Une autre question et pas des moins négligeables, doit-on passer outre les préceptes de la nature ? En d’autres termes, est-on en droit de vouloir améliorer les conditions du vieillissement, phénomène oh combien naturel et oh combien universel ! Si l’on considère ce phénomène comme naturel, il s’agit alors d’une action de remédiation, d’une amélioration ce qui équivaut à une modification, une altération du cours normal de la vie en général. Ce sont les questions que l’on peut se poser à la lecture des deux articles suivants : Everyday drugs could give extra years of life (http://www.newscientist.com/article/mg22429894.000-everyday-drugs-could-give-extra-years-of-life.html?full=true#.VDE7DV1xlYd) et Life-extending drugs take humanity into new territory (http://www.newscientist.com/article/mg22429893.100-lifeextending-drugs-take-humanity-into-new-territory.html#.VDE7Zl1xlYc). Si l’on peut (doit) s’interroger sur le bien fondé de certaines applications de la biotechnolgie (cf postprécédent), qu’en est-il de ces molécules qui transformeraient une vieillesse quelconque en une vieillesse plus heureuse ? S’il s’agit de substances déjà utilisées, on pourrait l’interpréter comme le détournement du but poursuivi. S’il ” faut manger pour vivre et non vivre pour manger “, doit-on pour autant transformer “le soigner pour vivre en vivre pour se soigner” ? Il est certain que dans cette voie, le médicament prendrait une toute autre dimension puisqu’il ne s’agirait plus de remédier, ce qui est l’essence même de la médicalité, mais d’améliorer ce qui pourrait être interprété comme un dévoiement du domaine précédent ! Si l’homme est programmé dans sa durée de vie, peut-on considérer qu’il y a atteinte à la nature , voire une attitude contre nature quand la médecine tend à permettre que la durée ne soit pas amputée et se déroule dans de meilleures conditions. Là est la question !
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