Pourquoi vivre sans cerveau est-il à la fois possible et impossible ? La question est loin d’être anodine puisque les deux situations existent au sein du monde vivant. Ceci étant, il est possible que celui/celle qui possède ce précieux bien et celui/celle qui ne le possède pas ne sont pas aptes à exercer les mêmes fonctions ! D’où la question que pose l’article : Can brainless animals think? La problématique étant de savoir s’il est possible de répondre à la question quand on répond difficilement à celle qui se cache sous cette autre question : qu’est-ce que penser ? Quand une méduse a adapté sa réponse à un stimulus (quel qu’il soit) en changeant sa conduite, est-on en droit d’affirmer qu’elle a fait la preuve d’une pensée ? Cet animal (en particulier, mais il n’est pas le seul) s’il ne possède pas de tissu nerveux défini sous la forme d’un « cerveau », n’en possède pas moins les cellules constitutives de ce tissu à savoir des neurones disposés selon un réseau diffus. Ce réseau leur permet de répondre parfaitement aux sollicitations extérieures de façon parfois très complexe. C’est cette complexité même qui soulève la question que pose les auteurs. Même l’utilisation du terme de cognition ne permet pas de répondre à la question posée. De façon intuitive on aurait tendance à associer la pensée à un acte exclusivement « cérébralisé » détaché de toute extériorité, mais est-ce le seul versant de la pensée et est-il indispensable ? L’abîme de réflexion dans lequel cette question pose celui qui la pose, est-il « pensée » ?
