Essence vs existence, conscience vs matière

Les rapports qu’entretiennent l’essence et l’existence constituent (si cela peut être dit ainsi) le fond de commerce de celui qui a refusé le prix Nobel de Littérature en 1964. L’existence précède l’essence dans la mesure où en dehors de toute détermination, c’est par ses actes que l’homme tire son essence, ce qui l’oppose à Descartes pour lequel l’essence définissait l’existence, tandis que pour Heidegger, l’essence résidait dans l’existence. A l’évidence essence et existence ne peuvent que se heurter quand ils se rencontrent d’autant plus que l’un est concept et l’autre réalité. Mais là où le jeu se complique c’est lorsque l’on aborde le thème de la réalité, qui est matière. S’il est classique de voir la matière préexister à la conscience, il l’est beaucoup moins d’affirmer le contraire. Pourtant c’est l’hypothèse que fait Maria Strømme, professeure à l’Université d’Uppsala (https://pubs.aip.org/aip/adv/article/15/11/115319/3372193.) : « selon le modèle de Strømme, ce que nous appelons matière n’est pas la brique élémentaire de la réalité, mais plutôt une représentation, voire une illusion« . Il s’agit là d’une véritable révolution intellectuelle qui fait que le lecteur échange un vertige pour un tourbillon tel qu’il se heurte à des millénaires de certitude(s). On entre alors dans une autre science de la matière, telle que l’étudie Maria Strømme, qui fait reconsidérer la notion de réalité dans le même temps que ce que l’on considérait comme marges de la dite réalité, ainsi que bien des textes qui s’y apparentent (https://sciencepost.fr/une-physicienne-formule-mathematiquement-ce-queinstein-pressentait-la-conscience-precede-la-matiere/). En définitive, cette étude remet en question des idées reçues et invite à un changement de perspective : plutôt que de considérer la conscience comme un épiphénomène de la matière, elle la place au fondement même de l’existence. Quand le structuralisme proposait la formule canonique du mythe, quand la théorie du tout reste le graal, Maria Strømme « en synthétisant des apports de la physique, de la métaphysique et de la philosophie, […] propose une voie vers une compréhension intégrée qui unit la rigueur scientifique à la sagesse philosophique antique« . L’homme reste en demande d’un tout unifié et unificateur !

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