Qui n’a pas rêvé, peut être dans des conditions bien particulières, qu’il lui soit accordé la faculté de pouvoir remonter le temps ? Mais il est établi que pour le commun des mortels la flèche du temps ne peut pas s’inverser. Seul le cinématographe par un effet spécial dit « de marche arrière », permet au verre qui s’est cassé en tombant de remonter sur la table tel qu’il était au commencement. Il peut s’agir d’une envie de revivre les moments jugés comme les plus agréables, d’une envie de modifier un schéma décisionnel dont la portée ne pouvait être prévisible, mais aussi d’effacer « l’irréparable outrage des ans » ! En un mot mot, remonter à la source ce qui pourrait avoir un double avantage : tout effacer, tel un reset, mais aussi (et surtout ?) échapper à l’ultime étape celle de la mort. Il ne s’agit pas de discuter du bien fondé de ces trois éventualités mais de se poser la question de savoir si l’homme est en capacité d’aborder ces trois problématiques. Comme il en a l’habitude, c’est vers la nature qu’il se tourne. Celle dernière n’aurait-elle pas une solution à lui proposer ? Peut-être comme l’envisage l’article An “Immortal” Jellyfish Offers Clues into Biological Aging. A l’évidence les différences sont flagrantes entre la Turritopsis dohrnii et l’humain, mais chez cette très petite méduse de seulement un cm de diamètre « les adultes reviennent au stade juvénile en cas de stress pour éviter le vieillissement et la mort ». Ce n’est pas le stress qui serait à rechercher, chez l’homme il est consubstantiel, mais les processus génétiques et moléculaires responsables, dans l’idée que leur connaissance permettrait une application à l’homme. Mais comme on le sait, il n’y a pas de manipulation génétique sans conséquence, et depuis Thomas d’Aquin la doctrine du double effet n’a toujours pas de solution.
