasse (big data) fera qu’il deviendra impossible de l’ignorer.