C’est encore un histoire de temps, mais qui questionne plus encore qu’il n’est habituel puisque “Time might be a mirage created by quantum physics, study suggests” : cette supposition n’ayant en effet rien d’évident. Mais chacun sait que rien n’est plus étonnant que le temps ! Or donc le temps fut d’abord cyclique, eut égard à la répétition immuable d’un certain nombre d’évènements. Puis il devint linéaire allant du passé vers le futur, ce qui également semble une évidence. Mais en combinant les deux, il n’est pas impossible que le premier en se répétant avance également suivant une flèche qui (jusqu’à présent) ne se dirige que dans un sens. Et quand aujourd’hui le temps ne pourrait être qu’une “création” de la physique quantique, la théorie selon laquelle la réalité de notre monde peut être mise en question, n’ a peut-être plus rien d’absurde ! En fait ce qui est en jeu, c’est “la théorie du tout” : “théorie physique susceptible de décrire de manière cohérente et unifiée l’ensemble des interactions fondamentales“, qui s’inscrit dans la démarche unificatrice de la physique en général. L’aporie résulte en effet de la confrontation entre la théorie de la relativité générale d’Einstein et la mécanique quantique. Pour sortir de l’impasse il faut, mais suffit-il (?) que deux objets soient intriqués de façon quantique : ainsi le temps émerge pour l’un quand l’autre devient son horloge, Schrödinger devient alors compréhensible à tout un chacun ! Tout repose in fine sur le passage indispensable de la physique de l’infiniment petit à la physique de l’infiniment grand. C’est pourquoi la communauté scientifique reste suspendue à la théorie de la réfutabilité de Karl Popper.
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Ô temps suspends ton vol …
mercredi, juillet 24th, 2024Le temps et l’espace à échelle humaine
samedi, avril 27th, 2024Depuis Saint Augustin, la définition du temps tient de la gageure car entre ce qui n’est plus et ce qui n’est pas encore, le présent finalement n’a que peu de place. Saint Augustin se posait la question dans une approche bien particulière celle qui traite de l’éternité. Ce n’est pas ce sujet que traite l’article Visual clutter skews our time perception, car il s’inscrit dans une dimension beaucoup plus prosaïque, celle que chacun peut vivre dans son environnement habituel. Mais qui dit environnement dit obligatoirement perceptions sensibles parvenant sinon simultanément tout au moins dans un un bref espace temporel au cerveau du sujet concerné. Ainsi il semble que plus grande est une image visualisée, plus longtemps le sujet pense l’avoir regardée alors même que ce temps mesuré est objectivement le même. Lorsque par ailleurs l’image observée se révèle plus remarquable, le sujet affirme également l’avoir regardée plus longtemps. Pourquoi donc le cerveau donne-t-il au sujet l’information que le temps s’allonge pour regarder une image quand celle-ci est de grande taille ou bien quand elle sort de l’ordinaire! Quelle est l’amélioration qu’apporte ce vécu d’un temps apparemment plus long ? Pas encore de réponse, peut-être une piste, celle en rapport avec les processus de mémorisation dont on sait qu’ils sont tout sauf simples !
Subjectivité sensorielle
vendredi, novembre 10th, 2023Se méfier de ses perceptions est un étape indispensable à l’exercice du doute. Le monde dans lequel vit l’homme est-il ou non une réalité ? Cette question sans âge mais pas sans intérêt, est la première marche à la mise en place du doute rationnel. La perception du temps représente le paradigme de la subjectivité. D’expérience courante, l’attente dans des conditions différentes mais dans un temps d’horloge identique ne semble pas s’écouler de manière identique ! Ce qui porte à croire que le temps peut tout aussi bien ralentir que s’accélérer ce qui par ailleurs est du domaine courant au fur et à mesure du vieillissement humain : avec l’âge le temps court de plus en plus vite. La question est donc la suivante “Comment le cerveau traite-t-il le temps ? ” En fait la perception du temps est consubstantielle à la perception de l’environnement de l’individu en cause (Why does time slow down in near-death experiences?). Comme par ailleurs le cerveau a enregistré des faits antérieurs eux-mêmes inscrits dans un environnement sensoriel il ne s’agit jamais d’une perception première, entachée qu’elle est d’un avant. L’idée de l’auteur est que l’adaptabilité du temps s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la survie de l’individu. Ainsi la sensation “subjective” d’un allongement du temps permettrait une meilleure prise en compte des informations permettant d’éviter des actions trop rapides et de ce fait inadaptées. Si l’on adhère à une vision finaliste de l’existence de l’être vivant il est logique d’imaginer que les processus adaptatifs se succèdent dans le but d’une amélioration progressive même si la finitude reste de rigueur !
Qu’est ce qu’une horloge ?
mardi, mai 4th, 2021L’horloge parle du temps, c’est la raison pour laquelle elle s’appelle horloge et l’homme tente depuis déjà un certain temps de mesurer cette dimension ! Clepsydre ou sablier, même rôle qu’il s’agisse d’eau ou de sable : mesure d’une portion de temps dans le temps, comme les trois minutes du sablier indiquent quand l’oeuf à la coque est bien à la coque. Pour connaître les heures du jour, ce qui est nettement plus facile que les heures de la nuit, c’est le cadran solaire que les grecs du IVème siècle ont emprunté, en l’améliorant, aux égyptiens. Du temps de l’oralité, du temps de la préhistoire dans le monde grec, la mesure du temps s’inscrit dans un autre temps ! Le temps est cyclique, se reproduit selon un schéma immuable, c’est donc un temps qui n’est pas le temps de l’histoire. Ce dernier n’apparaitra qu’avec le temps devenu linéaire selon la Bible. Mais ce temps de l’extériorité s’est vu complété d’un temps de l’intériorité, ô combien complexe ! Celui que vit l’individu et celui qui régit l’individu. C’est de ce dernier dont il est question dans l’article Tiny timekeepers in our cells. L’horloge biologique dont il est question n’est qu’une des multiples facettes du domaine de la chronobiologie. A l’évidence le mot “temps” pourrait bien servir de paradigme au concept de polysémie tant il est vrai que ses définitions se multiplient parallèlement aux acquisitions de la technique humaine. Ainsi ces micro horloges biologiques n’appartiennent-elles pas à un temps commun puisqu’elles sont spécifiques de chaque vivant. Prise séparément chacune de ces horloges mesure un temps absolu mais pour l’espèce considérée, ce qui le relativise. Alors doit-on chercher et peut-on trouver un PPCM, quand on sait que ce dernier est le produit du PGCD par le reste des facteurs non communs ?
Encore une histoire de temps
samedi, juin 20th, 2020Comment ne pas penser qu’il existe depuis toujours des rapports conflictuels entre l’homme et le temps ? Pour mesurer le temps avant toute technique appropriée, le plus facile fut de s’appuyer sur la reproduction d’un temps court, celui de la succession du jour et de la nuit mais aussi celui d’un temps plus long, celui de la succession de quatre saisons. A l’intérieur de ce temps d’abord circulaire mais destiné à se linéariser, l’homme se meut selon son horloge biologique mais pas seulement ! Il sait bien par expérience sensible que soixante minutes peuvent ne pas ressembler à soixante autres minutes ! Cette double perception du temps, objective et subjective, résiste fort bien à tout appareil de mesure aussi sophistiqué soit-il ! Des circonstances particulières transitoires qui pourraient sembler sorties du temps mais qui se reproduisent selon une fréquence inappréciable surtout dans l’observance d’un temps court, sont là pour le rappeler, How the pandemic upended our perception of time (https://www.livescience.com/pandemic-changed-perception-of-time.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=19427&utm_content=20200616_Coronavirus_Infographic+&utm_term=3192375&m_i=6BJ6Gb0MPsgG2J4zsJorUq6oNLfGDLTXse%2BqzJTBJMk2gwVjxhm0QqY1bLU0vkYqlQyKvT5EfAP1qd%2BhvUWA5ACA7DTMUv). On y retrouve l’incomparable subjectivité de la perception de cette dimension. Or la mesure du temps est la base fondamentale de la précision du Système international d’unités qui en comporte sept de base et qui sont indispensables : masse, temps, longueur, température, intensité électrique, quantité de matière, intensité lumineuse, chacune ayant son symbole en propre. On pourrait les croire indépendantes, mais comme le montre le diagramme ci-dessus, elles ne le sont pas totalement. Les définitions de chacune des unités utilisent des phénomènes physiques reproductibles pourtant il est amusant de noter que les interdépendances se font avec la dimension la plus subjective d’entre toutes, le temps !
Souvenirs, souvenirs …
mercredi, mai 6th, 2020Souvenirs et mémoire, lire et relire H. Bergson mais aussi prendre des nouvelles des dernières études sur le sujet pour revoir à la lumière des résultats les propos du philosophe. Car celui-ci n’avait pas et de loin, ignoré les connaissances contemporaines de neurophysiologie dans ce domaine. Celle dont il est question ici, c’est la mémoire épisodique celle que convoque Proust avec sa madeleine, souvenir autobiographique dans sa composante temporelle. Après la découverte (2005) des neurones en grille mettant en évidence un codage spatial, on pense normalement à chercher un codage temporel. C’est le sujet de l’article Feature: How Time Is Encoded in Memories. Sans tenir compte du nombre, de la complexité des expérience, de la nécessaire coopération de chercheurs venus d’horizons différents, deux points sont à retenir. La démarche actuelle comparable à celle que rappelle H. Bergson à savoir l’intérêt de la prise en compte de la symptomatologie clinique qui complète et explicite la recherche fondamentale, ce qui serait bon de ne jamais oublier. La perception du temps dont on sait qu’elle n’est pas la même, et de loin, en fonction des conditions du vécu, or cette subjectivité serait inscrite dans un type cellulaire qui lui serait dédié ? Selon Saint Augustin “Qu’est-ce donc que le temps? Quand on me le demande pas je le sais mais dès qu’on me le demande et que je tente de l’expliquer, je ne le sais plus”. Le dernier exemplaire du Scientist peut être consulté pour approfondir le sujet (Making memories, The fundamental cognitive process is revealing itself to science, https://www.the-scientist.com/magazine/issue/making-memories-37-4?utm_campaign=TS_eTOC_2020&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=87391293&_hsenc=p2ANqtz–02I9PYHLIaoxyG-P6bgBhwG647xH98CpVui2SuabYbpSzJZ149Q4cm3Ywq6dDeRRtUUNBeBoDbvxlxBNJVz-dvU5K_Q&_hsmi=87391293)
Les bonnes résolutions
lundi, janvier 8th, 2018Pourquoi imagine-t-on qu’il existe une solution de continuité temporelle ente le 31 décembre et le 1 janvier quand une durée identique permet chaque jour de passer au jour suivant. Pourquoi accorde-t-on à ce passage une matérialité festive et une spiritualité plus ou moins prégnante sous forme d’une liste de bonnes résolutions. Ce passage, s’il ne situe pas exactement à la même date dans le cours de l’année selon l’époque considérée, se retrouve néanmoins dans différentes civilisations (Why We Make New Year’s Résolutions, https://www.livescience.com/42255-history-of-new-years-resolutions.html?utm_source=-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=ls_newsletter&utm_term=20180102– ), et selon les auteurs il s’agissait plutôt de renouveler pour les réaffirmer des liens personnalisés dont le défaut aurait été de se distendre avec le temps. A l’évidence si liens il y a, ils se sont modifiés. De ceux qui liaient l’individu à sa société ils se sont déplacés vers des liens de l’individu à l’individu. Car cette tradition n’est ni plus ni moins que la transcription plus ou moins exhaustive d’actions dont le but n’est rien de moins que d’aborder “la vie bonne ” du Stagyrite selon qui le bien est le but suprême de la vie. Ces résolutions maintes fois exprimées, si peu suivies, pourraient représenter un moment particulier, celui où se confondent deux temps : le temps linéaire qui avance dans une seule direction et le temps circulaire qui se reproduit régulièrement. C’est la fluence du temps qui met en scène la finitude humaine, répéter régulièrement de bonnes résolutions permet d’en reculer le terme puisqu’elles signent un nouveau départ.
Quelle heure est-il ?
jeudi, juin 18th, 2015Qui aurait l’idée de demander l’heure à une bactérie ? Aujourd’hui, pourtant, une horloge interne peut être mise en place chez E. Coli (Circadian Clock Transplant, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43248/title/Circadian-Clock-Transplant/). Le mot à retenir est “interne” signifiant par là que ce temps est le temps propre à l’organisme considéré, mais inscrit dans sa machinerie, d’où la rythmicité d’une action qui lui est propre. Il n’est pas question de conscience, c’est l’évidence, il n’en existe pas moins par ce recommencement d’une action à intervalles réguliers ou non, l’inscription d’une durée, qui est l’intervalle entre deux évènements consécutifs chez un organisme vivant, mais fini, puisque destiné à disparaitre. Ce recommencement qui n’existe que par cet intervalle, est consubstantiel à l’organisme considéré. Cette horloge déjà connue chez les cyanobactéries peut être apprise à d’autres, E Coli, dans le cas présent. Et last mais peut être pas least, il est possible d’agir sur le devenir naturel de ce rythme en supprimant son épuisement. Ce temps qui n’existe que parce qu’il y a un avant et un après évènement, est propre à chacun. Ainsi pourrait-on parler d’un micro-temps, inscrit dans un temps autre, parce que son échelle est différente, un macro-temps, lui-même inscrit dans un troisième, un méga-temps ….. d’où vient cette perception que le temps n’est pas univoque. Les horloges sont multiples chacune définie par l’évènement qui se répète ou disparaît. Le temps est évènement.
Au quatrième top, il sera-t-exactement !
jeudi, septembre 5th, 2013A l’heure (pourquoi pas ?) où la science offre de mesurer le temps avec une précision jamais encore atteinte (Most precise clock to watch tiniest ever time dilations, http://www.newscientist.com/article/dn24092?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2013-2908-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.UidBy9K8AbI) ce qui pourrait entraîner une révision de la loi sur la relativité générale d’A. Einstein, pourquoi ne pas revenir aussi sur l’importance du rythme circadien chez le vivant comme par exemple dans ses rapports entre le moment de la prise d’alimentation et les effets sur l’organisme (Out of Sync, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/37269/title/Out-of-Sync/). Dans ces deux articles où il est question de temps, s’agit-il de la même dimension ? En effet dans le second il s’agit d’un temps qui en s’enroulant, se reproduit à l’identique : c’est celui qui fait se succéder immuablement la nuit au jour et auquel le corps est soumis. Le premier article se réfère lui, à un temps qui se déroule et dans lequel le premier s’inscrit, mais auquel le corps est tout aussi soumis. Comme par ailleurs il semble bien exister plusieurs systèmes d’horloges biologiques au sein de chaque individu, de quel temps faut-il parler ? Le temps est-il cyclique comme le percevait la culture classique, est-il linéaire comme s’est mis à le penser l’homme moderne ? Pour avoir en sa possession quelques arguments de discusssion on terminera agréablement ce court parcours du temps avec le texte d’E. Klein “Le temps de la physique” (http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b12c5.php).
Arrêt sur image
vendredi, juillet 8th, 2011Aujourd’hui les informations ne se suivent même plus, elles se télescopent, puis s’auto-détruisent, et les cendres qui en restent n’appartiennent pas plus aux unes qu’aux autres.
Nous en vivons la démonstration parfaite avec la suite des évènements de ces six derniers mois, évènements naturels, géopolitiques, mais aussi “personnels”. S’il est normal que les premiers aient des conséquences mondiales, il est plus inattendu que le dernier en date se retrouve placé sur le même plan que les précédents !
Et pouquoi sommes nous si surpris qu’il en soit ainsi ? Qu’avons nous fait du passé ? Pouvait-il nous être utile ? Il n’est aucunement question d’être “passéiste“, avant ce n’était pas mieux, mais de tirer des leçons pour que ce temps passé ne soit pas perdu.
L’idée est que ce passé doit servir à éclairer le présent-futur pour le gérer au mieux, et ce dans tous les domaines….