Pas certain que l’on aie pensé à associer mémoire d’oiseau et appétit d’oiseau. Pourtant l’observation d’un certain nombre d’entre eux démontre leur capacité à se nourrir lorsque bise et frimas règnent, tant leur mémoire leur permet de retrouver les caches de nourriture faites pendant les temps de plénitude alimentaire. Il en existe même deux groupes principaux selon qu’ils collectionnent ou dispersent leurs réserves, mais là n’est pas le propos, car ce qui interroge c’est leur aptitude à la mémorisation spatiale, ce qui peut sembler faire défaut à l’humain ( The Elephantine Memories of Food-Caching Birds, in The New Yorker Daily, Illustration ci-dessus). C’est cette apparente anomalie de la nature qui a poussé différents ornithologues à explorer cette extraordinaire faculté. Plusieurs corrélations sont à prendre en compte, sans que l’on puisse en affirmer la causalité. Il existe un rapport entre les oiseaux les plus performants en terme de mémoire et leur survie. Les femelles qui choisissent les males plus performants ont des pontes plus riches. Les hippocampes des individus les plus performants sont de taille supérieure ou possèdent plus de neurones, mais gènes et éducation se sont révélés impliqués conjointement et la sélection naturelle joue sa partition. En fait ce qui semble nouveau dans cette étude de la fonction mémorielle des oiseaux, c’est la différence que les auteurs pointent entre rigidité et adaptabilité : entre la capacité à utiliser le milieu où évolue le sujet et son incapacité à le faire ! On pourrait même imaginer qu’un homme ne pourrait jamais vivre avec une mémoire de mésange en raison d’un trop plein d’informations sans intérêt et ce d’autant plus qu’elles interdiraient la prise en compte d’autres informations ! On ne le dira jamais assez, la nature est décidemment bien faite !
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Une mémoire d’oiseau !
mardi, décembre 31st, 2024Pourquoi meilleur ?
mercredi, octobre 9th, 2019
S’il est un sujet ardemment débattu aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain c’est bien celui qui a trait aux rapports Homme Nature, mais il en est un autre tout aussi important c’est celui qui régit les rapports Homme Homme. Hobbes contre Aristote, « Homo homini lupus est » contre « L’homme est un ête sociable, la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables ». Un article récent, Neuroscience is starting to unravel the evolutionary underpinnings of mammals’ selflessness ( https://www.the-scientist.com/reading-frames/opinion–why-mammalian-brains-are-geared-toward-kindness-66433?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=77745415&_hsenc=p2ANqtz-_nxYmHf3goSOad4bCAOfQK5gZ-h7fUnj3kG6JpqI4dVGm3TbTXkwxlTkelNVd8IwyvF8N-VD3KN9wwm02t53eQUQEvTQ&_hsmi=77745415 ) veut accréditer des explications relevant du plus favorable de ces deux avis (voir également un extrait du livre dont il est question :Book Excerpt from Conscience, https://www.the-scientist.com/reading-frames/book-excerpt-from-conscience-66509). N’en déplaise à l’anthropocentrisme, l’altruisme n’est pas une exclusivité de l’humain, l’idée de conscience est elle plus spécifiquement humaine d’où certainement la complexité de sa définition et des mécanismes impliqués. Mais comme rien ne doit résister à l’analyse, pourquoi ne pas chercher à expliquer le pourquoi de cette particularité ? La démonstration proposée semble plutôt procéder d’une tautologie, d’un procédé de réthorique que d’une approche scientifique. L’auteur soulève néanmoins un point important. Avant que d’admettre (pour s’y soumettre ?) la prééminence morale absolue d’un groupe se souvenir que chacun est pourvu d’un matériel identique, fruit d’une évolution commune de l’humanité.
Bientôt prêt ?
vendredi, septembre 22nd, 2017Si l’on excepte le sens commun de Kant proche du bon sens de Descartes ayant valeur universelle, le système perceptif humain se caractérise par cinq sens : audition, gustation, olfaction, vision, tact. Pour appréhender n’importe quel objet dans son environnement, un seul d’entre eux pourrait sembler suffisant. Mais il s’agit là d’une croyance erronée, car les quatre autres sans être requis sont néanmoins présents. Ainsi dans un premier temps, l’observateur applique à la reconnaissance de l’objet offert, l’un d’entre eux plus particulièrement. Si la vision semble dans un premier temps la première sensation pour la majorité, il n’en reste pas moins vrai qu’il existe un autre système perceptif qui fait appel à plus que le seul sens concerné dans la mesure où viennent s’ajouter les acquisitions par les autres sens lors d’une expérience antérieure. Or donc, si I. Asimov n’a pas exactement décrit les système perceptif de ses robots, leurs différents gestes et actions laissent à supposer qu’ils sont bel et bien pourvus des cinq sens humains. A la lecture de l’article Stretchy Artificial ‘Skin’ Could Give Robots a Sense of Touch (https://www.livescience.com/60386-robots-artificial-skin-stretchy-semiconductor.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20170913-ls), une fois encore la réalité vient de confirmer la fiction puisque l’on peut doter ces objets d’une peau électronique. Bien que parfaitement artificielle, cette enveloppe externe va être capable d’acquérir et de transmettre une information qui sera interprétée pour être secondairement reconnue. S’il existait déjà des systèmes doués d’une certaine reconnaissance tactile, il semble que celui mis au point par Yu et son équipe (Rubbery electronics and sensors from intrinsically stretchable elastomeric composites of semiconductors and conductors, http://advances.sciencemag.org/content/3/9/e1701114.full) conjugue à la fois, efficacité et petit prix, d’où un double attrait. Il faudra bientôt faire très attention en serrant la main d’un robot !
Plus que cinq, ce n’est pas commun !
vendredi, septembre 9th, 2016Chez l’homme, c’est bien connu, il existe cinq sens physiologiques parfaitement répertoriés, même si la distinction peut être considérée comme artificielle dans la mesure où lorsque l’un est requis les quatre autres sont également présents. Il est non moins évident que les sens dont il est question dans le dernier numéro du TheScientist (septembre 2017, Beyond the basic five) même s’ils semblent pour certains dépasser ceux dévolus à l’humain ne lui sont pas totalement étrangers. En réalité c’est parce qu’ils ne sont pas facilement accessibles et que leur domaine d’exploration a longtemps échappé à la technique qu’ils ne font pas partie de la liste des cinq. Pourtant chez l’homme, les récepteurs musculo-articulaires sont connus depuis le tout début du XX° siècle, tandis que l’organe stato-récepteur de l’oreille interne fait l’objet de publications dès la fin du XIX°. C’est parce qu’elle était tributaire des nouvelles colorations argentiques mises au point par Cajal et utilisées par Golgi pour définir le concept du neurone puis la théorie de la contiguïté, que la physiologie a pu prendre le relai des connaissances histologiques et semble, de ce fait, en retard. Puis il a ensuite fallu différencier au sein de la sensibilité en général, la sensibilité superficielle et profonde avec pour chacune des ces deux parties des sous domaines, comme la température, la douleur, la pression, l’équilibre, l’espace, le mouvement etc. . Il faut donc lire l’article Sensory Biology Around the Animal Kingdom (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/46824/title/Sensory-Biology-Around-the-Animal-Kingdom/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=33795186&_hsenc=p2ANqtz-_kI-wSNhc6lNaoTje8FuqMfGuxPJzGjNkJRqukBnfAguy2zdcLMcU6ElV-_7k7vpr2dZrdv7Ds1fudDiPBAvBZnUHfGQ&_hsmi=33795186) comme une mise au point dans le règne animal des différents composants d’un sens général, celui de la perception du milieu externe et du soi dans ce milieu. On sait depuis longtemps que l’homme agit en fonction de son domaine perceptif, et s’il est tout aussi évident qu’il en est de même pour l’animal, où est la différence, peut-être dans la conscience de ces perceptions ?