Un polytechnicien attrape une puce. Il la pose sur la table en lui disant : « saute ». La puce saute. Il la rattrape et vérifie plusieurs fois la reproductibilité de son expérience. Puis, il lui coupe les pattes et la pose a nouveau sur la table en lui disant : « saute ». La puce ne saute pas. Il sort son carnet et écrit : « Quand on coupe les pattes à une puce , la puce devient sourde « . Si l’expérience semble bien menée, le résultat en est pourtant parfaitement loufoque puisqu’il établit une relation de cause à effet entre la disparition des pattes et la perception auditive : pour note, c’est ce qui caractériserait le raisonnement abscons des polytechniciens ! POURTANT des études récentes montrent que l’on obtiendrait des résultats identiques à ceux de cet insecte ptérygote holométabole si on réalisait une expérience identique chez des Araneae de la classe des Arachnides (This Ogre-Faced Spider Can Hear Prey Through Its Legs). En réalité, que les défenseurs des animaux ne s’émeuvent pas : aucun expérimentateur n’acceptera d’arracher les pattes d’une araignée même s’il s’agit de « l’araignée à face d’ogre ». En réalité le sujet abordé est loin d’être une plaisanterie : il y est question d’organe métatarsien, de trichobothria, de fréquences perçues, hautes et basses. Mais on serait pourtant tenté de dire qu’il s’agit surtout d’une question primordiale d’éthologie : l’araignée et son environnement ? En d’autres termes, ses perceptions sensorielles appartiennent-elles à des domaines différents ou bien s’inscrivent-elles dans un continuum de perceptions ? Si tel est le cas, l’homme est-il capable d’appréhender cette physiologie sensorielle exceptionnelle et il y a-t-il matière à réflexion ?
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