« Tout le monde parle, c’est une évidence » (extrait de Chantons sous la pluie), sous entendu, tous les humains parlent. Si l’éthologie a montré qu’il existait chez différentes espèces des voies de communications sonores, si certains humains ont pu développer des systèmes de compréhension avec des non mammifères comme Konrad Lorenz qui « conversaient » avec ses oies, il n’existe chez aucun animal une locution comparable à celle de l’homme : le langage articulé, porteur de sens, dont les mots sont le support, est bien le propre de l’homme. Si l’on situe assez précisément l’apparition de l’écriture, il n’en est pas de même pour la parole articulée. On fait l’hypothèse qu’elle aurait pu apparaitre avec la « bipédisation ». On fait également l’hypothèse qu’elle a pu passer par le stade du gazouillis, par lequel passe le jeune enfant lors de son développement psychomoteur. Aujourd’hui, c’est la génétique qui vient apporter sa pierre à cette construction de façon inattendue (A human gene makes mice squeak differently — did it contribute to language?). A un point tel, que certains n’hésitent pas à parler du gène du langage ! Une mutation remplaçant une isoleucine par une valine entraine la modification d’une protéine, connue sous le nom de NOVA-1. Cette version distingue les humains des Néanderthaliens et des Dénisoviens. Les protéines de la famille NOVA ont été étudiées depuis plusieurs dizaines d’années dans le cadre de la carcinogénèse, mais « la protéine NOVA-1 se lie également à l’ARN des neurones et est essentielle au développement cérébral et au contrôle neuromusculaire ». Pourquoi les scientifiques ont-ils « créer des souris porteuses de la version humaine du gène nova-1″? La question n’a ici pas de réponse par contre, ces souris génétiquement modifiées se distinguent par leur capacité à émettre des cris d’une sonorité différente, et donc un comportement vocal différent ! De là à imaginer avoir trouvé le gène de la parole chez les humains, il n’y avait plus qu’un pas franchi allègrement. Pourtant la compétition est déjà en marche puisque le gène foxp-2 a été détecté muté chez des individus incapables d’articuler. La solution est encore à venir !
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