Le pediculus capitis, vulgairement dénommé poux de tête, est présent probablement depuis environ deux millions d’années, et les traces les plus anciennes du genre Homo remontent à plus de deux millions d’années (Homo habilis 2Ma,8). Qu’on le croit ou non le premier accompagne le second depuis autant de temps ! L’action du premier sur le second ne devait pas être fondamentalement différente de son action actuelle et peut-être les Homines habiles cherchaient-ils les poux dans la tête de leur parentèle. Mais là n’est pas le propos. Cette association, à but non lucratif, se révèle particulièrement intéressante dans le domaine de recherche des migrations de populations (Head lice invaded the Americas alongside the 1st humans). Ainsi les analyses génétiques des poux d’Amérique du Nord et des poux d’Amérique Centrale ont montré des différences qui permettent d’interpréter les mouvements des populations primitives. Il est en effet possible de distinguer des déplacements depuis la Sibérie du Nord et l’Asie de l’Est vers le continent américain. Mais l’histoire du poux ne finit pas avec les premiers habitants puisque des phénomènes de colonisation peuvent être suivis jusqu’à la seconde guerre mondiale. Ainsi peut-on se poser la question de savoir s’il convient d’éliminer les poux étant donné leur importance scientifique ?
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Ensemble, pour le meilleur et pour le pire
samedi, novembre 18th, 2023Gène et Genre
vendredi, septembre 6th, 2019Jusqu’à la fin de la 6e semaine la gonade revêt le même aspect morphologique dans les deux sexes, alors est-ce une raison pour laquelle Hermaphrodite a pu voir le jour ? Fils d’Hermès et d’Aphrodite (d’où son nom) il fut uni bien malgré lui à la naïade Salmacis ce qui fit de lui un être d’une étrange complexité. Depuis déjà plus de cent cinquante ans on s’interroge sur ce qui pourrait définir le masculin et le féminin au delà de caractères trop simplement anatomiques. Ainsi Simone de Beauvoir et Claude Levi Strauss se rejoignent-ils sur la dualité qu’entretiennent ces deux termes nature et culture. Aujourd’hui paraissent les résultats d’une grande étude sur les bases génétiques de la sexualité ( Giant Study Helps Clarify Role of Genes in Same-Sex Sex , https://www.the-scientist.com/news-opinion/giant-study-helps-clarify-role-of-genes-in-same-sex-sex–66371?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=76276598&_hsenc=p2ANqtz-8sDxjlIZ4bzyJ9y5T7pdtI5C_g4SQCtdPyF0pmQKMRJbQTzEIwPQ5_egm3txNxHoNQ9KQzn-77jJv-gleEBJiNJRqYyA&_hsmi=76276598). Pour ne pas oublier l’ambiguïté fondamentale de l’homme qui oscille au gré des vents et des siècles entre rationalité et irrationalité, il n’est pas inutile de rappeler que l’on a également cherché le gène de la criminalité comme on avait découvert la bosse des mathématiques ! Science contre pseudo science pour la recherche éternelle d’une cause ! Mais aujourd’hui la réponse est ouverte “encore” : si la génétique peut prédire elle ne peut affirmer et il faudra donc s’en contenter !
Pour que la mémoire ne flanche pas !
dimanche, mai 20th, 2018Comme tout objet mystérieux, cette boite noire qu’est le cerveau, reste au plus haut point attractive, et les suppositions vont bon train la concernant depuis …. En effet que n’est-il pas capable d’effectuer, de résoudre, d’imaginer, et sa capacité d’abriter pour restaurer n’est pas la moindre de ses qualités. Pour démêler ce merveilleux écheveau le plus simple était d’attribuer à chacune de ses fonctions un site précis selon une cartographie. Mais au fur et à mesure des avancées de la physiologie, les frontières devinrent moins précises, des chevauchements se firent jour et le temps vint de changer l’échelle d’observation : la macroscopie laissa place à la microscopie avec le rôle prépondérant des synapses mais celles-ci a leur tour s’effacèrent devant la molécule. Et que croyez vous qu’il advint ? La génétique dut s’accommoder de partager son champ de responsabilité avec l’épigénétique. C’est ce qui semble avoir été mis en évidence chez l’escargot de mer. Les gastéropodes, dont ils font partie, sont largement représentés (quatre vingt mille espèces) ; comme de nombreux mollusques ils possèdent des neurones géants et ce sont eux qui sont impliqués dans l’étude que rapporte l’article, RNA Moves a Memory From One Snail to Another (https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/54565/title/RNA-Moves-a-Memory-From-One-Snail-to-Another/&utm_campaign=TS_OTC_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=62922981&_hsenc=p2ANqtz-_wZt4Q7o38w_Q7lcmlPAmAD6VlKjAk0y1VbhemuhFqmczDm9lgRH1cQk2IuU4enfUcZwNnMsQdMHIdqaE–UuLCugbBQ&_hsmi=62922981). Si selon le traité de Rome en Europe, il est interdit de faire souffrir l’animal, en Californie on peut apprendre à l’escargot à conserver une attitude défense au regard de chocs électriques qui lui ont été appliqués antérieurement. L’ARN extrait des neurones des escargots stimulés injecté à des congénères non stimulés entraine ces derniers à se conduire comme les premiers ! Et c’est la méthylation de l’ADN, principale modification épigénétique réversible qui serait indispensable à ce transfert de mémoire sans implication synaptique. Augmenter le nombre de ses synapses ne semble plus aussi impératif, il suffira de se faire injecter un cocktail de mémoires choisies parmi les meilleures. Reste néanmoins à préciser de quel ARN il s’agit et être sûr que ça marche !
Mémoire et oubli
samedi, octobre 10th, 2015Si l’on en croit ce qu’écrivait Bergson (in Matière et Mémoire, 1939) ” … Le système nerveux n’a rien d’un appareil qui servirait à fabriquer ou même à préparer des représentations …”. De tous temps, qu’il s’agisse de philosophie aussi bien que de sciences, la mémoire s’est imposée dans sa singularité quand bien même on ne ferait référence qu’à “la faculté de l’esprit ayant pour fonction d’enregistrer, conserver et rappeler des informations“. Elle est même devenue qualificatif des dispositifs physiques, ceux-là même qui dans le domaine informatique, autorisent la conservation et la restitution d’informations en distinguant la mémoire vive, qui doit être réalimenter de la mémoire morte, qui ne le demande pas (pas de confusion avec les mémoires volatiles et non volatiles). Quand on sait que la technique humaine (en général) reproduit (plus ou moins bien) les propriétés des êtres vivants, on n’est pas très étonné de ce que la “mémoire” soit toujours un sujet de recherche attentive. Aujourd’hui des résultats obtenus chez le rat viennent apporter un nouveau regard sur le support matériel de cette propriété immatérielle et exceptionnelle (Genetic Repression Boosts Memory,http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44145/title/Genetic-Repression-Boosts-Memory/). Loin des publicités mensongères vantant les bienfaits d’une quelconque substance “boosteur” de mémoire, il s’agit ni plus ni moins que d’un étude génétique (à noter que les conditions de réalisation peuvent en sembler assez barbares !) tendant à démontrer le rôle d’une répression génique dans les processus de mémorisation. Mais quand on s’appuie sur des expérimentations scientifiquement construites, fiables, robustes et reproductibles qui a priori ne laissent pas de place à une interprétation imaginative, la conclusion est pour le moins inattendue, semblable à un clin d’oeil puisqu’il s’agirait là d’un moyen qui éviterait au cerveau de finir en bouillie “… If you remembered everything, your brain would turn to mush … ” !
Recherche/Moyens/Résultats
mardi, juin 2nd, 2015Qui se souvient aujourd’hui encore de l’épopée du Kon Tiki ? Le 27 avril 1947, après des préparatifs longs et difficiles, une équipe scientifique conduite par l’anthropologue Thor Heyerdahl s’embarque pour une traversée périlleuse. L’idée est de vérifier l’exactitude d’une ancienne légende d’un roi-dieu qui aurait conduit son peuple de la cordillère des Andes pour la Polynésie, ce qui implique la traversée du Pacifique. En 1947, l’idée que des populations des îles du Pacifique puissent être originaires d’Amérique semble particulièrement peu vraisemblable, car la traversée sur un radeau construit en balsa est peu crédible. C’est donc pour infirmer ou confirmer cette hypothèse que l’anthropologue norvégien embarque avec son équipe sur une embarcation aussi proche que possible de celle de la légende. Aujourd’hui si les pérégrinations des peuples passionnent toujours, l’aventure fait appel à beaucoup moins d’endurance physique, à moins que de compter pour telle de longues journées, voire de longues nuits dédiées aux techniques de laboratoire encore que la part du travail réalisé par les machines compte pour beaucoup. Démonstration avec ce récent article, Genomes Point the Way (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43088/title/Genomes-Point-the-Way/). Existe-t-il une seule origine africaine à l’humanité ou non, théorie du Out of Africa contre théorie du Out of nowhere, ce qui est important c’est donc de trouver les voies de cheminements migratoires et la génétique est une aide d’autant plus précieuse que fiable et beaucoup moins risquée ! Ainsi après les expéditions, les découvertes archéologiques, la génétique appliquée aux populations vient-elle comme un outil supplémentaire dans cette quête de l’origine de l’homo sapiens. Celui qui ne semble pas si sapiens que cela quand il parle de son (ses) origine(s) ! Mais que l’on se rassure, les discussions ne sont pas terminées, la génétique n’a pas tout dit !
Lamarck n’avait peut-être pas tort sur tout !
lundi, janvier 12th, 2015Comme l’explique de façon à la fois didactique et humoristique les faiblesses de la théorie de l’évolution selon Lamarck “… Comme il était simple de démontrer que des souris auxquelles on a coupé la queue ne donnent pas naissance à des souris sans queue, sa théorie s’est peu à peu couverte de ridicule …” (Dossier: l’épigénétique, On 16.09.2010, in Dossiers, by Alan Vonlanthen, http://www.podcastscience.fm/dossiers/2010/09/16/dossier-l-epigenetique/), on a rapidement jeter aux orties le bain et l’eau du bain ! Et aujourd’hui retour sur investissement avec l’article, Stress Fractures (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41708/title/Stress-Fractures/). On savait depuis une dizaine d’années déjà, qu’il existait un facteur de transcription nommé Ikaros, (appartenant à la famille des facteurs de transcription en “doigt de zinc”) impliqué de façon large dans le système immunitaire mais dont des altérations chez les femelles gestantes murines reproduisaient chez leurs nouveaux nés des conditions de stress identiques aux leurs. Maintenant, on sait également que chez l’homme des affections induites par de grandes situations de stress, se retrouvent non seulement chez les enfants mais aussi dans leur descendance, c’est à dire au delà de la deuxième génération. S’il est indispensable d’avoir des preuves de ce que la communauté médicale suggérait à la communauté scientifique en terme d’interrelation stress/affections, il n’est pas moins important d’insister sur le couple épigénétique/génétique, dont on découvre progressivement l’immense palette de rôles. Dans ce sens un projet (2010) ambitieux de longue haleine a été créé. Baptisé : EpiTwin – The role of epigenetic factors in the aetiology of common complex diseases using twins, et ” … qui va s’intéresser aux différences d’expression génétiques de quelque 5’000 jumeaux en raison de leur style de vie et de leur hygiène alimentaire ... ” il aura l’immense avantage de pouvoir comparer deux à deux des individus armés d’un patrimoine génétique identique. Ainsi va s’éteindre cette autre querelle des anciens et des modernes, pour une marche en commun des deux protagonsites !
C’est pas moi …..
mardi, octobre 14th, 2014Le franglais comme la novlangue ont leurs utilisateurs et leurs détracteurs, mais qu’en est-il de certains mots d’un vocabulaire imagé et rigoureusement français des siècles précédents ? Ainsi aujourd’hui sait-on encore ce que signifie le mot “pucier “! Peut-être serait il bon d’en expliquer la signification car il se pourrait bien que ce substantif revienne d’usage courant. Quand l’argot touche à l’universel, on se pose la question de savoir pourquoi ! Argot : Pucier : de puce avec le suffixe -ier, allusion au fait que le lit peut parfois être l’« habitat » de la puce (Wiktionnaire),. Universel : la part de l’homme dans l’évolution. L’article d’Emily Monosson pourrait y répondre. Si le pucier d’hier n’a disparu que pour réapparaitre plus vivant que jamais, c’est parce que l’homme compte pour une part à la fois non négligeable mais aussi difficilement quantifiable dans les processus de l’évolution (Sleep Tight, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41005/title/Sleep-Tight/) ! Qu’il soit impliqué depuis la nuit des temps, en substance depuis son apparition semble une évidence, la sélection naturelle aurait un sens restreint si l’on n’entendait par là qu’une nature dont l’homme serait absent, puisqu’il fait partie intégrante de la dite nature. Pour ne pas aller jusqu’à la position qui voit dans la disparition de l’homme la survie de la terre, il sera toujours bon de continuer à recenser pour les minimiser au mieux les facteurs humains impliqués. Ce qui aurait aussi par retour un effet utile pour l’homme en propre !
Pourquoi eux ?
mercredi, juin 19th, 2013Pourquoi donc, la mouche, le poisson, la souris et le vers quand G. Mendel avait débuté l’ère de la génétique sur des petits pois ? Les considérations pratiques semblent être de loin, les premières à envisager dans le choix de l’animal (A Point Of View: Fly, Fish, Mouse and Worm, http://www.bbc.co.uk/news/magazine-22904931 ). Il est indispensable en effet de pouvoir compter sur une reproduction rapide d’animaux de petite taille de telle sorte que leurs nombreux descendants puissent être observés sur une courte période tandis que leur grand nombre ne nécessitera qu’un espace restreint. A ces deux qualités vient s’ajouter le fait que le poisson est transparent, que la souris est un mammifère et que le vers est un organisme ne comptant que 959 corps cellulaires. Mais tous ces points positifs ne seraient rien s’il n’existait pas une communauté génétique entre eux et l’humain puisqu’en effet toutes ces études n’ont qu’un seul but : valider le raisonnement analogique autorisant l’application à l’homme aussi bien dans le domaine du normal que dans celui du pathologique. C’est la brique cellulaire qui la première a permis la mise en place d’une unité dans la construction tissulaire. Depuis la double hélice, c’est la connaissance de la conservation des gènes qui permet que la drosophila mélanogaster renseigne sur des syndromes malformatifs des arcs branchiaux chez l’homme ! Comment ne pas admirer comme le fit J. Monod la diversité morphologique et fonctionnelle rapportée à l’invariant biologique qu’est l’ADN.