Rêver tout éveillé

Chagall_Temple_and_History_of_Bacchus_Daphnis_and_Chloe-623x350Chacun connaît l’expression familière “rêver tout debout” ou mieux certainement “rêver tout éveillé“. Aujourd’hui une fois encore, la vulgate se trouve parfaitement vérifiée. En effet  rien n’est plus vrai que cette expression comme en témoigne l’article, Controlling Self-Awareness During Sleep (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39939/title/Controlling-Self-Awareness-During-Sleep/). Dénommé aussi petite mort, le sommeil est un état physiologique singulier, qui depuis longtemps intrigue tout observateur qu’il s’agisse de l’homme ou de l’animal. Il a en particulier été largement étudié en son temps chez le chat, dont le rythme veille/sommeil penche largement vers le deuxième terme de la proposition. L’étude du sommeil a bénéficié de la technique électroencéphalographique et d’un neurophysiologiste français, Michel Jouvet, qui étudia puis décrivit les différentes phases du sommeil faisant correspondre état et activité électroencéphalographique selon quatre stades parmi lesquels le fameux sommeil paradoxal concomitant, classiquement, de la période rêves  (phase des mouvements oculaires rapides). Au début de l’endormissement, a également été décrite la période dite hypnagogique (mouvements, hallucinations). Le plus fréquemment le sujet qui rêve n’a pas conscience de l’état dans lequel il se trouve, mais il peut se faire que cette conscience du rêve existe et que le sujet puisse même influer sur le déroulement de celui-ci ! Vrai, faux, la question pouvait se poser jusqu’à ce que l’expérience soit réalisée et concluante. C’est exactement le sujet de l’article cité. Il ne suffit que d’une stimulation entre 25 et 50 Hz par voie transcraniale dans les zones du lobe frontal et du lobe temporal pour reproduire chez des sujets ayant déjà expérimenté spontanément cette situation, une situation comparable et parfaitement artificielle.  Probablement il y a t-il un intérêt thérapeutique à cette procédure dans les états hallucinatoires  par exemple. Par contre ce que l’on ne sait pas encore, c’est s’il peut exister, à long terme, un effet délétère de ce type de stimulation. Il faudrait encore choisir entre l’action et le principe de précaution sauf si l’on souvient (funeste mémoire), des suites des séances d’électrochocs ou des cures de Sakel !

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