En 1906, Golgi et Cajal eurent l’insigne honneur de partager le prix Nobel de physiologie ou médecine. L’association de leurs deux noms n’allaient pourtant pas de soi de prime abord puisque le premier, défenseur de la théorie réticulaire permis (par sa coloration éponyme) au second de développer la théorie neuronale ! Tous les deux signaient ainsi le début d’une grande aventure dans laquelle les acquisitions techniques tenaient le premier rôle. Les dendrites et ses épines à l’image de la membrane cellulaire et sa structure se mirent à occuper une place de choix quand les descriptions statiques furent remplacées par la connaissance de leur “dynamisme” . Ainsi la membrane simplement bicouche lipidique devint-elle mosaïque fluide et de simples excroissances cellulaires montrèrent-elles leur capacité à changer de forme et à se renouveler. Cette dernière capacité est étudiée comme témoin de modifications physiologiques ou du rôle de substances chimiques. C’est le sujet de l’article How the Brain Changes on Ketamine: A Live Animal Study (
https://www.the-scientist.com/news-opinion/how-the-brain-changes-on-ketamine–a-live-animal-study-65727 ) Tout changea quand la biologie transforma des structures figées en structures dynamiques. De même que la toute récente photographie du trou noir a pu mettre une image sur ce qui n’avait jamais été vu, de même il a pu être mis en image l’état de stress par ses modifications structurelles. L’image est partout, elle a rôle de preuve indiscutable tandis que dans le même temps elle n’a jamais été aussi fragile. Aujourd’hui l’éternelle jeunesse du portrait de Dorian Gray n’est qu’affaire de logiciel.
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