C’est peut-être un article un peu “trop long” (https://arxiv.org/pdf/2306.03009.pdf) dans son intégralité, ce qui est dommage car le titre en est particulièrement prometteur “Using Sequences of Life-events to Predict Human Lives” puisqu’il cache plusieurs thèmes d’actualité. Trois points de réflexion en particulier peuvent en être extraits : la Vie, la Mort et leur accointance avec l’IA. La Mort a aujourd’hui tellement perdu de sa réalité qu’elle passe de l’état de sujet à celui d’objet dont on serait en mesure de prédire la date de survenue, ce qui peut être intéressant pour un tiers mais à tout le moins point d’achoppement pour l’intéressé. La Vie quant à elle peut être assimilée le plus simplement du monde à une suite d’évènements qui du fait de leur similitude avec des séquences, autorise l’utilisation d’un algorithme puisque défini par “la description d’une suite d’étapes permettant d’obtenir un résultat à partir d’éléments fournis en entrée“. Personne n’a pourtant oublié Malraux pour qui si “La vie ne vaut rien, rien ne vaut une vie “. A l’évidence réifier la Mort comme la Vie ne posent aucun problème aux auteurs de l’étude. Et donc se pose LA question : ont-ils connaissance du mot magique, ETHIQUE et du domaine auquel il s’applique ? Alors pour en terminer, mieux vaut se référer à la conclusion “pleine d’humour” de l’article du JIM “IA : la mort est son métier”(https://www.jim.fr/medecin/jimplus/e-docs/ia_la_mort_est_son_metier_200205/document_jim_plus.phtml). A suivre ?
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La Mort en question
mardi, janvier 9th, 2024Avant, après
mardi, février 16th, 2021Un article récent Earth’s mountains disappeared for a billion years, and then life stopped evolving met en présence deux constatations : la disparition des montagnes et la vie sur terre, que les scientifiques qualifient de ralentie. La question qui se pose est de savoir s’il faut y voir une conséquence ou une coïncidence et s’il est possible de départager les deux propositions évènementielles quelques milliards d’années après leur survenue. Ce que l’on sait, c’est que s’il existe deux modes de naissance pour les montagnes, tectonique des plaques et activité volcanique (Why don’t mountains grow forever?), celles-ci ne peuvent pas grandir indéfiniment pour cause de gravité terrestre. A partir du moment où leur croissance n’est pas infinie, leur décroissance est nécessairement programmée du fait des processus d’érosion. Avec les montagnes qui grandissent, la croute terrestre est épaisse, l’érosion nourrit la vie, que les montagnes disparaissent et la vie stagne ! Mais ce peut-il vraiment que ce soit aussi simple ? Schématiquement il a fallu un milliard d’années pour que les procaryotes laissent la place aux eucaryotes et encore un milliard d’années pour que ceux-ci laissent la place aux organismes pluricellulaires comme les algues. Alors peut-on vraiment mettre en relation la complexification de la vie avec le cycle des montagnes ?
Surface ou profondeur ?
samedi, mai 16th, 2020Dans son ouvrage “Au delà des gènes : ce que la biologie révèle sur nous, notre monde et nos rêves” (PPUR Presses polytechniques, 10 déc. 2012 – 184 pages) Gottfried Schatz rapporte que Ch. Darwin (1859) aurait écrit dans une lettre au botaniste J.D. Hooker “… supposer que la vie était apparue dans un petit étang chaud …”, mais il ajoutait “que c’était un pur non sens de penser actuellement à l’origine de la vie “. La question de l’auteur cent cinquant plus tard est devenue “.. et si le petit étang chaud de Darwin était en réalité l’eau bouillante dun cratère …“. Et aujourd’hui si aucune réponse n’a encore été apportée à la question de cette origine, on en continue pas moins d’avancer sur le chemin. Après l’eau bouillante voici venu le temps de la roche basaltique de 33 à 104 millions d’années, dans les profondeurs océanes. Mieux dans certains cas les chercheurs ont retrouvé de la vie dans de l’eau vieille de millions à plusieurs milliards d’années (Inside Deep Undersea Rocks, Life Thrives Without the Sun, Deep life (but not as we know it)). De l’espace et de l’eau il n’en faut pas plus pour s’installe la vie, il n’y a plus qu’à transformer la photosynthèse en radiolyse, ce n’est pas le plus compliqué ! Rien donc n’empêche d’envisager la possibilité que la vie ait débuté sous terre, pour se frayer secondairement son chemin, ce qui ouvre de nouveau des hypothèses pour la présence de vie extra terrestre. Reste à régler le problème d’une temporalité probablement différente entre les profondeurs et la surface si l’on imagine un début souterrain vers une externalisation seconde. Mais qu’elle soit profonde ou en surface, le problème non réglé reste encore et toujours celui de l’apparition elle-même ! Ferait-on du surplace ?
C’était il y a soixante quinze ans …
samedi, mai 11th, 2019En 1944, Erwin Schrödinger, qui depuis dix ans s’amusait déjà beaucoup avec son chat, commet un ouvrage de vulgarisation dans lequel il pose une question essentielle : Qu’est-ce que la vie ? La question semble tout aussi difficile à résoudre que la question de la définition du temps à laquelle Saint Augustin avait apporté la réponse suivante : “Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette demande, je l’ignore “. Et c’est un peu en le paraphrasant que François Jacob avait répondu sans répondre ” ..chacun de nous sait ce qu’est la vie”. C’est avec plus d’acuité encore que se pose de nouveau la question au regard des robots et autres dérivés de l’Intelligence Artificielle (Opinion: How to Define Life, https://www.the-scientist.com/news-opinion/opinion–how-to-define-life-65831 ), cette dernière n’arrêtant pas de s’améliorer. La question est d’autant plus prégnante que l’industrie en cause se mobilise pour définir à son profit des lois à propos de la robotique, autres que celles d’Isaac Asimov ! (Don’t let industry write the rules for AI,
https://www.nature.com/articles/d41586-019-01413-1?WT.ec_id=NATURE-20190509 ). Un robot ne s’est-il pas vu attribué une nationalité ? Parmi tous les critères proposés, il en est certains auxquels répondent les produits de l’IA et on pourrait poser comme indispensable qu’ils répondent à tous. Il en est pourtant deux qui jusqu’à aujourd’hui sont encore spécifiquement humains : l’évolution darwinienne mais aussi la connaissance qu’a l’homme de sa finitude. Mais il ne peut s’agir là que d’une réponse à l’aune des connaissances actuelles. L’expression “Demain est un autre jour” reste on ne peu plus pertinente !
Le sommeil nourrit !
dimanche, mars 10th, 2019“Qui dort dîne” si l’on ne connaît pas avec exactitude la provenance du dicton et sa signification première, on est néanmoins aujourd’hui averti de son utilité et ce ne sont pas les publications qui suivent qui le démentiront : Can Any Animal Survive Without Sleep? (https://www.livescience.com/64873-can-animals-survive-without-sleep.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190302-ls), Sleep Is Critical for the Zebrafish Brain to Repair DNA Damage (https://www.the-scientist.com/news-opinion/sleep-is-critical-for-the-zebrafish-brain-to-repair-dna-damage–65572?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=70563948&_hsenc=p2ANqtz-99OA-IH7_96lBDhZfxvJxzVP4qlP31mCZRfV-9if1SRRlr6A7QyagWbupOXL3BsPXpUoj-cgOkx8jKE5terWNbLo7cSg&_hsmi=70563948) et Can You Learn Anything While You Sleep? (https://www.livescience.com/64920-how-learn-during-sleep.html). Tous ces thèmes ne manquent pas d’intérêt : survie et sommeil, ADN et sommeil, acquisition et sommeil. Le sommeil qualifié à l’instar de l’orgasme de “petite mort“, est en effet un état qui a depuis toujours tout pour inquiéter. Hypnos, étant frère de Thanatos, tous deux enfants de Nyx le triptyque est effrayant puisqu’il associe sommeil, mort et nuit ! Impossible d’imaginer que cet état qui représenterait environ et en moyenne un tiers du temps de vie ne serve à rien, voire même tire l’individu vers une sorte de néant dans la mesure où Nyx et Erèbe, le ténébreux son frère, sont enfants du Chaos primordial. Les rêves étaient déjà là pour prouver que la vie n’était pas interrompue pour autant, même s’ils posaient d’autres questions. Quoiqu’il en soit aujourd’hui au vu et au su des dernières découvertes, on serait tenté de dire qu’Hypnos et Chaos ne sont plus membre d’une même famille.
Il y a un commencement à tout
dimanche, novembre 5th, 2017Pour Pythagore c’est une affirmation, “Le commencement est la moitié du tout”. Pour Leibniz c’est une question “Pourquoi il y a-t-il quelque chose plutôt que rien”. Sans oublier qu’ “Au commencement était le verbe”. La première considère l’agir, la seconde plutôt sa conséquence, la troisième le versant théologique. Mais il ne faudrait pas pour autant négliger une quatrième version elle aussi interrogative et qui reste tout autant fondamentale, “Comment il y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?” Le comment est d’importance et interroge l’humanité depuis … la nuit des temps. C’est l’acquisition de la technique qui autorise à aller plus avant dans cette quête. Les dernières découvertes seront elles en mesure d’expliquer ce passage de la non vie à la vie, puisque seule la présence de la première permet de définir son absence . Un point positif : l’obtention d’une réaction indispensable, la phosphorylation avec la certitude que cette étape n’a probablement pas nécessité de grandes quantités de matière liquide (Abiotic production of sugar phosphates and uridine ribonucleoside in aqueous microdroplets, http://www.pnas.org/content/early/2017/10/30/1714896114.full, ou en résumé, Building Blocks of Life May Have Formed in Water Droplets, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50699/title/Building-Blocks-of-Life-May-Have-Formed-in-Water-Droplets/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=57682692&_hsenc=p2ANqtz–Ks4Sxv2X_2d8yTsALH6dNt8tNZMXQ6QipT5rgpr8sgcoj1PFZEZj5DG46jKfbMbv-XSotBEXS3YoCWFqhqDItze4M7A&_hsmi=57682692), le point négatif : qu’est-il advenu de ses molécules primitives ? Mais il n’en reste pas moins que le problème concernant les acides nucléiques et les protéines n’est pas pour autant résolu puisque les premiers stockent l’information génétique et que les secondes servent à fabriquer les premiers ! Le lecteur se trouve donc devant deux paradoxes entre les quels il ne pourra peut -être pas choisir : l’œuf ou la poule, Achille et la tortue !
On s’en rapproche ou pas encore ?
mercredi, juin 10th, 2015Toujours plus loin sans jamais être réellement plus près, ce que l’on pourrait encore exprimer par : où, quand, comment en excluant le pourquoi (véritable autre étape du questionnement) le but ultime a été, est et restera de trouver les origines de la vie (sur terre). D’une incomparable richesse par l’immensité des domaines qu’elle embrasse, cette recherche pourrait aussi permettre en fonction du chemin qu’elle emprunte ouvrir les champ d ‘une interdisciplinarité, terme particulièrement en vogue par les temps qui courent. Si l’on ne sait pas exactement ce que ce terme recouvre, il a le mérite d’évoquer une mise en commun des connaissances de tous qui ne peut qu’être bénéfique à chacun. C’est un peu dans ce sens que ce termine, mais de façon non conclusive, le long article, The Living Set (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43082/title/The-Living-Set/). Mais pour en arriver à cette mise en commun de domaines aussi différents que l’origine de la vie, l’écologie, l’économie aussi bien que les sciences cognitives et sociales, la construction requiert plusieurs étapes : la première, un principe simple (connu du lycéen moyen des années 60), la catalyse (un catalyseur est une molécule qui accélère la vitesse à laquelle une réaction chimique se produit sans être utilisée dans la dite réaction) en est le pivot central, la deuxième étape, partir du principe qu’un système vivant peut être défini comme un réseau de réactions chimiques fonctionnellement clos et autonome, enfin passer de la catalyse à l’autocatalyse. Progressivement les critiques à propos des systèmes autocatalytiques s’amenuisent et ce modèle devient pertinent. Si la démarche est complexe a suivre pour un non spécialiste des modèles mathématique et des algorithmes, il n’est pas inintéressant de considérer que les systèmes autoctalytiques de grande taille résultent de systèmes autoctalytiques de plus petite taille dont le premier est dit irréductible. Si la démarche est exacte, alors pourquoi ne pas envisager qu'”un écosystème, [c’est à dire] un réseau d’organismes interdépendants, puisse être considéré comme un sur-ensemble autocatalytique de sous-ensembles autocatalytiques … ? D’où l’application à des écosystèmes différents comme l’écologie, l’économie etc. Les possibilités sont énormes, mais pas en ce qui concerne la première question “quid de la cause première ?”
Vingt mille lieux sous les mers
dimanche, décembre 28th, 2014Tandis que Philae et Rosetta se dépêchaient d’atteindre la comète Tchourioumov-Guérassimenko sous les yeux énamourés de leurs concepteurs, d’autres scientifiques regardaient à l’opposé des cieux pour interroger les profondeurs marines (Life-Finding Expéditions, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41712/title/Life-Finding-Expeditions/), (Microbes discovered by deepest marine drill analysed, http://www.bbc.com/news/science-environment-30489814). A la recherche d’un monde perdu tout autant qu’à la recherche de nouvelles vies non encore répertoriées, l’homme est à l’affut de ses ancêtres comme d’un certain genre de contemporains qui lui seraient encore inconnus, tout en s’interrogeant sur sa solitude dans l’univers ! Combien difficile a été la prise de conscience de l’abandon devenu obligatoire d’un anthropocentrisme conquérant mais comme corollaire combien est fécond cet abandon puisqu’il repousse les limites de son monde en l’enrichissant. Par ailleurs, de même que la découverte d’une vie possible dans un milieu pauvre en eau et en nutriments, dépourvu de lumière et d’oxygène pourrait aider à apporter des éclaircissements sur l’origine de la vie, de même la découverte d’eau et de molécules organiques sur la comète sus dite pourrait être considérée comme un pas de plus dans cette quête. Faire feu de tout bois, c’est se servir de tous les moyens, de toutes les ressources dont on dispose, l’exploration de l’espace aussi bien que celle des grands fonds répond parfaitement à cette expression qui restera toujours d’actualité !