Biologie et culture, sont bien deux mamelles indissociables des différences constatées entre filles et garçons sans que l’on puisse, aujourd’hui encore, prouver que l’un est plus que l’autre en cause. Les tenants historiques de la suprématie du sexe masculin, dit fort, sur le sexe féminin, dit faible, exprimaient la croyance en des différences essentielles menant aux revendications ultérieures des féministes. Différences visibles mais aussi invisibles, parmi lesquelles celles qui pourraient se rencontrer au niveau du cerveau : le cerveau mâle contre le cerveau femelle, quelle belle affiche ! Alors que, depuis longtemps, les expérimentations animales s’adressent de façon prépondérante aux individus mâles, il semble bien, aujourd’hui qu’il existe des différences entre les deux sexes au niveau du cerveau (Sex Differences in the Brain, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/44096/title/Sex-Differences-in-the-Brain/), différences qu’il conviendrait de ne pas ignorer ! Mais les facteurs en cause sont nombreux et interviennent dans des temps plus ou moins précoces du développement puis de la maturation. Premièrement, ce sur quoi il convient s’insister pour ne pas faire que des différences deviennent des inégalités, c’est que pour la majorité des fonctions la distinction n’est pas possible. Deuxièmement, c’est qu’en l’absence de certains facteurs de transcrition, la différenciation se fera dans le sens femelle mais que, lorsque la masculinisation intervient, elle se fait au niveau cellulaire en terme de nombre et de taille de neurones définis dans des localisations spécifiques. Troisièmement que l’épigénétique, à laquelle on peut difficilement attribuer un rôle simplificateur, s’inscrit également dans un nouveau temps par rapport à ce que l’on croyait. Tout porte à croire que les recherches sont loin d’être abouties mais qu’elles pourraient apporter des éléments d’explication dans des désordres psychiatriques “séxués“. Mais ce qui semble peut-être le plus intéressant serait le fait que contrairement aux autres organes, le cerveau n’est pas univoque mais qu’il reflète à des degrés divers masculinisation et féminisation selon les aires. Serait-ce l’image des deux moitiés qui se cherchent, selon le mythe de l’androgye de Platon ?
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