La fête des mères

Les fourmis, insectes hyménoptères, sont « mirabile visu » en premier lieu par leur organisation sociétale. Elles vivent en colonie de plus ou moins grande taille, pratiquent la division du travail, communiquent et résolvent des problèmes d’une certaine difficulté. Si toutes activités pourraient faire évoquer la société humaine, il n’en est pas de même pour celle traitée dans l’article « Almost unimaginable’: these ants are different species but share a mother » (https://www.nature.com/articles/d41586-025-02807-0), ainsi en est-il des Messor ibericus, mais dans des conditions bien particulières. En effet lorsqu’elles ont besoin de fourmis ouvrières robustes, elles « donnent naissance à des descendants mâles d’une espèce totalement différente« , ce qui va à l’encontre du dogme selon lequel une espèce donne naissance à une même espèce. Ce qui est commun aux hyménoptères, c’est que les œufs pondus sont ou non fécondés. Les premiers sont diploïdes, le seconds haploïdes. Les diploïdes donneront soit des ouvrières soit des reines, les haploïdes donneront des mâles. Mais chez les fourmis M. ibericus, les mâles sont de deux espèces différentes : ibericus et structor. Les mâles de la lignée M. ibericus n’ont que les génome nucléaire de leur mère, les mâles de la lignée M. structor ont le génome nucléaire du géniteur, la reine ayant éliminé son propre génome. On ne sait pas encore comment cette élimination est possible, ni à quel moment elle intervient, mais le mécanisme repose sur un stockage des spermatozoïdes du mâle lors de l’accouplement (https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/arthropodes_188038). Bien des questions posées par ce mode de reproduction n’ont pas encore trouvé de réponses, mais on peut facilement y voir un processus d’amélioration de l’espèce, et pourtant la fourmi n’est pas prêteuse …

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