Si l’espèce murine a beaucoup donné à la science depuis des décennies, il s’agit essentiellement de ceux que l’on appelle, les rats de laboratoire, issus d’une souche ou d’une lignée sélectionnée, élevée et reproduite à la demande des établissements d’expérimentation animale. Les utilisateurs étaient ainsi assurer d’une continuité telle que les résultats pouvaient être comparés entre les laboratoires qui s’adressaient à des lignées produites par sélection à partir de reproducteurs choisis par les éleveurs au sein d’élevages de rats bruns, dont les premiers individus provenaient de l’espèce sauvage Rattus norvegicus. Pourtant on aurait également pu se souvenir du couple Ésope/ La Fontaine et qui avait bien différencier le rat des villes et le rat des champs. Car si le rat de laboratoire est un animal docile il ne possède pas certaines des caractéristiques de son parent sauvage, le Peromyscus. C’est chez ce dernier qu’il existe deux espèces particulières, le P. polionotus et le P. californicus. Elles sont toutes deux monogames (ce qui est exceptionnel chez les mammifères) construisent des nids d’une grande complexité et manifestent vis à vis de leur descendance un intérêt tout à fait particulier, digne des mammifères supérieurs voire de la gente humaine ! Ces qualités sont héréditaires et on a mis en évidence des régions génomiques (hypothalamiques) en rapport avec les différences comportementales. La paternité/maternité s’accompagne ainsi de modifications au niveau cellulaire, mais aussi au niveau tissulaire, au niveau physiologique et au niveau sensoriel. Ce qui permet d’effectuer des études comportementales d’une autre portée que celles attribuées aux rats de laboratoires élevés en batteries. Il est certain que la diversité qui existe dans ces populations la rapproche de celle des individus ce qui ne pouvait être le cas des études faites sur des populations rendues artificiellement homogènes (On a Wild Mouse Chase to Understand Parenting, Love, and Fear)!
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