Le sommeil, état physiologique indispensable à tous les êtres appartenant au règne animal, reste encore pour partie terra incognita. Et ce d’autant plus que si on a pu lui appliquer les qualificatifs de “petite mort” , il n’en est rien à l’évidence. L’être qui dort respire, son électroencéphalogramme est loin d’être plat, ses constantes biologiques suivent leur cycle nycthéméral normal. Une phase est tout à fait particulière, celle du sommeil paradoxal correspondant aux phases où tandis que le sujet rêve, des modifications diverses interviennent. Une des questions posées concerne le(s) responsable(s) de cet état. Furent incriminés en première ligne le Système Nerveux Central et une hormone la mélatonine sécrétée par la glande pinéale qui a eu l’honneur de porter le nom de troisième oeil ! Parce que le sommeil peut être perturbé et qu’il devient alors source de pathologies, la connaissance du responsable reste d’actualité. Sujet de l’article intitulé The Body, Not the Brain, Regulates Sleep, il existe de toutes nouvelles informations sur l’implication de trois tissus périphériques par le biais de trois gènes, sel-1, sel-11 et mars-1. Pour les deux premiers le processus en cause concerne des protéines au sein du Réticulum Endoplasmique où doivent s’équilibrer les protéines pliées et les protéines dépliées (UPR, https://www.mdpi.com/2079-7737/10/5/384), tandis que le second s’adresse à d’autres phases de la biosynthèse des protéines. Ainsi l’intervention du système neuronal se fait-il en aval de ces voies, s’il est bien sollicité c’est pour répondre à des informations venues de l’infiniment petit des organites intra cellulaires : le Réticulum Endoplasmique.
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Si ce n’est pas lui, si ce n’est pas elle !
mercredi, décembre 27th, 2023ONIROLOGUE : un métier d’avenir
vendredi, août 19th, 2022Il existait plusieurs mots en grec ancien pour le mot français “rêve”. C’est le plus ancien “ὄναρ” lui-même à l’origine de “ὄνειρος” , qui est a donné naissance aux mots de la famille du terme “onirique”. En fait “ὄναρ“, c’est le songe nocturne, celui que les dieux offrent à l’homme comme outil de médiation, c’est un message divin. L” “ὄνειρος” est animé, c’est la personnification de l'”ὄναρ“. Comme on peut le constater, dès l’antiquité le rêve n’est pas une entité simple puisqu’il se rapporte à un message personnifié. Mais qu’il ne soit pas simple peut être considéré comme normal, puisqu’il reproduit de façon plus ou moins altérée ce que vit l’homme lorsqu’il est éveillé. Le sommeil n’a-t-il pas été qualifié de “petite mort”, ce qui est par ailleurs tout a à fait logique quand on se souvient qu’Hypnos, dieu du sommeil était frère jumeau de Thanatos, dieu de la mort. Quoiqu’il en soit, il fallait bien que le sommeil et ses rêves servent à quelque chose et c’est une des raisons pour lesquelles il fut le sujet d’études dans bien des domaines dont le domaine scientifique en particulier par le biais des enregistrements électro-encéphalographiques dont les chats furent les premiers “bénéficiaires” dès 1958. N’en déplaise, une fois encore à Descartes et son animal machine, il se pourrait bien que le sommeil des animaux partage beaucoup de caractères communs avec celui de l’homme. Si personne ne s’étonne que le chat ait servi de modèle dans l’étude du sommeil chez l’homme, c’est maintenant le chemin inverse qui s’écrit quand c’est le sommeil des animaux qui interroge sur leur faculté de rêver (When Animals Dream/https://irishtechnews.ie/when-animals-dream-by-david-m-pena-guzman/, Sweet dreams, spidey: Arachnids experience REM sleep, and may even dream) à l’instar de cette capacité humaine qui ne lui serait donc pas réservée en propre !
Même pas besoin !
mardi, janvier 12th, 2021EEG ou Electro-Encéphalo-Gramme : technique d’enregistrement de l’activité électrique cérébrale spontanée. La moins invasive se pratique à travers le scalp et les enveloppes méningées : elle nécessite la pose d’électrodes au niveau du scalp en regard de zones privilégiées. Ce type d’exploration a permis de mettre en évidence l’existence d’ondes spécifiques de l’état de veille et de celui du sommeil. Comment qualifier l’enregistrement d’une activité électrique comparable à celle du sommeil quand l’animal, chez lequel cet examen est pratiqué, ne possède pas de structure cérébrale (https://www.livescience.com/sleep-brain-evolution-hydra.html?utm_source=notification) ? Et donc, comme le dit si bien l’article sus cité “Notre cerveau a besoin de sommeil pour fonctionner correctement. Mais il s’avère que vous n’avez pas besoin d’un cerveau pour dormir” . Quel peut-être l’intérêt d’une telle découverte ? Postuler la possibilité que la nécessité physiologique du sommeil ait précédé la structure cérébrale en tant que telle et qu’il y ait eu disjonction entre l’évolution de la structure et l’état physiologique périodique qu’elle sous-tend. Cela suggère de modifier un mode de pensée trop habituel. Faire aller de pair structure et fonction dans le champ spatio-temporel !
Dormez, je le veux !
dimanche, juin 7th, 2020Le sommeil est un état suffisamment intrigant pour qu’il questionne depuis l’antiquité.Parfois qualifié de “petite mort” on lui reconnait depuis lontenps déjà plusieurs phases qui ont dû attendre le début du XXème siècle pour que l’EEG (électroencéphalogramme) encore jeune à l’époque explicite différentes ondes dites de sommeil. Depuis un petit siècle c’est la neurophysiologie qui cherche à prouver qu’il existe des systèmes d’activation et d’inhibition, des cellules, des substances secrétées. Ce qu’elle a démontré et qui est une vérité, c’est que l’absence de sommeil n’est pas à recommander, mais pourquoi ? Une nouvelle étude apporte des idées nouvelles et intéressantes How lack of sleep kills puisqu’elles abandonnent le cerveau pour lui préférer le tube digestif ! L’homme a instituer une hierarchie des organes : ainsi le cerveau s’est-il retrouvé au sommet de l’échelle tandis que le tube digestif avait position de vassal. N’est-ce pas curieux ? Cet a priori est-il a mettre sur le compte de l’absence fondamentale du sentiment d’égalité de chacun vis à vis de l’autre ou sur la présence fondamentale du sentiment de supériorité de chacun vis à vis de l’autre ? Pourquoi avoir imaginer qu’il existe nécessairement un chef d’orchestre sans lequel il n’est pas de concert réussi. Si le doute est fondateur, le cartésianisme est néamoins réducteur : on ne remonte jamais à l’identique ce que l’on a démonté tant il est difficile de recréer l’harmonie du tout initial !
Qui dort dîne !
mardi, octobre 22nd, 2019Pourquoi le sommeil fait-il oublier la faim ? Nombreux sont ceux qui n’ont pas cru à cette assertion dont les racines dépassent probablement le XVIII° siècle, pour plonger vers le Moyen Âge, voire le siècle de Ménandre soi-même soit le quatrième siècle avant Jesus Christ. Heureusement la science est là pour apporter sa caution en démontrant la véracité de cette vulgate populaire comme le démontre l’article « Why skimping on sleep makes your brain crave sweets » (https://www.sciencemag.org/news/2019/10/here-s-how-skimping-sleep-can-change-your-appetite?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=0a44aaa3a7-briefing-dy-20191017&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-0a44aaa3a7-43241421) . En fait c’est la démonstration de la situation inverse qui constitue la preuve. Si l’on ne peut assimiler cette démarche à une démonstration par l’absurde, on pourrait plutôt effectuer un rapprochement avec ce qu’écrivait H. Bergson, « … Non, évidemment. Je n’ai pas vu, je ne verrai jamais une absence de vers. J’ai vu de la prose… (Evolution créatrice,1907). Dans cette situation encore, l’espèce murine et l’homme ont été associés pour des études croisées entre neurophysiologie comportementale, imagerie et dosages biologiques. Il existe certainement une chaîne effectrice entre les centres du sommeil, l’olfaction (lobe piriforme où se trouvent des récepteurs endocanabinoïdes et insula) et la prise de nourriture (quantité et qualité). Mais que le lecteur se rassure, la simplicité n’est pas de ce monde comme on l’a déjà démontrée à de nombreuses reprises : un facteur non négligeable mais pourtant “négligé” devra être ajouté aux précédents, le facteur chrono biologique. Donc pour se résumer ajouter une horloge qui tiendra compte des heures d’endormissement et de prise de nourriture.
Le sommeil nourrit !
dimanche, mars 10th, 2019“Qui dort dîne” si l’on ne connaît pas avec exactitude la provenance du dicton et sa signification première, on est néanmoins aujourd’hui averti de son utilité et ce ne sont pas les publications qui suivent qui le démentiront : Can Any Animal Survive Without Sleep? (https://www.livescience.com/64873-can-animals-survive-without-sleep.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190302-ls), Sleep Is Critical for the Zebrafish Brain to Repair DNA Damage (https://www.the-scientist.com/news-opinion/sleep-is-critical-for-the-zebrafish-brain-to-repair-dna-damage–65572?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=70563948&_hsenc=p2ANqtz-99OA-IH7_96lBDhZfxvJxzVP4qlP31mCZRfV-9if1SRRlr6A7QyagWbupOXL3BsPXpUoj-cgOkx8jKE5terWNbLo7cSg&_hsmi=70563948) et Can You Learn Anything While You Sleep? (https://www.livescience.com/64920-how-learn-during-sleep.html). Tous ces thèmes ne manquent pas d’intérêt : survie et sommeil, ADN et sommeil, acquisition et sommeil. Le sommeil qualifié à l’instar de l’orgasme de “petite mort“, est en effet un état qui a depuis toujours tout pour inquiéter. Hypnos, étant frère de Thanatos, tous deux enfants de Nyx le triptyque est effrayant puisqu’il associe sommeil, mort et nuit ! Impossible d’imaginer que cet état qui représenterait environ et en moyenne un tiers du temps de vie ne serve à rien, voire même tire l’individu vers une sorte de néant dans la mesure où Nyx et Erèbe, le ténébreux son frère, sont enfants du Chaos primordial. Les rêves étaient déjà là pour prouver que la vie n’était pas interrompue pour autant, même s’ils posaient d’autres questions. Quoiqu’il en soit aujourd’hui au vu et au su des dernières découvertes, on serait tenté de dire qu’Hypnos et Chaos ne sont plus membre d’une même famille.
C’est essentiel
dimanche, juillet 23rd, 2017Mais sait-on pourquoi et est-il indispensable de savoir pourquoi c’est essentiel ? Quoiqu’il en soit, cet espace de temps que l’on qualifie également de “petite mort” intrigue depuis l’antiquité, comme en témoigne, le dieu Hypnos, frère jumeau de Thanatos et père de Morphée. Comme quoi une famille sacrée peut aussi être une sacrée famille ! Ce que l’on sait de façon certaine, c’est que tout être vivant présente des périodes de sommeil, et que sa privation entraine des désordres physiologiques aussi bien que neurologiques. L’électroencéphalogramme durant le sommeil a permis de distinguer différents stades dont le sommeil dit paradoxal mis en rapport avec la période des rêves. Le chat a du reste été l’animal de choix des premières études expérimentales sur le sujet (Le sommeil paradoxal, https://www.sitemed.fr/reves/3paradox.htm). Ce qui est troublant c’est l’impossibilité encore actuelle de définir exactement ce qu’est le sommeil (Why Do We Sleep? https://www.livescience.com/32469-why-do-we-sleep.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20170720-ls). Ainsi le sommeil est-il à l’origine d’un grand nombre de théories encore invérifiables parmi lesquelles une peut-être plus prometteuse, à savoir un mode particulier de fonctionnement dont la mise en réseau des neurones. Plus fascinant encore ce toujours futur des cellules gliales qui parties de très bas dans la hiérarchie cellulaire ne cessent de grimper les échelons de la célébrité !
Pourquoi est-ce encore vrai ?
lundi, avril 25th, 2016Ne dormir que d’un oeil, non seulement c’est possible mais c’est aussi (en quelque sorte) vrai ! En quelque sorte puisqu’il s’agit de la démonstration, basée sur différents examens complémentaires, que la première nuit dans un environnement inconnu offre un sommeil à tout le moins différent du sommeil en conditions normales (Brain Keeps Watch During Sleep, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45912/title/Brain-Keeps-Watch-During-Sleep/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=28783150&_hsenc=p2ANqtz-9GomGx0ovlFesL6BiwY2fHfalVK_SLtKn7qxlBKTHLbzYi8QNKsjjcdAgS8RBV0XqV_KD9rs-CBY3oDGGjCaWKrGWp3A&_hsmi=28783152, Night Watch in One Brain Hemisphere during Sleep Associated with the First-Night Effect in Humans, http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(16)30174-9). Sujet d’étude particulièrement “à la mode”, parce que fonction physiologique ubiquitaire, le sommeil représente encore et toujours un domaine très actif de la recherche médicale. Déclenchement, déroulement, interruption sont des moments clefs encore insuffisamment expliqués même si étudiés depuis longtemps au gré des progrès techniques. Les questions sont tellement nombreuses à propos de cet unique sujet que son exploration en aborde tous les domaines, sans qu’aucune explication définitive n’y ait pu être apportée jusqu’à maintenant. Aujourd’hui on s’intéresse à la qualité du sommeil, le sujet placé dans des conditions inhabituelles ! Quand on sait que l’on ne sait pas quand ces conditions sont habituelles, on ne voit pas réellement quel sera l’apport de ce nouvel axe de recherche ! A moins que l’on ne fasse la modification suivante : dormir d’un cerveau et non pas d’un oeil et que cet état ne vienne ajouter une pierre supplémentaire au concept d’unité du sommeil.
Où il est encore question de sommeil
jeudi, mars 24th, 2016On connaissait l’expression “manger pour deux” que les futures grands mamans ne pouvaient s’empêcher de susurrer à l’oreille des futures mamans, aujourd’hui c’est de leur sommeil dont elles devront se préoccuper (Sleeping for Two, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45339/title/Sleeping-for-Two/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=27549787&_hsenc=p2ANqtz-8znyhdRSzE4LZkvGoi-wg38lE4fwNJQ5ghMYFQSQ8WbkhTh1h3VKxSiIJW0ggrKZJYFTa1McZVWwMsuk9OrM97KtAEjg&_hsmi=27549787). Comme il est facile de comprendre qu’un pédiatre comme une équipe (du reste) peuvent difficilement suivre une cohorte d’individus depuis leur naissance sur un intervalle de temps suffisant pour voire apparaître des troubles corrélés au anomalies du sommeil de leur génitrice, quoi de plus tentant que de recourir à la souris dont on est à même de suivre la descendance sur plusieurs générations. Ainsi fut fait et si l’on considère qu’interrompre à plusieurs reprises le sommeil du sujet de l’expérience suit les prescriptions du bien être qui lui est indispensable, selon la charte du droit des animaux, on va obtenir des informations que par le raisonnement analogique habituel on transposera à l’homme. Mais si les résultats de l’expérimentation donnent au lecteur une information, celle d’une insulino résistance apparaissant à la vingt quatrième semaine, pour ce qui est de l’humain, l’auteur n’offre que des pistes dont aucune n’est aboutie. Et pour clore le tout, la gestation pourrait bien, par les remaniements qu’elle induit, ne pas être un état aussi physiologique que ce que l’on croyait ! On en reste bouche bée, en somme une certaine forme d’apnée comme celle dont il est question plus haut !
Nuit, doucenuit …..
jeudi, janvier 1st, 2015Au lit on peut lire de différentes façons : normalement, le livre sur les genoux, la lampe de chevet sur le côté, plus dangereusement, sous la couette avec sa lampe électrique pour échapper à la sonnerie de l’extinction des feux. Aujourd’hui la tablette peut remplacer le support papier, et sa luminosité celle de la lampe. Attention danger (Powering Down, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41781/title/Powering-Down/) (Evening use of light-emitting eReaders negatively affects sleep, circadian timing, and next-morning alertness, in PNAS. ) ! Moins bien dormir pourrait ne pas être franchement catastrophique sauf à considérer qu’il existe également des effets secondaires : cardiovasculaire métabolique comme l’obésité, le diabète, voire le cancer ! L’étude porte sur douze bénévoles sains, moitié hommes, moitié femmes et compare les effets des deux types de lecture, classique et électronique sur une durée de deux semaines. Mais il est une question très importante à laquelle l’article n’a pas apporté de réponse : les lectures étaient -t-elles les mêmes ? Il est quand même indispensable de savoir ce que l’on préfère lire sur papier et sur tablette, et quelle est la personnalité de celui qui préfère lire sur son livre par rapport à celui qui préfère sa tablette ! Il convient de ne jamais ignorer les possibles biais de recrutement (LOL) !!